Pour être à l'abri du mal sous toutes ses formes, il faut comprendre que Dieu est Tout; or la Christian Science montre que chacun a reçu de Dieu le droit de posséder cette compréhension.
La crainte du mal est le fléau de l'existence mortelle. Plus ou moins intensément, les mortels croient qu'en quelque manière le mal peut un jour les rendre malades, leur ravir le bonheur et le succès, les asservir au péché — qu'ils y consentent ou non — et finalement les précipiter dans le mystérieux gouffre appelé la mort. Ce concept de la vie et de l'homme n'est guère satisfaisant; nul ne saurait en bonne logique l'attribuer à une cause suprêmement intelligente.
La Christian Science fait ressortir ce fait: si l'on consent à croire que l'entendement matériel négatif et son substratum, la matière, sont des réalités, l'on est emprisonné par sa propre croyance ignorante au faux sense de cause et d'effet, ce qui vous expose aux atteintes du mal sous ses diverses formes. Qu'est-ce que le mal? C'est l'entendement mortel. Aussi, tant que les humains croient que le mal est leur entendement, leur vie, leur cause, ils acceptent le rôle de victimes.
Heureusement toutefois, rien ne nous force à souscrire aux malédictions, aux menaces dont le mal accable l'homme mortel. Nul n'est obligé d'admettre les prétentions de l'entendement mortel qui dit créer un univers formé de matière insubstantielle et le peupler de mortels craintifs, qu'il gouverne à l'envers en les exposant à toutes sortes de maux — crainte, haine, accidents, péché, échecs, inharmonie, mort. Est-ce là ce qui manifeste le pouvoir, la présence, l'intelligence et l'amour de Dieu? Non certes! Dans sa totalité, ce phénomène est le faux concept du créateur et de la création, le mensonge du mal niant l'harmonie, la perfection, la continuité du royaume divin et de l'homme créé par Dieu.
Mais pour prouver qu'il en est ainsi, nous devons, vous et moi, faire quelque chose. Quoi donc? Nous devons sans cesse employer les aptitudes que Dieu nous donne pour réaliser les faits spirituels de l'être, afin d'atténuer jusqu'à l'annihilation complète les mensonges d'après quoi la matière serait substance et le mal aurait du pouvoir. Quels sont les faits spirituels de l'être? Que l'unique cause, Dieu, l'Entendement positif, souvent appelé dans la Christian Science l'Entendement divin, est infini, existe par soi-même; que la création est l'univers de l'Entendement, peuplé d'idées intelligentes dont chacune est à jamais unie à l'Entendement qui sait tout. Avec le pouvoir sans limites de l'intelligence, cet Entendement maintient la vie, la santé, l'harmonie, la joie, la continuité de ces idées, s'unissant toutes avec leur Père-Mère dans le parfait accord de l'être.
Les hommes n'ont pas encore atteint la pleine compréhension de ces vérités, mais cela n'altère en rien les vérités elles-mêmes. A mesure qu'on les saisit, la crainte du mal diminue, car on réalise l'omnipotence et l'omniprésence de l'Entendement qui est le bien, la seule vraie Vie de l'homme. Par les vérités spirituelles de l'être, on peut et doit faire face à tous les mensonges agressifs du sens matériel, les renverser, les annuler. Sommes-nous, vous et moi, disposés à procéder ainsi, jour après jour, heure par heure?
Tel Scientiste Chrétien s'aperçoit-il que d'une manière intermittente ou continue, il craint qu'une personne, une organisation, une circonstance, un événement fâcheux puissent lui faire du mal, nuire à ses affaires, à son église, à ses proches? Le remède est à sa portée. Par l'étude et la prière, il lui faut reconnaître ou réaliser la plénitude de Dieu et le fait que toute individualité est en Lui. Il ne doit pas chercher seulement pour soi-même un abri contre le mal. Il doit trouver la véritable idée de Dieu qui donne impartialement la sécurité à toutes les manifestations de la Vie. Cette universalité de Dieu, du bien, cette infinitude de l'Entendement et de son royaume d'idées, se trouve non par la raison humaine, grâce aux yeux ou aux oreilles physiques, mais grâce au sens spirituel, au sens de l'Entendement, de l'Ame, inhérent à l'homme, expression de l'Entendement.
Croire à l'entendement mortel, à des mortels malveillants, à des organisations aux mobiles sinistres, à des forces nuisibles, à un moi matériel placé dans ce cadre, c'est créer votre propre enfer. Mettre en doute ce mensonge impie, le réfuter avec une compréhension toujours plus claire de la totalité divine et de la nature de l'homme, spirituelle, semblable à Dieu, unie au Père-Mère véritable, c'est prendre davantage conscience du royaume de Dieu ou de la Vérité, du ciel de l'Amour, et de votre individualité qui ne risque pas plus que Dieu, car elle est une avec Lui!
Sachant que la crainte et ses mensonges mesmériques attaquent ou poursuivent les mortels, notre Maître dit: « Ne crains point, petit troupeau; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12:32). Dieu prend plaisir à donner à Son fils, l'homme, la conscience ininterrompue de la Vie toujours présente, de l'Amour éternellement protecteur; cette conscience réduit le mal à une supposition fictive, qui ne peut entrer dans l'infinitude de Dieu ni troubler la paix ou la sécurité de l'homme, constituées et maintenues par Dieu.
Jusqu'à quel point donnons-nous créance aux outrecuidantes prétentions de l'entendement mortel? Dans quelle mesure sommes-nous disposés à reconnaître ce que la Science du Christ révèle comme étant la réalité de la Vie? La réponse à ces questions permet de mesurer d'une part notre croyance au mal, la crainte qu'il nous inspire, d'autre part notre compréhension de la totalité divine, qui met l'homme à l'abri du mal et l'y rend supérieur.
Que chacun de nous, à toute heure, chasse de sa pensée les prétentions du diabolique entendement mortel qui revendique la présence, le pouvoir, l'identité, la sensation. Par le sens spirituel, trouvons le fait divin — la totalité, l'omnipotence, l'omniprésence de l'Entendement, dans lequel est comprise notre véritable individualité, celle de tous les hommes, chacune indispensable à l'expression de l'Entendement, dans une sécurité parfaite, à l'abri des faux concepts de l'être mis en circulation par le mal. Alors nous apprécierons le pouvoir de cette vérité simple et puissante qu'énonça Mary Baker Eddy: « Son bras m'encercle, ainsi que les miens, et chacun! » (Poems, p. 4.)