Lorsqu’elle allait en classe, l’auteur du présent article apprit une poésie qui commence par ces lignes:
« Être et non paraître, voilà le vrai mérite;
Chaque jour accomplir au moins un peu de bien,
Ne pas rester oisif et rêver simplement
Aux grands labeurs qu’on pourrait faire par la suite. »
Désirer l’approbation d’autrui, c’est chose naturelle, surtout pour les jeunes. Mais si cette bonne opinion n’est fondée que sur les apparences, peut-on vraiment s’en louer? En réalité, la chose importante, c’est ce que nous sommes devant Dieu, et non ce que l’opinion mortelle dit de nous. La Bible déclare: « L’homme ne regarde que l’apparence; mais l’Éternel regarde au cœur. »
La Science Chrétienne nous fait reconnaître que notre individualité véritable est bonne, car l’homme est l’image, la ressemblance de Dieu; elle nous montre qu’en réalité l’on ne peut nous voir sous un autre jour. Il nous faut donc aussi voir notre prochain à cette lumière. Quand nous connaîtrons et verrons partout la réflexion de Dieu, du bien, elle se manifestera de plus en plus dans notre vie. Tous cherchent Dieu, le bien. Dieu Se manifeste par l’homme; il faut donc nous efforcer de voir partout Sa création. Pour en arriver là, il faut savoir que le mal qui se présente à nous — improbité, haine, paresse, maladie, etc. — n’est pas réel, ne fait point partie de l’homme, expression de Dieu. De cette manière nous apprenons à « dévoir » l’erreur. Nous apprenons à la séparer de l’homme, qu’il s’agisse des autres ou de nous-mêmes, à reconnaître que c’est toujours un faux concept. Un concept erroné est simplement un faux sens des choses, et quand au lieu d’une erreur ou d’un mensonge nous connaissons la vérité, le mensonge disparaît.
L’erreur n’est qu’une apparence. Elle n’est jamais vraie. Le mensonge et la vérité ne peuvent occuper simultanément notre pensée. Quand nous pensons selon la justice, nous trouvons en Dieu notre être véritable, et les apparences trompeuses s’évanouissent. Nous voyons alors que les questions suivantes ont une grande portée: Qu’est-ce que Dieu sait de moi? Qu’est-ce que je sais de mon prochain? Est-ce que je le vois comme Dieu le voit, pur, sain, libre, intègre? Telle est la vraie manière d’aimer autrui, et nous pouvons être sûrs que cet amour rejaillira sur nous. Nous prouvons ainsi que Dieu est Amour.
Dans le livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 91), Mary Baker Eddy écrit: « Absorbés dans le moi matériel nous ne discernons et ne reflétons que faiblement la substance de la Vie ou Entendement. » Le monde en général s’absorbe dans un faux moi matériel et tout ce qui s’y rattache, mais la vraie vie de l’homme est spirituelle. Par des méthodes matérielles, le monde voudrait maintenir ce moi mortel en santé, lui donner le bonheur, l’abondance; or comme réflexion de Dieu, l’homme possède déjà tous les biens. Si je porte un manteau, mon image dans le miroir pourrait-elle être sans manteau? La réflexion est toujours semblable à l’original. Sous le rapport de la qualité, l’homme possède par réflexion tout ce que Dieu a, tout ce qu’Il est. Songez à ce que l’homme reflète — la vie sans bornes, les ressources illimitées, l’intégralité permanente, la sagesse immuable, la bonté infinie! N’entretenons jamais l’illusion que le mal dont nous paraissons entourés fait partie de l’homme. Ce qui ne se trouve pas en Dieu ne saurait être inhérent à l’homme, réflexion de Dieu.
Tel fera peut-être cette remarque: On me dit de n’avoir que de bonnes pensées; fort bien, mais comment y parviendrai-je? Suffit-il de vouloir? Non certes. Il faut savoir qu’en dehors de Dieu, il n’existe pas d’Entendement, aucun autre pouvoir, nulle source de la vie ou du bien. Comme l’a dit un Poète:
« L’homme pense en secret, la chose s’accomplit;
L’ambiance est simplement un miroir, un reflet. »
Ce que nous pensons tend à se manifester dans notre vie. Si nous nous attachons aux faits spirituels, à la totalité, à l’omnipotence, à l’infinitude de Dieu, du bien, quels beaux résultats nous verrons se produire dans notre carrière!
Mrs. Eddy déclare: « Le véritable moi de l’homme se reconnaît seulement dans ce qui est bon et vrai » (Science et Santé, p. 294). Par l’étude de la Science Chrétienne, nous en viendrons à ne tenir pour vrai que le bien, soit chez nous soit chez les autres. C’est là connaître la vérité, et l’on éprouve une grande joie lorsqu’on voit ainsi disparaître l’erreur.
Une fausse suggestion frappant à la porte de la pensée — c’est toujours ainsi que l’erreur se présente. Si le monde actuel semble plongé dans le chaos, c’est qu’on a donné du pouvoir aux fausses suggestions, les laissant s’accumuler au lieu de les détruire à leur source. Elles finiront néanmoins par être chassées, car le bien seul est puissant. Nous pouvons refuser d’admettre l’erreur quelle qu’en soit la nature, car sous des apparences physiques, mentales ou morales, c’est simplement une suggestion agressive. Dès que l’erreur frappe à notre porte, le mieux est de la reconnaître tout de suite pour telle et de ne pas la laisser entrer. Il est facile par exemple de voir que la maladie est une erreur, qu’elle n’a rien de bon; elle devrait être chassée bien vite, car nous savons que Dieu ne l’a point créée et n’a fait aucune loi qui puisse en être la cause. REvendiquons seulement le bien comme héritage; alors la maladie s’évanouira, car elle ne représente qu’une suggestion, une illusion. Néanmoins, même si l’on a précédemment accepté cette croyance et qu’elle semble durer depuis longtemps, on peut la bannir au plus vite; en effet, l’illusion est toujours illusoire, que le mensonge ait été cru pendant une période longue ou brève.
On ne reconnaît pas toujours la nature erronée des tentations. Demandons-nous: Cette suggestion est-elle en harmonie avec mon vrai moi, mon individualité la plus haute? Sinon, nous pouvons la chasser, car elle ne mérite pas d’être entretenue. Parfois peut-être, nous craignons que nos camarades ne tournent en ridicule la fermeté de notre attitude. Pourtant, même s’ils nous raillent en paroles, ils admirent secrètement le courage de celui qui prend ainsi position, et ce bon exemple aide mainte autre personne.
Si les faux plaisirs et leurs suites désastreuses nous étaient dépeints sous leur vrai jour, nous nous en détournerions avec dégoût. Si l’on faisait voir qu’ils enlèvent à la vie des hommes ce qu’elle a de doux et de bon, qu’ils détruisent les foyers et ruinent le bonheur, personne ne les jugerait attrayants. Loin d’embellir notre carrière, ces prétendus plaisirs ne mènent qu’aux souffrances, au malheur. La vraie joie, le bien durable sont les effets du penser juste, des paroles véridiques, des actes louables.
Parfois se présente la suggestion qu’on est rebelle à certaines études, à certains genres de travaux. Nous lisons dans la Bible: « Y a-t-il rien qui soit impossible à l’Éternel? » Dieu est l’Entendement de l’homme; aussi l’homme exprime-t-il en tout temps l’intelligence infinie, la force indestructible, la sagesse sans bornes.
Jésus ne se contentait pas de rêver, d’attendre à plus tard pour prouver qu’il était Fils de Dieu. Comme enfant déjà, il s’occupait des affaires de son Père. Il savait qu’il était un avec Lui. Jésus ne reconnaissait aucun moi séparé de Dieu. Cette division eût été pour lui chose inconcevable, impossible. Il pensait de même concernant le moi réel de chacun. Il pouvait guérir parce qu’il voyait l’homme tel qu’il est, comme expression de Dieu. Après avoir cité cette parole de Jésus: « Moi et le Père, nous sommes un, » notre Leader ajoute: «Un en qualité, non en quantité. De même qu’une goutte d’eau est une avec l’océan, qu’un rayon de lumière est un avec le soleil, de même Dieu et l’homme, le Père et le fils, sont un dans l’être » (ibid., p. 361). N’est-ce pas l’union la plus complète avec le bien infini, avec le pouvoir sans limites? Comprendre ce fait apporte aux autres et à nous-mêmes des bénédictions surpassant notre attente. Nous pouvons ainsi balayer les fausses apparences et reconnaître notre mérite ou notre valeur véritable — l’être réel de l’homme, manifestation de Dieu.
Je me demande pourquoi nous ne tâchons pas tous d’être plus aimables! La chose est si facile. Ses effets sont instantanés. On se rappelle infailliblement un acte de bienveillance. On retrouve au centuple ce qu’on a donné.