A La page 469 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare: « Nous ne pouvons avoir qu'un Entendement, si celui-ci est infini. Nous ensevelissons le sens d'inifinitude quand nous admettons que, bien que Dieu soit infini, le mal a une place dans cette infinité, car le mal ne saurait avoir de place, là où tout l'espace est rempli de Dieu. »
La Science Chrétienne appuie sur le fait qu'il existe un seul Entendement, lequel est infini. Rien ne peut entraver l'action de cet Entendement sans limites; il n'y a point d'entendements contraires qui puissent s'y opposer. L'Entendement divin comprend, saisit, évalue dans sa plénitude la vérité touchant une situation quelconque. Il ne se trompe pas; aussi les erreurs, les accidents, les mésaventures ne peuvent-ils vraiment arriver à l'homme, car Dieu, le bien, est Tout-en-tout — toute présence, tout pouvoir, toute Science.
La mortalité, les intrigues et les tergiversations des mortels sont des choses que l'Entendement ignore. Toute tentative pour s'opposer à la suprématie de l'Entendement reste vaine et peut se comparer à l'ombre projetée sur des rails, qui ne saurait arrêter la marche d'un express. Les ombres du chagrin, de la maladie, de la mort tombent-elles sur votre sentier? Dans ce cas, le remède est proche. Combien de pouvoir attribuez-vous à l'Entendement, à Dieu, et quelle autorité concédez-vous à la matière? L'ombre de la matérialité a-t-elle une puissance quelconque? Peut-elle diriger, entraver ou troubler l'universelle action de Dieu? Le mécanicien d'une locomotive arrête-t-il son train pour compter les ombres traversant la voie? Le fait-il aller moins vite parce qu'on approche d'une ombre?
Ésaïe se rendait compte que la matérialité est insubstantielle lorsqu'il disait: « Tous les mortels sont comme l'herbe; toute leur grâce comme la fleur des champs. L'herbe se dessèche; la fleur se flétrit. » Les paroles du Maître, dans l'Évanglie de Jean, expriment à nouveau cette vérité: « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. »
Les mortels attribuent un pouvoir à ce qui n'en a point, parce qu'ils ignorent la puissance infinie de Dieu. Ils craignent ce qui n'est nullement redoutable. Ils tâtonnent dans des ténèbres hypothétiques alors qu'en vérité la lumière est partout. Ils ploient sous le fardeau des soucis, tandis que comme fils et filles de Dieu ils devraient marcher d'un pas ferme, exempts d'inquiétudes.
Loin d'imposer des peines multiples, Dieu, l'Entendement infini, dispense toutes sortes de bénédictions. Il n'impose pas à Ses enfants des inquiétudes et des responsabilités croissantes; au contraire, Il leur fait connaître toujours davantage la liberté, la vie. L'homme reflète les aptitudes infinies dont l'usage n'entraîne aucun châtiment. Que ce soit notre conviction spirituelle! Dans la mesure où l'on reconnaît que la responsabilité signifie notre réponse aux capacités de Dieu, l'on peut assumer de nouvelles tâches, entreprendre sans crainte des devoirs plus considérables.
Le Scientiste Chrétien qui progresse verra dans toute avance une meilleure occasion de servir; il aura recours à l'Entendement et saura que les capacités nécessaires pour accomplir chaque nouvelle tâche lui sont données. On remarque en général qu'un homme très occupé ne l'est jamais trop pour entreprendre, s'il le faut, quelque devoir inaccoutumé. Ceux qui s'y dérobent sont plutôt les oisifs, les indifférents. L'homme vraiment actif s'intéresse à tout ce qu'il entreprend; maintes fois cet intérêt repose sur l'amour envers Dieu et l'homme — amour qui n'est jamais en défaut.
Il arrive parfois qu'un Scientiste Chrétien accepte la croyance aux déconvenues, à l'opposition. Il trouve que le sort lui est contraire, qu'il n'a pas su mettre à profit les occasions favorables; bref, que rien ne lui réussit! Laisser échapper l'occasion de servir Dieu et l'homme, c'est en effet dangereux. Mrs. Eddy se sert à cet égard de termes énergiques (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 12): « Une occasion perdue, c'est la plus grande des pertes. »
Mais en Science Chrétienne, toutes les pertes peuvent se réparer. Nous n'avons point à rester dans le pays qu'ont ravagé les sauterelles. Il faut plutôt avancer vers la terre promise — la Science Chrétienne pratique. A moins de croire que le foyer, les occupations, les amis sont matériels et mortels, on ne peut perdre son foyer, son travail ou ses amis. Toutes les choses réelles et vraies existent dans l'Entendement qui est Dieu, dont l'homme est inséparable puisqu'il en est l'image et la ressemblance. Il n'y a ni perte, ni séparation, ni retrait du bien; que ceci soit encore pour nous une conviction spirituelle!
Tout ce que crée Dieu est bon. Les vicissitudes humaines ou mortelles ne sauraient altérer et troubler cette création. Elle existe non pas comme matière, mais en tant qu'idée. L'homme embrasse les idées de Dieu; il a la vie, le mouvement et l'être comme effet d'un Principe invariable, parfait, riche en amour. Dans ce royaume des idées spirituelles, l'encombrement, la pénurie, les déconvenues n'existent pas; ce qui prévaut c'est l'activité spirituelle constante, le déroulement des idées justes qui nous assurent l'action saine, harmonieuse, la fraîcheur et la nouveauté continuelles.
Dans l'Entendement unique nous ne trouvons jamais l'ennui, la stagnation. Ceux dont le travail paraît monotone peuvent bientôt parvenir à des occupations plus intéressantes, plus variées, si leur propre pensée progresse. Au fond, l'avancement ne vient pas de l'extérieur, il n'est point dû aux circonstances. C'est le résultat du penser juste, constructif, du désir tendant à des choses meilleures.
Lorsqu'il étudie la Science Chrétienne, le disciple apprend que le royaume de l'Entendement divin offre une variété infinie. La nature elle-même, telle que les humains la voient, n'est point caractérisée par la monotonie, la rigide uniformité. Chaque feuille, chaque brin d'herbe, chaque grain de sable se distingue de tous les autres. Puisque la nature reflète la loi de l'infinie diversité, de la variété spirituelle, nous pouvons certes admettre que les enfants de Dieu jouissent d'une infinie variété d'idées spirituelles et que cette jouissance s'exprime par un travail riche en beauté, en intérêt.
Quand nos regards se tournent vers Dieu, nous trouvons aussi l'homme réel, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Dans cette filialité divine, les vues obscurcies, les événements incertains, la crainte de l'avenir, l'anéantissement final n'existent pas. Au contraire, l'homme voit clairement, marche avec assurance, agit selon la loi du progrès. Ses intérêts sont ceux du Père, du divin Entendement infini. Sa nature est d'être agréable au Père, de Le servir. Quant à sa rémunération, c'est l'abondance éternelle de l'Entendement; Dieu récompense au vu de tous, avec largesse.
