Les bons effets de la prière sont plus souvent mentionnés ces temps-ci qu'en toute autre période de l'histoire moderne. Mais peu de personnes sont arrivées à une compréhension suffisante pour analyser le sens de « la prière fervente, » qui selon l'apôtre Jacques, « a une grande efficace. »
Le grand dictionnaire américain Webster nous donne cette définition du mot « efficace »: « Ayant un pouvoir suffisant pour produire l'effet voulu. » Parmi les synonymes de « fervent, » il mentionne « ardent » et dit: « Ardent implique l'empressement, un vif enthousiasme pour une cause quelconque; » puis il cite le verset dont nous avons parlé. Donc pour produire de bons résultats, la prière devrait consister en un penser vigoureux, inspiré par le zèle et l'ardeur. Cependant, répéter des paroles avec tout le pouvoir ou le zèle dont on est capable, cela ne produit pas nécessairement les résultats désires. Pour apprendre à prier d'une manière fervente, efficace, il faut étudier les enseignements du Christ Jésus et les ouvrages de Mary Baker Eddy, car ces deux témoins eurent recours à la prière en tout temps, en toute circonstance. Sans doute, les Scientistes Chrétiens ne prétendent pas être seuls à comprendre la prière; mais les témoignages publiés dans les périodiques de la Christian Science,Nom donné par Mary Baker Eddy à sa découverte. (Se prononce Kris’tienn Sa’ïennce.) La traduction littérale de ces deux mots serait Science Chrétienne. ou donnés aux réunions du mercredi soir montrent qu'ils obtiennent des résultats prouvant que le sens de la prière est clairement compris.
Celui qui étudie fidèlement la Christian Science se laisse guider, dans son penser et sa vie journalière, par l'exemple et les enseignements du Maître. Il trouve l'explication fort claire de ces enseignements lorsqu'il étudie le livre de texte de Christian Science, Science et Santé avec la, Clef des Écritures, et les autres ouvrages de Mrs. Eddy. Il découvre ainsi la portée de la prière. Pour Mrs. Eddy, ce sujet était si important qu'elle y consacra tout un chapitre. Dès la première phrase, elle nous révèle non seulement la raison de la prière, mais aussi ce qu'il faut pour la rendre efficace. Notre Leader écrit (ibid., p. 1): « La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu, — une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même. »
Éliminer de la conscience le péché, la maladie, et réaliser l'omniprésence de Dieu, du bien, tel est le but de la prière; aussi le Scientiste Chrétien qui prie commence-t-il par avoir foi dans l'omnipotence du bien. Ce genre de foi impliquant l'assurance, l'heureux espoir du succès, prépare le disciple à déclarer la vérité concernant Dieu et l'homme à Son image. Finalement, toute notion d'un moi mortel doit être déplacée par la réalisation du fait que Dieu, l'Amour divin, est infini. Celle qui découvrit et fonda la Christian Science manifesta sans doute les qualités qu'exige la vraie prière, lorsqu'elle fit sa grande découverte et fut guérie de ce qui paraissait être des lésions incurables.
Ici le sceptique demandera peut-être: «Si je demande à Dieu de me guérir ou de me réformer, cela ne suffit-il pas? » La réponse se trouve dans le même chapitre, où Mrs. Eddy montre clairement que les requêtes adressées à Dieu ne suffisent point; en effet, Son œuvre est accomplie, et chacun de nous doit travailler à son propre salut en appliquant la règle, précisément comme doit le faire le mathématicien. La règle ou le modèle nous est donné dans la courte prière — l'oraison dominicale — que notre Maître enseigna aux disciples, et dont notre Leader fournit l'interprétation spirituelle aux pages 16 et 17 de Science et Santé.
La vraie prière embrasse donc l'affirmation et la requête. Elle reconnaît, elle réalise la toute-puissance et l'omniprésence de Dieu et de l'homme. Son expression parfaite. Ceci fut prouvé il y a bien des années par un jeune Scientiste Chrétien qui, pour avoir son diplôme, devait subir un examen roulant sur les mathématiques spéciales, et qui avait échoue quatre fois. Il demanda de l'aide, et grâce aux prières d'une praticienne affirmant que l'homme exprime l'Entendement divin ou l'intelligence infinie, le sentiment d'effort ou de tension disparut. Le jeune homme put répondre à toutes les questions, car il sentit que la Vérité le guidait. Inutile de dire qu'il subit l'épreuve avec succès!
Les Évangiles contiennent maints exemples illustrant la portée de la prière efficace. Au chapitre cinq, Luc rapporte la guérison instantanée d'un lépreux, puis il déclare que Jésus se retira dans le désert pour prier. Le Maître se préparait ainsi à de nouvelles guérisons, car sur ces entrefaites on lui demanda de guérir un paralytique. Évidemment il reconnut que le faux penser avait produit la maladie, car lorsqu'il vit que cet homme avait la foi nécessaire pour être guéri, il lui dit simplement que ses péchés étaient pardonnés. Lorsque les pharisiens — les sceptiques d'alors — mirent en doute ce procédé, pensant que le Maître n'avait pas le droit de guérir ainsi, Jésus répondit: « Quel raisonnement faites-vous dans vos cœurs? Lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés te sont pardonnés; ou de dire: Lève-toi et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Je te l'ordonne, — dit-il au paralytique, — lève-toi, emporte ton lit, et va dans ta maison. » De cette manière, il prouvait aux incrédules que la puissance de Dieu exprimée par Son Fils produisait la guérison. Maintes fois ceux qui cherchaient la Vérité ont été rétablis grâce au traitement de la Christian Science, c'est-à-dire à la prière; certaines maladies qui avaient longtemps résisté à d'autres méthodes curatives disparurent lorsqu'on eut démasqué et détruit une pensée pécheresse dissimulée dans la conscience.
Quand se présenta le problème d'une foule épuisée, Jésus n'écouta pas l'argument des disciples qui lui disaient de renvoyer la multitude parce que les vivres faisaient défaut. Il leur demanda combien ils avaient de pains. Puis, selon le récit biblique, « levant les yeux au ciel, il rendit grâces, et rompit les pains. » Il pria. Ses pensées s'élevèrent au-dessus du tableau que voyaient les humains, pour reconnaître la présence constante de Dieu, du bien, en tant que substance infinie. Il en résulta que tout sentiment de pénurie disparut et qu'il y eut amplement de quoi nourrir la foule. Nombre de gens aujourd'hui prospères croyaient autrefois à la pauvreté et la craignaient; mais la prière les en a guéris, comme l'attestent les témoignages donnés aux réunions du mercredi soir ou publiés dans les périodiques de la Christian Science.
Lorsqu'un enfant lunatique que les disciples n'avaient pu guérir fut amené à Jésus, il « parla sévèrement au démon, qui sortit de l'enfant; dés cette heure-là, l'enfant fut guéri. » Quand les disciples demandèrent pourquoi ils n'avaient pas réussi, Jésus leur fit voir qu'ils avaient manqué de foi. Dans le passage suivant, Mrs. Eddy attire notre attention sur les qualités vraiment efficaces ( Science et Santé, p. 1): « La prière, la vigilance et le travail, unis à l'immolation de soi, sont les moyens accordés par la grâce de Dieu pour l'accomplissement de tout ce qui a été fait avec succès pour la christianisation et la santé du genre humain. »
La foi absolue de Jésus, sa compréhension de l'Amour infini, son absence de crainte, lui permirent de calmer la tempête par la prière de la confiance, exprimée dans cet ordre: « Silence! apaise-toi! » Il reconnut que ses disciples avaient besoin d'une assurance plus ferme.
L'exemple donné par Jésus, les ouvrages de notre Leader, qui dans Science et Santé, explique si clairement les leçons du Maître, devraient inspirer aux Scientistes Chrétiens une profonde gratitude. Il y a bien des années, l'auteur du présent article fut instantanément guéri d'une intoxication alimentaire grâce à ce passage de Science et Santé (p. 16), qui résume les qualités requises pour guérir par la prière: « Ce n'est que dans la mesure où nous nous élevons au-dessus de tout ce qui a rapport aux sens matériels et de tout péché, que nous pouvons atteindre l'aspiration céleste et la conscience spirituelle qui sont indiquées dans l'oraison dominicale, et qui guérissent instantanément les malades. »