Les Scientistes Chrétiens ont le privilège de pouvoir présenter au monde la vérité concernant Dieu, la grande Cause première, et Sa création; car lorsqu'elle est démontrée dans sa plénitude, la Christian Science est sans aucun doute la réponse à cette énigme de l'univers: « Qu'est-ce que la vérité? » La Christian Science ne doit donc pas être considérée simplement comme une nouvelle secte protestante, une organisation religieuse s'ajoutant à beaucoup d'autres et devant se maintenir par des méthodes humaines bien réglées. C'est plutôt la révélation transcendante de ce qu'est l'Entendement et son univers d'idées — Dieu et l'homme créé à Son image, selon Sa ressemblance. Un but élevé, un privilège riche en joie, sont le lot de tous ceux qui étudient la Christian Science, quelle que puisse être en apparence leur situation. A chacun de nous, cette importante question se pose: « Au nom de qui présentons-nous l'évangile de la Vérité? Est-ce au nom du Principe ou de la personne? »
L'entendement humain s'attache volontiers aux personnes; il aime à suivre quelqu'un qui plaît, qui se montre éloquent ou présente d'une manière inusitée certaines interprétations personnelles, plutôt que le Principe immuable se manifestant par un pouvoir impersonnel, spirituel. Jésus, le Scientiste Chrétien par excellence, n'ignorait pas cette propension. Au chapitre cinq de Jean, nous trouvons ces paroles du Maître: « Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas. Qu'un autre vienne en son propre nom, vous le recevrez. »
La mission de Jésus aurait été compromise s'il était venu en son nom personnel, et nul ne s'en rendait compte mieux que lui-même. Ceci s'applique également à Mary Baker Eddy: ayant découvert la Christian Science, elle la donna, au nom du Principe, à l'humanité. Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 153), elle réprouve ceux qui, en son nom, envoyaient des fleurs aux malades. « Maintenant, » dit-elle, « si ces gens au cœur charitable veulent bien distribuer les fleurs au nom du Christ, le pouvoir de la Vérité et de l'Amour accomplira la loi selon la justice. » Même dans des choses que beaucoup jugeraient insignifiantes, notre Leader tenait à s'assurer que l'on agissait au nom de l'Amour plutôt que d'une personne.
La popularité est un des pièges que le magnétisme animal tend au disciple qui manque de vigilance et vient en son propre nom; à moins qu'on ne soit toujours sur ses gardes et qu'on ne lui résiste par la prière, cette fausse attraction vous détourne du Principe et finit souvent par vous conduire dans le bourbier des accusations, des mauvais jugements, de la justification égotiste. Or il est impossible de justifier un moi hypothétique, séparé du Principe. Quant au moi qui est un avec le Principe, il ne sent pas le besoin de se justifier lorsqu'on l'accuse à tort. Il sait que la loi de la justice divine opère sans cesse pour arranger toutes choses conformément à sa justice omnipotente; et dans le calme et l'humilité sincère, il attend cette rectification. Elle est exempte de pièges, rayonnante de joie et de beauté, la voie indiquée par le Maître, qui disait: « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien; c'est mon Père qui me glorifie; » et encore: « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie [son sens personnel] pour ses amis. »
A la page 3 d'un sermon intitulé Christian Healing, Mrs. Eddy déclare: « A mesure que l'élément personnel et matériel se glissait dans la religion, celle-ci perdit le christianisme et le pouvoir de guérir; et les qualités d'un Dieu considéré comme une personne, plutôt que le divin Principe qui engendre la qualité, absorbèrent l'attention des siècles. » Venir au nom du Principe, c'est venir au nom de l'Amour, lequel engendre les qualités de l'Amour. Ces qualités ignorent la pression de l'intérêt; jaillissant d'une source divine, elle se répandent avec abondance; leur vitalité est constante, elles sont à jamais soutenues. Les qualités et les idées qui naissent du Principe n'ont pas besoin qu'une personne les embellisse ou les fasse indûment ressortir de crainte qu'elles restent incomprises.
Quelqu'un prononçait un discours sur un sujet qui lui tenait fortement à cœur et qu'elle désirait beaucoup faire mieux comprendre à son auditoire; après la conférence, un Scientiste Chrétien fort sage lui dit: « Ne pouviez-vous pas laisser agir l'idée? » Cette question lui fit voir pourquoi elle avait douté du succès. Elle avait voulu convaincre les auditeurs en affirmant sa propre compréhension, au lieu de compter sur la valeur inhérente du sujet.
Quand nous rendons témoignage à la Christian Science, nous pouvons toujours « laisser agir l'idée. » Nous pouvons être sûrs que les divines qualités du Principe donneront à l'idée tout le pouvoir nécessaire — l'éloquence de l'Amour, l'originalité de l'Esprit, la tendresse de l'Ame, la clarté de la Vérité, la vigueur de l'intelligence. Sans ces qualités impersonnelles, les brillants discours ne convainquent pas, les paroles persuasives n'éclairent point l'auditoire. En toute humilité, avec joie, nous pouvons avoir confiance en i'idée qui remplira sa mission, apportant les lumières et la guérison.
A la page 147 de Miscellany, notre Leader écrit: « Ce ministère suppléera aux besoins physiques, moraux et spirituels de l'humanité; au nom du Dieu tout-puissant, il énoncera la vérité qui aujourd'hui comme autrefois, se trouve capable de guérir le péché et la maladie. » C'est donc au nom de la Vérité toute-puissante qu'il faut présenter au monde la Christian Science — que ce soit simplement dans la vie journalière, ou qu'on exerce des fonctions sacrées, qu'on soit Lecteur, praticien, conférencier, bibliothécaire à la Salle de lecture ou travaille d'une autre manière dans l'Église du Christ, Scientiste. Le disciple doit toujours tâcher que ses pensées, ses paroles et ses actes soient imbus de l'esprit du Christ, s'accordent avec le Principe et révèlent ainsi la puissance et la gloire de la réalité. Alors on pourra vraiment dire de lui: « Qu'ils sont beaux, sur les montagnes, les pas de celui qui apporte de bonnes nouvelles, de celui qui proclame la paix,... qui dit à Sion: Ton Dieu règne! »