« Quant à Dieu, toutes choses sont possibles. » Cette déclaration de Jésus, faite à ses disciples, doit encore être prouvée par ceux qui le suivent aujourd’hui. Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, s’en rendait bien compte, comme l’indique maint passage de ses livres; c’est ainsi qu’à la page 183 de Miscellaneous Writings, elle écrit: « L’homme est l’image de Dieu, Sa ressemblance; tout ce qui est possible à Dieu, est possible à l’homme en tant que reflet de Dieu. » Au paragraphe précédent, elle dit: « L’homme doit aimer son prochain comme soi-même, et la puissance de la Vérité doit se voir et se sentir dans la santé, le bonheur, la sainteté; alors on constatera que l’Entendement est Tout-en-tout, qu’il n’y a pas de matière contre quoi l’on ait à lutter. »
Ceci ne révèle-t-il pas le secret des remarquables œuvres accomplies par Jésus, et des œuvres encore « plus grandes » qu’il déclara possibles à ceux qui croiraient en lui? « Il n’y a pas de matière contre quoi l’on ait à lutter. » Les faux concepts d’un monde et d’une création matériels, de prétendues forces ayant leur source dans la matière, doivent faire place à la perception spirituelle; alors seulement l’on verra paraître l’homme créé à l’image et selon la ressemblance de Dieu, et l’on comprendra ses possibilités infinies. On trouvera le pouvoir dans les sphères de l’Esprit et les œuvres plus grandes promises par Jésus se manifesteront. La croyance à ce qu’on nomme l’espace et la durée sera vraiment détruite et non pas simplement remplacée par une croyance de vitesse, une propulsion qui passe pour une force matérielle et dont les hommes ne peuvent toujours maîtriser les aspects destructifs. Lorsqu’on saura que l’homme est l’expression du Dieu infini, on comprendra l’omniprésence. L’homme se trouvera lui-même dans l’omniprésence, immédiatement là où il doit être; il ignorera l’espace et la durée et n’aura point à les traverser, soit lentement soit vite, en ayant recours à des méthodes incertaines et à des inventions plus ou moins compliquées. Jésus démontra ceci dans un cas où il lui fallait être sur l’autre rive de la mer; aussitôt la barque où il était entré « aborda au lieu où ils allaient. » Voilà ce que produit la pureté de la perception spirituelle. Jésus savait qu’il n’y a pas de matière contre quoi l’on ait à lutter.
Grâce à cette perception spirituelle, on voit que la paix universelle est possible, car on comprend que la paix est la loi constante de l’univers. Pour que cette loi de paix universelle prévale entre les nations, il faudra que les systèmes humains compliqués sur lesquels reposent le gouvernement, le code pénal, les impôts, la répartition des biens, et cœtera, cèdent à la loi la plus simple, la plus profonde, la plus puissante et la plus efficace qu’aient jamais reçue les hommes. Cette loi fut citée par Jésus lorsqu’un pharisien lui demanda, pour l’éprouver, quel était « le grand commandement »; le Maître répondit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. » Puis il ajouta: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Cette règle n’est pas une invention des hommes; c’est une exigence divine, inévitable, éternelle. Obéir à cette loi permet de voir se manifester dans la pratique la gloire, la beauté, la majesté, la puissance des réalités divines, le gouvernement du Principe.
Seul le mal se trouve dans la catégorie de l’impossible. Comme Dieu est Principe, infiniment bon, et que Son gouvernement peut tout, sous ce gouvernement le mal est une impossibilité. Dieu ne cesse pas d’être Dieu assez longtemps pour que l’homme soit malade, que la ruine se produise, que les nations soient en guerre. Si, ne fût-ce qu’un instant, Dieu cessait d’être Dieu, que le Principe cesse d’opérer et l’Amour de gouverner, le chaos et l’annihilation en résulteraient. Aussi, quoique le rêve d’une création matérielle séparée de l’Entendement semble exister et présenter un mélange de bien et de mal, de crainte et d’espoir, de convoitise et de générosité; quoique les dévastations de la guerre paraissent être des plaies affreuses, terrifiantes, tenaces — en réalité, c’est-à-dire dans la Science divine, ces choses sont absolument impossibles.
Voilà ce que prouva le Christ Jésus, le Scientiste par excellence, lorsqu’il accomplit des « miracles. » Il s’agissait au fond de preuves naturelles données par quelqu’un qui comprenait d’une manière complète et scientifique l’immuable loi de l’Esprit, le grand noumène dont les phénomènes sont des possibilités naturelles révélant les réalités de Dieu, Sa bonté, Sa puissance. Le Maître connaissait l’infinitude et l’unicité du Principe, de la cause; aussi n’ignorait-il pas la nature illusoire d’une loi, d’une force qui prétendraient exister en dehors de l’infini. Il savait que le mal ne peut être une réalité.
Par la réflexion de l’Entendement, de ses qualités, de ses idées divines, les grandes possibilités de l’être deviennent des réalités pratiques. Il est toujours possible de ressembler au Christ, de refléter l’intelligence et l’Amour divin, quelles que soient les circonstances où l’on se trouve apparemment. Il est toujours possible d’être aimable plutôt qu’irritable et revêche, d’être généreux plutôt que de tomber dans la critique et les limitations. Comme reflet de l’Amour, il est toujours possible de guérir les malades, de leur donner « un diadème remplaçant les cendres, une huile d’allégresse au lieu du deuil. »
Comprenant que les belles et nobles possibilités de l’être en sont la réalité, l’on peut sans cesse avoir la paix du cœur, être heureux et non pas chagrin. C’est une joie de savoir qu’en toutes choses la perfection est possible, puisque c’est la réalité des choses. Voici comment s’exprime Mrs. Eddy dans un très bel article intitulé « Voix du Printemps, » qu’on trouve à la page 330 de Miscellaneous Writings: « Saint Paul écrivait: “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur.” Et pourquoi pas, puisque les possibilités de l’homme sont infinies, que la félicité est éternelle, et que cette conscience existe ici même et dès maintenant? »