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Le Pardon qui s'inspire du Christ

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1949


L'exercice de cette rare vertu, le pardon, est peut-être plus essentiel à la paix du monde que n'importe quel autre facteur. Les humains ne sauraient y être indifférents, car il exige une transformation radicale. Mettre fidèlement en pratique la tolérance et le pardon chrétiens, c'est chose indispensable si l'on veut éviter les périls et les cataclysmes dont le monde paraît menacé.

N'est-il pas étrange que les hommes s'efforcent de parvenir à la paix tout en nourrissant dans leurs cœurs des sentiments hostiles? La paix, comme aussi la charité, doit commencer par soi-même avant de pouvoir trouver un écho chez ceux qui sont en lutte avec leur prochain. S'il semble difficile de pardonner, ce doit être parce que nous oublions que notre individualité véritable et celle de notre frère sont unies à Dieu. L'on se froisse ou se blesse par suite de la croyance mortelle à la vie dans la matière; pour maîtriser la tension ou le sentiment d'un outrage, il faut la sainte influence de l'amour impartial que Dieu a pour tous Ses enfants. Le poète anglais Pope a dit: « L'erreur est humaine; le pardon est divin. » L'éternelle unité de Dieu, l'Esprit, et de Sa ressemblance, l'homme spirituel, assure le pardon dans tous les cas où l'on a recours à Son aide et où l'on obéit à Ses commandements.

Le monde croit peut-être que pardonner est un signe de faiblesse; mais nul ne peut pardonner de grands torts sans prier avec ferveur et s'appuyer en toute sincérité sur la sagesse et l'Amour divins. Quiconque a vaincu le sentiment du moi quand l'orgueil, l'injustice et la rancune voulaient le faire user de représailles, peut attester que sa force morale s'est beaucoup accrue. Pour obéir à Dieu, il faut complètement renoncer à la volonté humaine. La compréhension de Dieu et de Sa loi parfaite, juste et miséricordieuse, révèle inévitablement que les torts sont irréels puisqu'ils ne sont pas conformes à la justice. Si l'on réalise cela, le pardon suivra tout naturellement.

Les chrétiens ont coutume de prier (Matth. 6:12): « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; » et notre Maître fit bien voir qu'il faut pardonner non seulement sept fois, mais « jusqu'à soixante-dix fois sept fois. » Le pardon, le service désintéressé caractérisèrent toute la vie de Jésus. Il guérissait ceux qui s'adressaient à lui, quelles que soient leur race, leur classe, leur position sociale. Ses ennemis cherchaient constamment à l'entraîner dans des controverses, à l'exciter pour qu'il réponde avec colère à leurs fausses accusations; mais il put rester fidèle à sa vraie nature et bienveillant envers tous. Ainsi le mal se trouva désarmé et ses efforts échouèrent.

Les enseignements de la Science Chrétienne, leur essence et leur caractère, sont illustrés dans un beau passage que contient le Message to The Mother Church for 1902, par Mary Baker Eddy: « Le Scientiste Chrétien ne nourrit aucun ressentiment; il sait que cela lui ferait plus de mal que toute la malignité de ses ennemis. Mes frères, pardonnez, comme l'a fait Jésus lui-même. Je le dis avec joie: personne ne peut commettre à mon égard une offense que je ne puisse pardonner » (p. 19).

Les affronts personnels, les accusations, les actes de violence qui produisent les brouilles, la rancœur, les procès, ne peuvent jamais se régler d'une manière satisfaisante si le désir de réconciliation n'existe pas au moins chez l'un des adversaires. « Œil pour œil, et dent pour dent » (Matth. 5:38): voilà comment le monde agit, parce que ses lumières ne vont pas plus loin. Mais ce n'est pas la voie du vrai christianisme. Si les représailles sont un baume pour l'orgueil personnel, celui qui s'y livre a perdu plutôt que gagné, car son moi mortel, loin d'être abattu, a pris plus d'ampleur. Le courage moral et l'amour fondés sur la compréhension spirituelle sont nécessaires pour résister aux assauts et remporter la victoire.

Si nous laissons bien pénétrer dans la conscience les rayons de la Vérité, nous découvrirons que diverses erreurs — ambition personnelle, défauts, tendances regrettables, caractéristiques nationales ou raciales — prétendent s'opposer à nos progrès spirituels et n'ont pas encore été divinement pardonnées. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, à la page 497, Mrs. Eddy donne les Articles de foi de la Science Chrétienne, dont le troisième dit notamment ceci: « Nous reconnaissons que le pardon du péché par Dieu consiste dans la destruction du péché et dans l'intelligence spirituelle qui chasse le mal comme irréel. »

L'omniprésence de Dieu est un fait éternel; il exclut l'existence du mal ou de l'erreur, qu'il détruit ainsi totalement. La réalisation de cette vérité constitue le vrai pardon. Toutes les fois qu'on réalise la vérité au sujet d'une condition pénible, le mal est démasqué, on voit que c'est une erreur et par conséquent il se détruit lui-même. Nul ne peut dire quelle sera la portée d'un seul acte de pardon. Il suffit de savoir que notre Père à tous en prend soin.

Que de chagrins dus à la mésintelligence dans une famille ou entre amis trouveraient leur guérison si l'on accueillait dans la conscience l'humilité véritable et l'amour sans égoïsme, et qu'on se laisse guider par l'Amour divin! Sous une forme quelconque, l'attachement au moi est la cause de tous les maux dont souffre la grande famille humaine. Si l'amour du moi prédomine, l'erreur trouvera mainte occasion de l'enfler. Lorsque la volonté personnelle ou l'obstination entraînent des controverses et qu'une personne se met en colère, ne cherche-t-elle pas souvent à se justifier? L'erreur prétendra que les torts sont de l'autre côté et que les excuses doivent venir de là. Ainsi l'on perd temporairement une excellente occasion d'exprimer l'amour fraternel, et la réconciliation finale est remise à plus tard.

Une certaine église était assez prospère lorsqu'une dissension s'éleva entre deux groupes de membres. L'un de ces groupes semblait être dominé par une personnalité influente, autoritaire. Elle voulut faire destituer le soliste et recourir à des méthodes contraires aux statuts de l'église. Celui qui était en butte aux attaques et certains autres membres prirent des mesures qu'ils estimaient être ordonnées par l'un des statuts. La dissension s'aggrava d'autant et le conflit prit un caractère personnel. Dans un moment critique, ceux qui croyaient obéir au statut se rendirent compte qu'une sagesse plus grande était nécessaire pour porter remède à la situation. Ils consultèrent un Scientiste Chrétien consacré, riche en expérience, qui après avoir entendu leur récit, leut donna ce conseil: « Dieu a bien des manières de résoudre ces questions-là; ne croyez pas que la vôtre soit la seule bonne méthode. Aimez davantage! »

Ils acceptèrent cette leçon en toute humilité, avec gratitude, et commencèrent d'exprimer plus d'amour fraternel à l'égard des autres membres. Bientôt la situation changea, et la guérison complète ne se fit pas attendre. Le soliste resta en fonctions et plus tard fut nommé Lecteur. A l'époque des vacances, il eut le privilège de lire en collaboration avec la personne qui avait voulu le faire destituer. A partir de cette époque, les progrès de l'église s'accentuèrent beaucoup; l'union continue de régner dans ce groupe de bons travailleurs en Science Chrétienne.

Considérant le monde où les humains luttent pour s'affranchir, nous pouvons voir que tous ont grand besoin de comprendre le ministère curatif et rédempteur du Maître. Sa mission inspirée du Christ s'exprima dans ces paroles compatissantes (Jean 3:17): « Dieu n'a point envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. » Dans bien des pays, une foule de personnes sont appauvries mentalement, physiquement et spirituellement par suite de la tyrannie qu'imposèrent de faux systèmes où des dictateurs ambitieux, rapaces, prétendaient être les bienfaiteurs du peuple. Ayant le grand bonheur de comprendre le pouvoir de la Science Chrétienne qui libère, nous devrions penser à ces foules dans nos prières et dans le travail spirituel de chaque jour. Le Christ plein d'amour et de tendresse est toujours proche, capable de guérir l'amertume des cœurs en leur révélant l'origine et les droits divins de l'homme. Cette compréhension leur rendra bien plus que ce qu'ils semblaient avoir perdu. Le pouvoir de la Science Chrétienne est illimité; il peut être mis en pratique pour réveiller les hommes en proie à l'oppression, à la confusion, à la misère, pour leur faire voir la liberté glorieuse des enfants de Dieu et démontrer leur inaliénable droit à l'harmonie, à la maîtrise. Comprendre au moins dans une certaine mesure que Dieu est tout-puissant, omniprésent, omniscient; s'appuyer sur ce fait et y avoir recours en faveur d'autrui — c'est une force qui surpasse toutes les prétentions du mal, lequel affirme qu'il a de l'influence et qu'il peut maintenir les hommes dans l'esclavage.

Rappelons-nous le dévouement de notre Maître, son ministère curatif, bien fait pour illustrer ses ordres pleins d'amour: « Sur votre route, prêchez et dites: Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades. » « Aimez vos ennemis... Pardonnez, et on vous pardonnera » (Matth. 10:7, 8; Luc 6:35, 37). Ces commandements requièrent la plus haute expression d'un amour désintéressé, unissant tous les hommes en une fraternité universelle.

Plus qu'aucun autre, Jésus le Christ dut faire face à la méchanceté du monde matériel, aux invectives, à la vengeance dont on voulait l'accabler; mais il surmonta toutes ces choses avec une compréhension, un amour sublimes. Lors de la crucifixion, il pria le Père de pardonner à ses ennemis. Par cet acte qui couronnait sa carrière, il accomplissait l'éternelle loi de l'Amour divin. Il ne faut cependant pas croire que Jésus restât passif vis-à-vis du mal. Son inépuisable amour envers Dieu et l'homme lui permettait de s'élever en termes incisifs contre les maux asservissant le peuple — contre le despotisme des credos ecclésiastiques, l'exploitation, la cruauté. Lorsqu'il réprouvait la convoitise, l'avarice et l'oppression, Jésus savait que ces choses n'ont pas leur source dans l'homme réel, spirituel, et n'ont rien de commun avec lui; il se rendait compte que les personnes qui paraissent obéir à ces mauvais mobiles se repentiraient tôt ou tard et chériraient la vérité que lui-même enseignait et mettait en pratique.

Au sujet du Maître qui pleura sur Jérusalem, notre Leader écrit dans un sermon composé pour la dédicace de L'Église Mère (Pulpit and Press, p. 7): « O précieuses larmes! Vous ne coulâtes pas en vain. Vous fûtes recueillies pour être plus tard mises en œuvre, et Dieu, par la vigueur de Son bras, vient d'ouvrir l'urne où vous étiez. Ces gouttes cristallines servirent de morale au genre humain. Elles deviendront les larmes de joie qui peuvent laver dans les eaux du pardon n'importe quel crime, même s'il est commis, bien à tort, au nom de la religion. »

Nos larmes ne seront pas non plus vaines si notre cœur déborde d'un amour généreux, de joie et de gratitude parce que, suivant le Christ, nous comprenons la présence universelle de l'Amour; en effet, notre Père-Mère compensera pleinement les injustices par la liberté et la paix indicibles qui viennent remplir tous les cœurs repentants, réceptifs.

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