Quand les troubles, la crainte, l'anxiété semblent prévaloir dans les affaires des hommes et des nations; quand l'égoïsme et la volonté personnelle veulent élever leur trône au-dessus des étoiles; quand l'erreur prétend être plus forte que le bien — les Scientistes Chrétiens, qui sont des citoyens du monde, devraient être assez vigilants pour comprendre qu'il faut traiter ces problèmes par une méthode divinement métaphysique; alors s'établira le règne de la sagesse, de la justice et du droit.
Que le problème soit individuel, civique, national, international, le Scientiste Chrétien reste ferme, car il comprend l'omnipotence et l'omniprésence divines. Dans tous ses ouvrages, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, montre quel est le but fondamental de cette Science: résoudre les problèmes humains en s'appuyant sur le fait que Dieu est Tout-en-tout, comme l'enseignent les Écritures. Si tenaces que soient les prétentions de l'erreur, qui revendique la présence et le pouvoir, la vraie compréhension de la totalité divine nous permettra de prouver tôt ou tard le néant du mal.
En une certaine occasion, au sujet d'un problème international, Mrs. Eddy s'exprimait en ces termes (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 281): « J'ai désigné, comme une nécessité présente, la foi qui sait que Dieu dirige les événements. Sur ses ailes puissantes, la foi s'élève jusqu'aux sommets d'Horeb et nous apporte des bénédictions infinies; l'esprit de cette oraison est le fruit de la droiture, — “paix sur la terre, bienveillance envers les hommes.” » Puis elle ajoutait: « Sur cette base s'établit la fraternité de tous les peuples: un seul Dieu, un Entendement, et “Tu aimeras ton prochain comme toi-même;” car sur cette base et par elle le Dieu infini, le bien, l'Amour Père-Mère, est nôtre et nous sommes à Lui dans la Science divine. »
Ainsi notre Leader faisait ressortir la nécessité d'une foi suprême en Dieu, si nous voulons qu'au lieu du chaos, l'ordre et la tranquillité règnent dans le monde. Le Scientiste Chrétien vigilant ne tombera pas dans le faux optimisme qui prend ses désirs pour des réalités et répète béatement que tout ira bien. Aujourd'hui, la civilisation traverse une crise; les fléaux qui menacent le monde entier s'imposent à notre attention; nos prières à cet égard doivent donc être ferventes, consacrées. Si l'on étudie sérieusement cette Science, on voit qu'il faut aider à détruire les arrogantes assertions du mal, et l'on ne refuse pas cette responsabilité.
Il faudra que la paix s'établisse sur la terre d'une façon permanente. Mais comment? L'esprit humain ne peut répondre à cette question. Nous avons vu que les tentatives faites pour résoudre ce problème ont échoué, bien qu'il y eût parmi leurs auteurs des gens très sincères. L'analyse et les raisonnements humains ne suffisent pas pour résoudre les problèmes du monde. Le Scientiste Chrétien sait que les problèmes se résolvent grâce au penser spirituel dont la base est la vérité, entièrement séparée du sens matériel. Pour « dévoir » le mal et l'éliminer, il faut d'abord reconnaître la totalité de l'Entendement divin. Puisque Dieu, le bien, le divin Entendement, est la seule cause infinie de tout ce qui existe en réalité, il s'ensuit logiquement que ce qui n'émane pas de cette unique cause est sans entité réelle. Quand la pensée s'éveille et comprend davantage l'ordre, la paix inaltérable de l'univers infini que crée l'Entendement, le brouillard qui voilait la réalité commence à disparaître; dès lors, on se rend toujours mieux compte que si elles ne sont pas d'accord avec le plan divin, les choses qui paraissent arriver sont irréelles. Pour contribuer à la solution pacifique des problèmes mondiaux, le penseur chrétiennement scientifique doit s'élever jusqu'à la pure réalisation spirituelle qui permet de discerner la création véritable, éternellement et divinement parfaite, complète, harmonieuse.
Au chapitre vingt et un, l'Évangile de saint Luc rapporte les mémorables paroles de Jésus, prédisant la chute de Jérusalem. « L'angoisse s'emparera des nations troublées... Les hommes rendront l'âme de frayeur dans l'attente des maux qui viendront sur le monde; car les puissances des cieux seront ébranlées. » Le Maître ne dépeignait-il pas à l'avance les drames d'aujourd'hui? Il importe que nous méditions les conseils donnés aux disciples en cette occasion, car les vérités qu'enseignait Jésus sont immortelles, universellement applicables. Il dit: « Lorsque ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance est proche.» Le Maître indiquait ainsi la vraie méthode à laquelle il faut avoir recours en tout temps: porter ses regards plus haut que le concept matériel d'un monde en détresse et saisir le vrai concept de l'univers, où tous les rapports sont spirituels, paisibles, harmonieux.
Jésus voyait que la rédemption du monde exige avant tout la régénération individuelle. Par conséquent, si les suggestions agressives de « peuples en conflit » troublent la pensée, le Scientiste Chrétien s'attache fermement à la vérité; il sait que plus il maintient ses pensées dans le ciel, plus il aide à établir le royaume des cieux sur la terre. Sans doute, il entend continuellement parler de ce qui se passe dans le monde; il sera donc sur ses gardes pour ne point accepter la suggestion que l'erreur est universellement active. Loin d'adopter sans examen les récits de catastrophes répandus par la presse et la radio, il rejettera ces erreurs dont il voit l'irréalité, et dans sa conscience, il les remplacera par les faits spirituels. A travers les plus grandes vicissitudes, il maintiendra le vrai sens de la paix; il demeurera consciemment au-dessus du rêve de la matérialité, dans le domaine de la vérité spirituelle. Puisque toutes les inharmonies, les luttes du monde, sont comprises dans l'entendement mortel et viennent de ce qu'on en accepte les suggestions, n'est-il pas un bienfaiteur celui qui les réduit au silence par la compréhension de l'immortelle Vérité?
Les problèmes internationaux semblent titaniques, et parfois se présente cet argument: il est présomptueux de croire que notre travail spirituel puisse exercer une influence appréciable sur la situation mondiale. Si nous sommes tentés de croire cela, méditons le récit biblique qui décrit la victoire de David sur Goliath. Bien que cette narration leur soit familière, elle reste toujours pour les Scientistes Chrétiens une source d'inspiration. C'est « au nom de l'Éternel des armées, du Dieu de l'armée d'Israël, » qu'il faut affronter les problèmes de l'heure actuelle; alors nous ne mettrons plus en doute le fait que nous pouvons vraiment contribuer à les résoudre. Au lieu d'envisager la situation comme une tragédie lamentable, nous avancerons sans crainte; à l'instar de David, nous aurons l'assurance d'une victoire magnifique; nous serons heureux de pouvoir participer à la grande croisade qui prouvera que la Vérité l'emporte sur l'erreur.
Les Scientistes Chrétiens savent combien notre Leader s'intéressait à tout ce qui concerne le genre humain, avec quelle attention elle suivait les événements d'un monde en voie de transformation. Elle priait sans relâche pour la paix qui doit s'établir sur la terre; elle enseignait qu'il importe de mettre toute sa confiance en Dieu. Dans son Message to The Mother Church for 1901 (p. 32). Mrs. Eddy rendait ce bel hommage aux pasteurs dont elle avait reçu les enseignements dans sa jeunesse: « Il semblait que Dieu eût abrité dans leur cœur le monde entier; ils étaient prêts à tout sacrifier pour Lui. » Ce qu'elle disait concernant ces hommes de foi, fervents dans la prière, peut bien s'appliquer à notre Leader. Dieu n'abritait-Il pas le monde entier dans la compréhension spirituelle et l'amour que manifestait cette noble femme? Avec quelle abnégation elle travailla pour que tous les humains puissent avoir part à sa compréhension de la totalité divine! Dans un monde inquiet, il se passerait aujourd'hui de grandes choses si l'on pouvait vraiment dire de tous les Scientistes Chrétiens: Il semble que Dieu ait « abrité dans leur cœur le monde entier.» L'esprit du Christ, ainsi rendu manifeste, aurait certainement comme résultat la « paix sur la terre,» la « bienveillance envers les hommes. »
