Pour répondre à la question: « Que sont le corps et l'Ame? » Mary Baker Eddy déclare, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 477): « L'identité est le reflet de l'Esprit, le reflet sous des formes multiples et variées du Principe vivant, l'Amour. »
Voici comment un dictionnaire (Webster) définit « identité: » « Ressemblance absolue; unicité. » Considérons ceci à la lumière de ce qu'affirme la Genèse — l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu — et de la doctrine fondamentale de la Science Chrétienne, d'après quoi Dieu et l'homme sont indivisiblement un, en tant que Principe et idée; nous verrons ainsi que ce qui identifie l'homme, ce n'est point la personnalité humaine, mais les qualités spirituelles caractérisant Dieu. Donc si l'on comprend bien que la Divinité est Entendement, Ame, Esprit, Vie, Vérité, Amour, Principe divin, on a le modèle parfait qui permet de reconnaître l'homme. Puisque Dieu n'est jamais reflété dans ce qui est dissemblable à Sa propre nature, il est clair que toute la création — toutes les choses réelles — doivent exprimer la Vie et l'Amour impeccable, inviolable. Pour posséder une entité, une identité quelconque, il faut refléter entre autres l'harmonie, la grâce, l'abondance, la pureté, la perfection, la plénitude, l'intégrité, la nature éternelle.
Le Scientiste Chrétien saisit graduellement ce qui constitue et identifie l'homme, l'idée divine; cette compréhension peut devenir si claire que les manifestations du bien qu'il voit chez autrui éveilleront en lui-même non le désir ou l'envie, mais la réalisation que ce sont là les faits actuels de son propre être en tant qu'homme ou fils de Dieu. Quant aux faussetés qui prétendent s'identifier comme des mortels malades, pécheurs ou mourants, elles ne seront pour lui qu'une occasion de prouver sa compréhension correcte de l'homme, d'affirmer son vrai moi.
Puisque Dieu, l'Esprit, est l'Être infini, éternel, Sa création ou réflexion est forcément universelle, sans commencement ni fin, sans limitations. Dieu est éternellement individuel, Celui qui est unique et parfait, indivisible, existant par Soi-même, en qui tout est inclus; aussi l'homme reflète-t-il l'intégrité et l'individualité indestructible. En outre, les moindres idées de l'Entendement — chacune des « formes multiples et variées du Principe vivant, l'Amour » — reflètent l'unique individualité infinie, ou la Vie; elles ont donc une identité, une individualité éternelle. Rien de ce qui existe réellement ne peut cesser d'être. Les choses qui possèdent l'identité parce qu'elles manifestent l'essence du bien, Dieu, ne sauraient être privées de leur nature essentielle et de leur objet précis dans le plan divin. Nous pouvons donc reconnaître avec confiance ce qui existe réellement, puis rejeter comme des choses hypothétiques et fausses les tableaux du sens mortel qui revendiquent l'identité, prétendant être l'homme ou quelque créature moindre, mais qui sont limités, défectueux, problématiques et par conséquent périssables.
Néanmoins cette question persiste, surtout pour les disciples comparativement novices: Comment s'expliquer l'existence mortelle avec ses misères et ses tragédies? On ne peut l'expliquer sinon comme le rêve adamique que rapporte le second chapitre de la Genèse. La lumière de la Vérité révèle que tout ce qui est contraire à sa propre nature, au bien immuable, infini, doit être irréel, impossible. Le prophète Ésaïe nous a donné la réponse parfaite: « Cessez de compter sur l'homme, dont l'existence n'est qu'un souffle: quel cas, en effet, peut-on faire de lui? » Ce qui, sur un terrain limité, personnel, déclare « Je suis, » ce n'est point l'homme ni l'identité telle que la fait comprendre la Science Chrétienne; c'est un sens irréel si l'on se place au point de vue de la Vérité absolue. Qu'importe si la suggestion d'un ego personnel prétend être soi-même ou quelqu'un d'autre? Dans tous les cas, c'est une perversion de Dieu, le seul JE SUIS ou Ego; elle revendique une intelligence personnelle, selon la suggestion du serpent: « Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » C'est l'antipode de l'homme, car au lieu d'être l'image de Dieu, de l'Esprit, c'en est le contraire supposé, un entendement satanique.
Au lieu d'exprimer les qualités durables de l'Esprit, cet entendement charnel s'objective dans ce qui en est le contraire — le fini, les limitations, la mortalité. Ses formes de laideur, de haine, de crainte, de péché, de maladie, de mort, qui causent l'inharmonie des relations humaines, sont des difformités, des déflexions de l'être et non le reflet de l'Esprit; aussi sont-elles sans identité véritable, sans, individualité ni continuité. Elles n'apparaissent que pour disparaître. Elles doivent inévitablement faire place aux innombrables formes du bien qu'elles voilent pour un temps; de même toute suggestion mensongère d'une cause ou d'un effet mauvais doit céder à l'Entendement harmonieux et à sa manifestation. Cette conscience ou compréhension spirituelle qui distingue la Vérité d'avec l'erreur, la réalité d'avec la fiction matérielle, voilà le remède parfait pour toutes les difficultés humaines.
Il arrive qu'un Scientiste Chrétien dise: Je puis bien aider à résoudre les problèmes d'autrui, mais je n'arrive pas à vaincre les difficultés qui me concernent! Ceci est peut-être dû à ce que le disciple accepte, plus qu'il ne s'en rend compte, un concept mortel et matériel de son moi. Comme l'instinct de la conservation passe pour une des lois les plus tenaces de l'existence mortelle, la crainte, reconnue ou non, peut devenir aiguë lorsque le problème touche à soi ou à quelqu'un qui vous est cher. Mais par la compréhension claire et persévérante de ce qui constitue l'être de l'homme, on peut rejeter les fausses apparences, de quelque manière qu'elles se présentent. Toutefois, si les efforts sincères du disciple n'ont pas réussi à le guérir, il a le droit de faire appel à un Scientiste Chrétien expérimenté. (Voir Science et Santé 420: 5–11.) Ayant alors obtenu une liberté plus complète, le disciple veillera sans doute davantage sur son penser; il travaillera à son propre salut, pour s'affranchir de l'erreur fondamentale d'un moi dans la matière. Voici quelle est la règle: chacun doit fidèlement s'identifier avec l'idée divine, le fils de Dieu, plutôt qu'avec une personnalité mortelle.
Une Scientiste Chrétienne qui cherchait à résoudre un sérieux problème physique se mit à dresser la liste des termes employés par Mrs. Eddy pour définir l'homme. Elle médita soigneusement chacun de ces mots, et grâce à cette identification correcte, elle vit que son être réel ne pouvait aucunement s'associer avec la maladie, les troubles, l'inharmonie. Elle se rappela cette assurance que nous donne Mrs. Eddy (ibid., p. 403): « Vous vous rendez maître de la situation si vous comprenez que l'existence mortelle est un état d'illusion produit par soi-même, non la vérité de l'être; » elle pensa aussi à cette sage remarque écrite par Paul aux Galates: « Si quelqu'un pense être quelque chose, bien qu'il ne soit rien, il se séduit lui-même. »
La Scientiste Chrétienne put voir quel était l'obstacle. Ce qu'elle avait accepté comme elle-même était un faux prétendant, un imposteur sans entité réelle, qui exprimait des qualités dissemblables à Dieu, au divin Principe. Elle s'était prise à tort pour une mortelle ayant un entendement personnel et un corps physique, devenu inharmonieux et débile. Elle se mit à penser juste au sujet d'elle-même en tant qu'idée; elle reconnut avec joie qu'elle était unie à l'Entendement infini, l'Esprit, Dieu, dont elle ne pouvait être séparée. Elle vit que la substance de son être ou de son corps, c'était l'Ame, la Vie éternelle, et non pas la matière sans substance ni vie. Elle sut que ce moi réel avait toujours coexisté avec Dieu, n'avait jamais eu de commencement et ne pouvait prendre fin. De plus, elle réalisa que l'homme ne saurait se duper lui-même, puisqu'il reflète Dieu, l'Entendement qui sait tout. Elle accepta cette conclusion logique: puisque l'Entendement est l'Être infini où tout est inclus, l'on ne peut rien connaître d'autre; et Sa réflexion, l'homme, doit toujours être intelligente et se connaître spirituellement.
Elle ne s'en tint pas là; avec fidélité, elle nia chaque argument de l'entendement mortel, en y opposant les faits de l'Entendement immortel qui est Dieu. Cette connaissance progressive de la Vérité détruisit la terreur secrète qui avait obsédé la Scientiste Chrétienne; elle se trouva libre et bien portante. Dans ce cas, la guérison était due à l'identification correcte; on avait rejeté le faux concept personnel du moi comme étant un homme de chair, et l'on avait accepté la véritable entité spirituelle, c'est-à-dire l'enfant parfait de Dieu.
Mrs. Eddy, qui fit œuvre de pionnier fidèle, propose à tous les Scientistes Chrétiens un but élevé; et dans Miscellaneous Writings (p. 185), elle indique la méthode par quoi l'on y arrive: « Le renoncement volontaire à tout ce qui constitue un homme prétendu matériel, l'admission et la réalisation de son identité spirituelle comme enfant de Dieu, c'est la Science qui ouvre les écluses mêmes du ciel — d'où le bien pénètre dans chaque avenue de l'être, purifiant les mortels de toute souillure, détruisant toute souffrance, démontrant l'image et la ressemblance véritables. Il n'y a sous le ciel aucun autre chemin par lequel nous puissions être sauvés, et l'homme puisse être revêtu de force, de majesté, d'immortalité. »
