Le père de Bob était soldat. Il allait partir dans quelques jours, et Bob ne savait ni pour où, ni pour combien de temps. Ensemble ils avaient parlé de ces choses, et le jeune garçon savait qu'il devrait lui aussi se conduire comme un bon soldat. Il lui faudrait faire bien des choses auxquelles il n'avait jamais pensé: Papa comptait sur lui pour aider sa mère et pour rendre divers services.
Il faudrait aller chercher du bois à la cave, vider les corbeilles à papiers, enfourcher sa bicyclette pour faire des commissions. Il suspendrait lui-même ses habits au lieu de les laisser traîner, et il prendrait soin de ses chaussures pour que sa mère n'àit pas à s'en occuper.
Naturellement, il continuerait à fréquenter l'école, mais plutôt que d'aller jouer dehors chaque jour après la classe, il tiendrait compagnie à sa mère. Il y aurait tant de choses à lui dire tout en l'aidant à préparer le repas du soir, puis après souper, pendant qu'elle ferait des raccommodages! Peut-être même pourrait-il gagner quelque argent et faire à sa mère la surprise d'un cadeau, comme papa lui en avait donné l'exemple.
Mais ce qui les aiderait le plus, ce serait la compréhension de la Science Chrétienne. Grâce à elle, ils supporteraient bien l'épreuve. Pourquoi Bob ne demanderait-il pas encore conseil à son père au sujet de la séparation? Papa avait dû penser à ces choses. La première fois qu'il se trouva de nouveau seul avec son père, le jeune garçon entama le sujet.
« Papa, quelle sera la bonne manière de penser à toi quand tu seras loin? »
Comme ils étaient assis près de la fenêtre, un rayon de soleil tombait juste sur la main du père.
Au bout d'un instant, celui-ci dit, sans lever les yeux: « Bob, regarde ce rayon de lumière. Essaie de le couvrir avec un livre. Prends ensuite le coussin du canapé et place-le sur le livre. Puis apporte le lourd plateau qui se trouve sur la table et mets-le sur le coussin. »
Quand Bob eut fait tout cela, il constata que le rayon tombait sur le plateau et l'éclairait paisiblement. Rien de ce qu'on avait fait n'avait pu séparer le rayon d'avec le soleil.
« Vois-tu, Bob, un rayon de lumière ne peut être capté, séparé de sa source, emprisonné, isolé, rendu faible, inutile, voué à la destruction. Sa nature ne change pas, car il ne dépend que du soleil. Si ce rayon tombait sur un tas de boue dans la rue, il n'absorberait aucune saleté, puisqu'il est assujetti non pas à la boue, mais seulement au soleil. »
Bob se souvint de ce que Mrs. Eddy écrit là-dessus dans le livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures. On ouvrit le livre à la page 361, où l'on put lire ceci: « De même qu'une goutte d'eau est une avec l'océan, qu'un rayon de lumière est un avec le soleil, de même Dieu et l'homme, le Père et le fils, sont un dans l'être. »
Tous deux pensèrent en silence à cette admirable vérité — l'homme inséparable de Dieu. Au bout d'un moment, Bob reprit: « Cela sera toujours vrai où que tu sois, dis, papa? »
« Oui, mon enfant. La croyance à la guerre elle-même n'arrive pas à changer la Vérité. »
« Ce sera vrai aussi pour maman et pour moi, n'est-ce pas? »
« Oui, Bob. »
« Alors je n'aurai jamais peur pour toi. Et tu n'auras pas non plus de craintes à notre sujet, papa? »
« Non, mon garçon. »
Papa avait réfléchi et la solution lui était venue. Après le départ, Bob trouva dans la poche de sa vareuse un billet où était écrit: « Sur la route, je vis... une lumière venant du ciel, plus brillante que le soleil, et nous enveloppant de son éclat, mes compagnons de voyage et moi (Actes 26:13).
Ton père qui t'aime. »
