Notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, déclare, à la page 451 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Si notre espoir et nos affections sont spirituels, ils nous viennent d'en haut, non d'en bas, et portent comme jadis les fruits de l'Esprit. » Les affections qui viennent d'en haut, étant spirituelles, émanent d'une source divine, du tendre Père-Mère Dieu, origine de tout être et de ses qualités. Seules les affections procédant de cette source divine peuvent être réelles.
En tant que rejeton ou reflet de l'Esprit, l'homme possède ces affections. Elles sont inhérentes à son être. Elles apparaissent dans sa nature aussi certainement que la beauté, le parfum se manifestent dans la fleur. Elles sont inséparables de son être, comme aussi de leur source divine. S'il en était privé, l'homme cesserait d'être homme, précisément comme une rose sans beauté ni forme perdrait son identité. La pure affection n'est donc point une chose qu'on puisse dépouiller et remettre, ou que l'homme puisse perdre. L'homme ne saurait perdre un seul attribut provenant de la Divinité. Sa perfection originelle inaltérable ne peut être diminuée par le retranchement de l'erreur; au contraire, elle est soutenue par la Vérité et ses lois éternelles.
Cette pure affection qui vient d'en haut se manifeste dans l'existence humaine comme un amour spirituel désintéressé que rien ne peut restreindre, dont l'ampleur embrasse toute l'humanité. C'est le contraire de l'émotivité qui condamne les ennemis, tandis qu'elle aime les amis. Loin d'être partiale, l'affection véritable est juste — non pas cruelle mais miséricordieuse, constante, ignorant les caprices.
Toutefois le serpent du sens matériel insinue que l'homme est un mortel fait de poussière, ayant des affections sensuelles. C'est là une théorie erronée, une fausse notion de ce qu'est vraiment l'homme et de ses qualités. Ce faux sens ne peut ni définir la qualité des affections ni déterminer la nature de notre être.
Les affections du sensualiste ne méritent pas ce titre, car ce ne sont pas réellement des affections. Elles prennent l'aspect du sensualisme, de la passion; aussi viennent-elles d'en bas. Elles sont anormales, dénaturées. Elles parodient l'amour naturel à l'homme en tant que réflexion de l'Amour divin. Ces prétendues affections viennent de la croyance à plusieurs entendements ou personnes. Elles ne pénètrent jamais dans le royaume de la raison, du réalisme, mais restent dans le domaine fictif des suppositions, de la superstition, n'ayant ni loi ni force pour les soutenir. Comme elles sont tout à fait irréelles, ces affections-là ne peuvent prendre pied dans la conscience humaine éclairée; elles ne font point partie de notre vraie nature. Elles ont leur source dans les sens fallacieux qui sont à la fois trompeurs et trompés. Mais leurs tromperies ne sauraient décevoir l'homme créé par Dieu à Sa ressemblance. L'homme ne peut être dupe. Il n'a pas la faculté de tromper, car il est l'image de l'intelligence, doué de compréhension.
Les erreurs des sens ne peuvent modifier la nature ou les qualités de l'homme. Un mensonge à ce sujet est incapable de changer l'homme; de même, une note discordante n'altère pas l'harmonie fondamentale de la musique. Au point de vue du Principe, l'homme est toujours resté la ressemblance de Celui qui est « entièrement aimable. » L'homme n'est jamais atteint par les suggestions des sens; il reflète l'affection légitime de l'Ame et trouve la satisfaction dans les choses de l'Esprit.
Demandons-nous donc où sont placées nos affections. Viennent-alles d'en bas ou d'en haut? Cela dépend du but auquel tendent nos efforts. Tâchons-nous d'arriver aux richesses, à la gloire, à une belle situation? Nous absorbons-nous dans les frivolités de l'existence matérielle, ou nous approchons-nous de la Vie divine en renonçant au moi, en pardonnant les torts, en aidant autrui? Dans nos recherches du bonheur et de la guérison, comptons-nous peut-être en tout ou en partie sur les moyens matériels, ce qui nous lierait au péché, aux maladies, ou bien nous appuyons-nous sur les méthodes spirituelles qui nous apportent l'harmonie, la sante? Nul ne peut servir deux maîtres. S'accorder mentalement avec le mal, cela vous détourne du bien. Une affection sans partage à l'égard du bien réduit à néant la foi dans le mal et l'abandonne. Un généreux amour envers Dieu et l'homme réduit au silence les murmures du serpent qui réclament toujours l'attention et la suprématie.
Saint Paul nous dit que « ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Gal. 5:24). Le Christ, la vraie idée de Dieu et de l'homme, efface de l'entendement humain les affections erronées. La sensualité est une force négative, inintelligente, sans esprit, qui ne saurait résister au pouvoir positif de l'intelligence et de la vérité. La conscience de l'Agneau — la conscience de l'infinie pureté que l'Amour exprime — tue la bête, c'est-à-dire les convoitises de la chair. Elle révèle la vraie nature de l'homme avec ses aspirations immortelles et ses affections pures.
Pour détruire les pensées et les images sensuelles, la méthode la plus efficace consiste à réaliser qu'elles n'ont pas de loi ni de force pour agir contre l'homme, parce que Dieu est l'unique Législateur; elles n'ont point d'entendement qui leur permette d'exister ou d'être conscientes, car Dieu est le seul Entendement. Le spiritisme et ses pensées impures sont chassés de la conscience lorsque le disciple reconnaît un seul Esprit infini manifestant toujours des pensées saintes. La suggestion agressive d'après quoi l'homme, formé de la poussière, aurait des affections sensuelles, s'évanouit devant la perception bien nette de ce fait: l'Amour manifeste la pure affection, et l'homme créé à la ressemblance de l'Amour en est l'image même. Pour se défendre contre les passions mauvaises, il faut une honnêteté absolue. L'homme intègre s'attache fermement aux pensées saintes dont la source est l'Esprit; aussi reste-t-il toujours fidèle à l'idéal-Christ que présente la Science Chrétienne.
Les douleurs des sens sont parfois l'agent divin qui force les mortels à renoncer aux dévorantes suggestions de la chair pour trouver les toniques affections de l'Ame. Les vents hivernaux nous poussent à trouver un abri. Les ombres terrestres nous obligent à chercher la lumière du Christ.
Le mortel repentant qui se laissait entraîner par les rêves des sens, décevoir par leurs plaisirs plaisirs ou leurs douleurs imaginaires, n'a qu'à se détourner de ce faux concept pour s'attacher au sens spirituel que Dieu lui donne; alors il trouvera la pure affection que l'homme possède éternellement. Celle-ci est intacte, coexiste avec le sens spirituel. Quand le disciple, grâce à la souffrance ou à la Science, renonce au faux concept de lui-même en tant que mortel; quand il accepte le sens spirituel de l'être — il accepte le sens spirituel de l'être — il trouve son impérissable individualité qui reflète l'Entendement du Christ et s'accompagne d'un amour spirituel désintéressé. Quand il voit qu'il avait simplement placé l'amour sur une fausse base matérielle, comme l'enfant prodigue il revient à la maison du Père où il trouve ce qu'il n'avait jamais réellement perdu.
Suivant que les affections viennent d'en haut ou d'en bas, leurs fruits sont bien différents. Les appétits charnels, les convoitises désordonnées corrompent la pensée. A moins qu'on ne les nie et les condamne, elles sont entretenues et produisent la servitude, le désespoir, les souffrances. Mais les affections exemptes d'égoïsme sont une lumière céleste qui dissipe les ténèbres mentales, rend certain le succès, rétablit l'harmonie intellectuelle et morale. Elles dissolvent la dureté, l'orgueil, la crainte, l'opiniâtreté. La pure affection oublie le moi, sert les autres et fait du bien à ses ennemis. Sa tendresse sanctifie le foyer; elle nous rend le bien qui semblait perdu; elle calme le mécontentement et donne au cœur inquiet la paix. C'est sur elle que repose la charité qui fait taire les critiques; elle sépare le mal d'avec l'individu, condamne le premier mais sauve le second.
Comment peut-on distinguer l'affection pure d'avec la passion, insidieuse parodie de l'amour? vérifiant la qualité des pensées qu'on a pour son prochain. La passion est une chaîne, une source de tourments; l'amour n'est jamais anxieux, personnellement tyrannique, mais toujours tranquille, libérateur. Les pensées qu'on entretient envers ceux dont on s'est engoué peuvent être corrompues par la crainte et la jalousie; celles qu'on éprouve pour ceux qu'on aime vraiment s'accompagnent de joie et de paix. La passion, l'engouement obsèdent leur victime; l'amour libère tous ceux sur lesquels il repose.
L'affection pure ne néglige jamais son objet. Par exemple, le Scientiste Chrétien qui manifeste cette pure affection pour son église ne négligera point son devoir envers elle. Il n'aura garde d'écouter les suggestions mauvaises qui voudraient l'empêcher de venir à la réunion du mercredi soir ou au culte du dimanche, que ce soient le plaisir, l'apathie, l'indifférence, les affaires, le temps ou la fatigue. Il sait que son amour pour l'église non seulement l'attire aux cultes mais le repose, le délasse. Bien des personnes ont été guéries pendant un culte précisément de la crainte ou du malaise qui voulait les empêcher de s'y rendre.
Si l'on est enclin à négliger son église, mais qu'on désire apprendre à l'aimer et à bien remplir ses obligations, il faut d'abord aimer et comprendre la femme inspirée dont la mission fut prédite par la Bible — celle qui nous donna notre église dont elle est à jamais inséparable. Lorsqu'on voit Mrs. Eddy sous son vrai jour, comme Leader ointe et désignée par Dieu, comme celle qui par son église fait face au péché et conduit la race humaine devant sortir du triste désert des sens pour arriver à l'heureux pays de la Science Chrétienne, l'on aime vraiment la Fondatrice et son église; l'on apprécie le grand privilège de pouvoir assister à tous les cultes.
C'est par les affections d'en haut que nous recevons la loi de Dieu et sommes placés sous Sa protection, bénéficiant de Sa sollicitude. Notre Leader dit (Miscellaneous Writings, p. 172): « Ce qu'on nomme “sciences physiques” repose sur le témoignage des cinq sens personnels et ne présente qu'une notion faible et limitée de l'infinie loi divine; cette loi est écrite dans le cœur, reçue par les affections, spirituellement comprise, et démontrée dans notre vie. » Grâce à la démonstration de cette loi, un Scientiste Chrétien put être immédiatement guéri d'une douleur intense. Au cours d'un voyage à travers l'Atlantique, comme les passagers visitaient tout le paquebot, cet homme marchait un peu en avant; dans un couloir mal éclairé, sa tête vint donner avec force contre une poutre en fer. Il tomba à la renverse; mais au lieu de penser à soi-même, il songea tout de suite avec bonté aux personnes qui le suivaient, et les rejoignit pour les avertir de ce danger. A l'instant même ses douleurs cessèrent. Il avait invoqué la loi de Dieu en montrant des égards pour autrui, et cette loi avait complètement rétabli l'harmonie.
L'affection pure n'est donc pas une simple abstraction; c'est une force vitale, active. C'est une qualité morale qui contrebat spontanément le mal par l'action de la loi spirituelle. C'est une qualité conforme à la loi; aussi lorsqu'elle apparaît dans la conscience humaine, la s'y trouve pour guérir et protéger.
Nous sommes tous capables de démontrer la loi de l'Amour comme le fit le Scientiste dont nous avons parlé; en effet, chacun a dans sa vraie conscience l'affection qui vient d'en haut, la qualité de l'être opérant comme loi pour exclure de sa conscience les erreurs de tous genres. Il faut seulement utiliser ce que nous possédons déjà et toujours. Obéissons au conseil de notre Leader qui déclare (ibid., p. 174): « Ouvrons nos cœurs au Principe qui fait mouvoir harmonieusement toutes choses — depuis l'humble passereau jusqu'aux astres majestueux. »
