Un réveil spirituel se produit dans le monde civilisé. Au point où il en est, les humains ne le remarquent que lentement, mais ceux dont les yeux voient et dont les oreilles entendent l'observent déjà fort bien. Le Christ révélé en Science Chrétienne restaure les valeurs de l'esprit, remet en vigueur le pouvoir spirituel, introduit le royaume des cieux sur la terre.
Beaucoup ont reconnu le pouvoir de la Vérité et le démontrent par des œuvres de régénération, de guérison. La Bible et le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, sont nos guides. Nous trouvons dans ces volumes le Christ guérisseur révélé, expliqué, rendu pratique. Agissant avec sagesse, le disciple lorsqu'il a saisi la vérité s'y attache fermement dans n'importe quelle circonstance.
Ceux qui ont entrevu le royaume de Dieu, proche à l'heure où nous sommes, peuvent partager la joie de Zacharie, père de Jean-Baptiste, qui sous l'influence du Saint-Esprit s'écriait (Luc 1:68): « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple. » Un réveil spirituel s'était produit chez Zacharie. Ses paroles montrent qu'il reconnaissait que la rédemption des hommes n'est plus un événement futur, mais un fait toujours présent.
Néanmoins au milieu des fatigues et des épreuves l'on ne reconnaît pas toujours clairement la présence du Rédempteur. L'affliction, le péché, le poids des richesses matérielles le cachent peut-être. Le Christ est le Rédempteur de la conscience, et nous devons être sauvés d'un faux sens de l'entendement ou de la conscience. Il n'est pas toujours facile de réaliser la liberté complète à l'égard du péché, de la maladie, de la mort, quoique le Christ, le Rédempteur, nous soit devenu bien proche grâce aux enseignements de la Science Chrétienne.
Les disciples immédiats de Jésus qui avaient parlé au Maître et avaient été ses intimes se trouvèrent en face d'un problème analogue lorsque après la crucifixion le chagrin et le deuil voulurent les accabler. Deux d'entre eux quittèrent Jérusalem pour se rendre au village d'Emmaüs, peut-être afin d'échapper aux troubles, aux persécutions qui menaçaient le petit groupe de ceux qui avaient suivi le Maître avec zèle. Mais leur affliction fut de courte durée! Le chemin du retour fut pour eux plein de joie. Ils étaient heureux, leur cœur et leur esprit s'épanouissaient, car leur Maître, leur Rédempteur les avait rejoints sur la route d'Emmaüs et leur avait révélé la compréhension spirituelle de la Vie telle que l'enseignent les Écritures.
Le fait que la Vie est immortelle était inclus dans cette révélation. Quand ils le reconnurent, le fardeau du chagrin s'évanouit; ils retournèrent pleins de joie dans la ville où l'horreur et la mort avaient paru les accabler, leur enlevant le Rédempteur, le Maître, l'ami qu'ils chérissaient. Sur la route d'Emmaüs, le Seigneur ressuscité les accompagna, le visage serein. Son état de conscience n'était point caractérisé par l'affliction, la défaite, mais par la force, les progrès, le triomphe. Ses persécuteurs n'avaient pu l'anéantir. Il pouvait bien dès lors répéter cette glorieuse parole (Jean 16:33): « J'ai vaincu le monde. »
Le pouvoir spirituel avait prévalu. Bien que son état de conscience fût supérieur à celui des disciples il pouvait les rejoindre, leur parler, leur venir en aide. Son royaume était l'Esprit, non la matière. Il était sorti du sépulcre parce que la conscience spirituelle ne pouvait être ensevelie, même si une grande pierre scellée par les autorités ecclésiastiques fermait l'entrée du tombeau. Dans l'indépendance et la royauté de son être spirituel, il était ressuscité et put joindre ses disciples qui s'affligeaient. Sa vivante explication des Écritures rompit chez eux le mesmérisme de la mort; d'un pas léger, le cœur plein de joie, ils retournêrent en ville pour apporter cette bonne nouvelle à ceux qui étaient dans le deuil.
Voilà vraiment une leçon pour le disciple d'aujourd'hui, qui parfois semble avoir perdu l'inspiration et veut s'éloigner du monde pour échapper à des épreuves pénibles. Même à l'heure la plus sombre, la présence et le pouvoir de l'Amour divin sont toujours avec nous; nul n'en est séparé. Écoutons la voix douce et subtile qui s'adresse à nous par la Bible et le livre de texte Scientiste Chrétien. L'erreur cherche à disperser, à séparer, à détruire, mais le Christ est toujours présent pour unifier, guérir et restaurer. Selon la Science Chrétienne, Christ est « la manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée » (Science et Santé, p. 583). Il apporte la joie de la communion spirituelle et la félicité de la délivrance par l'Esprit.
Si nous suivons avec lassitude la route d'Emmaüs, plongés dans le deuil ou l'affliction, nous apitoyant bien à tort sur notre destin, il serait bon que nous cherchions à voir l'étranger qui marche à côté de nous. Le Christ nous posera la question même que Jésus adressait aux deux disciples (Luc 24:17): « De quoi vous entretenez-vous dans le chemin, et pourquoi êtes-vous si tristes? » En effet, faut-il nous attrister et perdre l'inspiration parce que pour un instant le chagrin ou la douleur physique nous assaillent?
La félicité spirituelle est éternellement nôtre. Il n'y a point d'affliction dans le Christ, point de douleur en Dieu ou dans l'homme qui Le reflète. En face du péché, de la maladie nous pouvons dire avec Jésus: « “Mon règne n'est pas de ce monde;” je vis en dehors de ces choses qui ne peuvent m'atteindre. » Notre bien-aimée Leader, Mrs. Eddy, nous rappelle la vérité au sujet de nous-mêmes lorsqu'elle écrit (Science et Santé, p. 266): « L'homme est l'idée de l'Esprit; il reflète la présence béatifique, inondant l'univers de lumière. »
Avec quelle rapidité les ombres s'enfuient quand paraît le soleil! Ainsi d'une manière parfaitement naturelle et calme la lumière du divin Amour éclaire la conscience dès qu'on reconnaît la vérité touchant Dieu et l'homme. Avec une joie, une inspiration renouvelées nous pouvons revenir sur nos pas et faire face au problème en nous montrant courageux, pleins d'assurance. La bonne nouvelle du Christ ressuscité, nous la communiquons à d'autres qui l'attendaient; et pendant qu'ils se réjouissent avec nous, notre problème se trouve résolu.
Quel pouvoir resta-t-il à la crucifixion lorsqu'on vit que Jésus en sortait intact? Elle ne pouvait qu'élever la foi, inspirer une grande confiance dans la Vie éternelle. Un petit groupe de Scientistes Chrétiens qui malgré les obstacles avancent résolument, comptent sur le pouvoir de la Vérité et voient s'effondrer les manœuvres du mal, est vraiment heureux; tous ceux qui le composent sont rachetés par l'Esprit, Dieu, qui les unit.
