Le traitement par la Science Chrétienne est une chose sacrée. Il diffère de tous les procédés médicaux, de toutes les méthodes humainement conçues pour traiter la maladie. Le Scientiste Chrétien recourt à la prière pour aider ceux qui demandent ses soins, et cette prière curative a des effets considérables, au double point de vue mental et physique; aussi, dans l’immense majorité des cas, il importe beaucoup que les patients sachent qu’on les traite et soient pleinement d’accord avec le traitement.
Dans son livre Rétrospection et Introspection, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit (p. 71): « Le traitement mental sans discrimination, sans le consentement de l’individu traité, ou à son insu, est une erreur très grande. Les personnes qui ne connaissent pas les indices du traitement mental, ne savent pas ce qui agit sur elles, et peuvent ainsi être frustrées de leurs droits individuels, — la liberté de choisir, et le gouvernement d’elles-mêmes. »
Supposons qu’un Scientiste bien intentionné apprenne qu’un ami est à l’hôpital, traité selon son désir par les médecins ou les chirurgiens; supposons ensuite que ce Scientiste estime devoir aider cet ami par la Science Chrétienne — sans que le patient le sache ou l’ait demandé. N’empiète-t-il pas sur la mentalité de son ami? Dans un autre ouvrage, Miscellaneous Writiings, se trouve un remarquable article intitulé « Usage indiscret de la Guérison mentale, » où Mrs. Eddy déclare sans ambages (p. 282): « Lorsque vous entrez mentalement dans l’enceinte personnelle d’une conscience humaine, assurez-vous que la personne en cause désire être en communion avec vous. »
Puis elle écrit (p. 283): « En général, nous n’avons pas plus le droit d’entrer dans l’esprit d’une personne pour modifier, bouleverser, ajuster ses pensées à son insu ou sans son consentement, que nous n’aurions le droit d’entrer dans sa maison, d’ouvrir son bureau, de déplacer les meubles et d’arranger à notre guise le bien d’autrui. » Ensuite elle ajoute, fort à propos: « Elles sont rares les exceptions à cette bonne vieille règle: “Mêlez-vous de vos affaires.”»
Mais, dira-t-on, désirer venir en aide à un frère qui souffre, cela ne peut pas être mal! Le Scientiste n’a-t-il aucun moyen d’aider ceux qui ne le lui demandent pas? Oui certes! Le chrétien scientifique peut et doit toujours se traiter lui-même, éclaircir sa propre pensée — en d’autres termes, refuser d’accorder une réalité ou un pouvoir quelconque aux tableaux discordants qui se dressent devant lui, qu’il s’agisse de lui-même ou de son prochain. Ce faisant, il ne s’adresse point à la pensée d’un autre; il reste absolument dans sa propre enceinte mentale.
Mais quand le Scientiste communie avec la Vérité et l’Amour, il y a lieu de se réjouir; on peut alors le comparer à quelqu’un qui ayant allumé dans sa maison une brillante lumière, aurait ensuite levé les stores: tous ceux qui passent — quiconque touche sa pensée — profitent de cette clarté et en éprouvent les bienfaits. Sans doute chaque Scientiste Chrétien sincère pourrait citer des cas où la guérison s’est produite lorsqu’en entendant le récit d’une erreur, il a nié sans délai mais en silence la thèse de l’entendement charnel et s’est traité lui-même — en d’autres termes, il a protégé sa pensée et refusé de croire que l’erreur soit réelle. Faut-il s’étonner que les ténèbres se dissipent en grande partie lorsqu’on allume dans sa propre pensée la lumière de la compréhension spirituelle et que les stores restent levés?
Une Scientiste Chrétienne entra dans un bureau où l’on interrogeait un étranger tombé à la charge de l’assistance publique. Elle ne put faire autrement que d’entendre certaines choses, notamment la déclaration d’un fonctionnaire disant que cet étranger devrait être expulsé parce qu’il avait une maladie répugnante, contagieuse, incurable. Placée dans l’embrasure d’une fenêtre, la Scientiste regarda dehors, tout en méditant avec ferveur. Elle ne songeait point à traiter en Science Chrétienne le malheureux qu’on interrogeait. Une lamentable suggestion de l’entendement mortel s’était présentée, tâchant de lui faire croire que dans le beau royaume de Dieu il pouvait y avoir un mal répugnant, contagieux, incurable.
Avec vigueur, elle contesta cette allégation impie. Elle affirma que le divin Amour est infiniment juste, constitue la seule présence et l’unique législateur. Méditant ainsi la glorieuse vérité de l’être, elle oublia le bureau, le pauvre étranger, le terrible jugement. Sa pensée étant devenue claire, elle se tenait en quelque sorte sur une terre sainte et revendiquait comme seule réalité de l’univers Dieu, qui ne crée point les maladies, et l’homme, Son expression éternelle, harmonieuse.
Voici quelle fut la suite de ce travail parfait mais impersonnel en Science Chrétienne. Quelques jours plus tard, avant de mettre en vigueur le décret d’expulsion, les docteurs examinèrent encore une fois l’étranger. A leur grande surprise et sans qu’ils pussent se l’expliquer, ils ne trouvèrent plus trace d’un mal incurable, contagieux et répugnant. Cette Scientiste Chrétienne avait certainement laissé briller sa lumière; et sans aucun doute les rayons avaient atteint un cœur réceptif, une âme affamée, à laquelle ils apportèrent la guérison.
Dans le Sermon sur la montagne, Jésus le Christ commença par dire (Matth. 5:3): « Heureux les pauvres en esprit; car le royaume des cieux est à eux! » Les Écritures mentionnent plusieurs fois sa prédication de la bonne nouvelle aux pauvres — aux cœurs réceptifs, prêts à faire accueil au message du Maître. La joie du Scientiste est grande lorsque « les pauvres en esprit » recherchent la guérison spirituelle et reçoivent les bienfaits qu’apporte le traitement direct et mental donné par un praticien. Mais quant à ceux qui préfèrent quelque autre méthode de guérison, abstenons-nous avec soin de toute ingérence mentale; et méditons souvent les sages conseils de notre Leader dans son article, « Usage indiscret de la Guérison mentale. »
Puisse la lampe de la Vérité briller dans la conscience individuelle et jeter une lumière si vive que la guérison du Christ soit ressentie par tous les « pauvres en esprit » sur qui s’étendent ces rayons bienfaisants!
