Il y a quelque temps, un magazine en vogue publia des photographies révélatrices prises dans les rues d'une grande ville par un observateur que les passants ne remarquaient point. Ces gens-là représentaient bien des classes différentes, mais aucun d'eux ne souriait. Le bonheur, la sérénité, la paix semblaient leur faire défaut. Les visages étaient tendus, soucieux ou déprimés; hommes et femmes paraissaient tristes.
Cette expérience intéressante fait voir dans quel état se trouve aujourd'hui la conscience humaine et montre clairement que par son heureux ministère, la Science Chrétienne apporte aux humains un don précieux. Sans aucun doute le monde a besoin de joie; la joie de l'Esprit nous est nécessaire. Nous en avons besoin toujours davantage, et la Science Chrétienne déclare que par la compréhension correcte de Dieu nous pouvons en jouir à l'infini. La joie caractérise certainement le vrai Scientiste Chrétien. Elle indique que quelque chose est entré dans sa conscience, a modifié ses vues et s'exprime par un bonheur dont la manifestation est spontanée. Au fait, la joie et al spontanéité marchent de pair. Ce sont les indices de l'Ame qui se développent.
Dans son livre de texte, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, déclare (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 57): « Le bonheur est spirituel, né de la Vérité et de l'Amour. Il n'est pas égoïste; par conséquent il ne peut exister seul, mais demande que toute l'humanité y participe. » Cette affirmation nous aide à voir que la joie et le bonheur véritables ont pour base le dévouement. L'on ne peut être vraiment heureux tant que la pensée se concentre sur le sens personnel du moi. Jésus le Christ nous a donné le parfait exemple d'une vie sans égoïsme. Pour avoir ou manifester le vrai sens de la joie, il faut que le penser s'accorde avec le Principe, avec le droit; alors il n'a rien de commun avec ce que Mrs. Eddy, dans un de ses poèmes, appelle avec raison la joie lassée de ceux qui recherchent les plaisirs matériels. Le penser juste s'exprime naturellement par une existence harmonieuse. Comme le disait le prophète Ésaïe (32:17): « La justice enfantera la paix, et le fruit de la justice sera le repos et la sécurité pour toujours. »
La joie est une des qualités de l'Ame, que dans son être réel l'homme possède à bon droit; mais pour la démontrer il faut nécessairement se détourner du témoignage des sens qui peut se présenter à la conscience soit comme le milieu ou les circonstances immédiates, soit comme le tableau mortel et mental du monde. S'il devient nécessaire de nous élever plus haut que le chagrin ou l'affliction, la Science Chrétienne nous amène à voir que nul ne peut être privé du vrai bonheur par une croyance d'attachement personnel. A cet égard Mrs. Eddy nous donne dans Miscellaneous Writings (pp. 9, 10) cette remarque à la fois consolante et salutaire: « Un faux sens de ce qui constitue le bonheur est plus nuisible au progrès humain que tout ce qu'un ennemi ou l'inimitié peuvent infliger à l'esprit, greffer sur ses objectifs et ses entreprises, pour éteindre les joies de la vie et pour en accroître les peines. »
Compter non plus sur les personnes mais sur le Principe comme source du bonheur, c'est poser le fondement qui permettra la démonstration d'une joie indestructible. Si la joie paraît absente, il est clair que le doute et les craintes revendiquent une place dans notre pensée. Il est bon de s'en souvenir lorsqu'on doit faire face à quelque problème d'ordre physique. Par exemple au lieu de s'attendre à la vieillesse, au déclin, à la mort, on peut grâce à la Science Chrétienne établir et réaliser l'éternelle continuité de la vie, vivre avec joie et bonheur sur ce terrain-là, et maintenir pour tous ce même point de vue. La peur de la mort ne peut occuper aucune place dans la conscience de ceux qui réalisent avec joie la permanence et la totalité de la Vie.
Certaines personnes estiment n'avoir jamais eu dans ce monde beaucoup de joie ou de bonheur; s'il en est ainsi, le bienveillant secours et la liberté qu'apporte la Science Chrétienne prennent une valeur toute particulière. La chose est spécialement sensible pour quelqu'un qui croyait être de trop. A la lumière de la Science Chrétienne, dans l'univers de l'Amour chaque idée est non seulement la bienvenue mais est absolument essentielle. L'Amour aime et soutient sa propre expression. Toutes les idées doivent accomplir le dessein de l'Amour et chacune d'elles a vraiment sa raison d'être.
La joie véritable manifeste la réalité de l'Esprit. Ce n'est pas l'expression d'un optimisme humain superficiel. Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Mrs. Eddy s'exprime en ces termes (p. 548): « La terre a peu de lumière ou de joie pour les mortels avant que la Vie soit comprise spirituellement. » Ce qui est nécessaire aujourd'hui c'est d'apprendre que la Vie est une, sans fin, spirituelle, toujours bonne; et dans le passage que nous venons de citer, notre Leader donne au monde malheureux et bouleversé un précepte inspiré de Dieu. La joie véritable a sa source dans la compréhension scientifique. Elle apparaît naturellement à ceux qui discernent leur vraie nature exprimant l'être de Dieu. Alors le disciple reconnaît que dans l'infinie totalité de l'être toutes les idées sont unies par l'amour et la justice. Perçant du regard le tableau mortel, il laisse reposer sa pensée dans la conscience de l'heureuse réalité.
L'étude du livre de texte Scientiste Chrétien nous donne un concept de Dieu et de notre union avec Lui qui nous satisfait en tout point; et cette compréhension logique produit naturellement une félicité continuelle. La joie que l'on remarque chez les Scientistes Chrétiens repose sur la conviction que Dieu existe; que l'Amour est Tout-en-tout; qu'en conséquence le mal n'est rien. La joie nous ouvre la porte qui conduit au bien, à la démonstration du fait que l'Amour divin est omniprésent.
