Ah! construire, construire!
De tous les arts c'est le plus noble.
Longfellow
Chacun de nous est un constructeur. Chacun bâtit l'édifice de sa vie. Certains essaient de construire sur les sables mouvants de la matière. Les Scientistes Chrétiens apprennent à bâtir sur le roc de la réalité spirituelle; ils construisent leur vie avec la substance même de l'éternité.
La Science Chrétienne repose sur cette pierre fondamentale: rien n'existe réellement à part Dieu et Son idée. Toute pensée, toute parole, toute action justes y sont contenues. Tout traitement s'appuie sur cette vérité et la déclare. C'est la somme de la réalité. Voici comment Mary Baker Eddy, Découvreuse de la Science Chrétienne, exprime le fait primordial: « Rien n'est réel et éternel, — rien n'est Esprit, — hormis Dieu et Son idée » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 71). La tâche du Scientiste Chrétien, c'est de comprendre chaque jour davantage Dieu et Son idée, la cause et l'effet. A mesure qu'il comprend, il s'unit à cette grande vérité, dont il se trouve être un des faits essentiels.
Parce que Mrs. Eddy se rendait bien compte que l'Entendement est Dieu, elle put en bonne logique appeler « idée » l'effet de Dieu, de l'Entendement. L'idée est l'image ou la représentation de l'Entendement. Celui-ci ne peut produire que son idée, son image. Nous trouvons tous un grand réconfort dans la réalisation de ce fait: notre vie est inséparable de Dieu, comme l'idée est inséparable de l'Entendement. Dieu est Entendement; au double point de vue individuel et collectif, l'homme est l'idée de Dieu, l'effet, la preuve persistante de Dieu.
Pour suivre la seule avenue mentale qui conduise à l'être spirituel, il faut sans défaillance aimer, honorer Dieu et Son idée, sentir que rien ne nous en sépare. Notre Leader a dit: « Il n'y a qu'un chemin — Dieu et Son idée — qui mène à l'existence spirituelle » (ibid., p. 167). Cette idée purement spirituelle de cause et d'effet représente la voie du Christ menant à la santé, à la sainteté, à l'immortalité.
Il est utile de voir que la Science Chrétienne emploie le terme « idée » parfois au sens individuel, parfois au sens collectif. Dans ce dernier sens, elle appelle « idée » la création, l'univers, l'homme générique. Cette idée collective embrasse les idées individuelles de l'Entendement, qui sont sans limites. Elles sont édifiées ensemble, « pour devenir une maison où Dieu habite en esprit. » Dans l'expression « Dieu et Son idée » comme la Science Chrétienne l'emploie d'ordinaire, le terme idée se rapporte à la manifestation collective ou complète de l'Entendement, où sont incluses toutes les idées individuelles.
L'homme spirituel, individuel, est à jamais conscient de Dieu et de Son idée. Il ne saurait être conscient d'autre chose, puisque rien d'autre n'existe. En tant qu'idée composée, l'homme individuel reflète éternellement les idées de Dieu dans leur ordre et leur développement légitime, voulu de Dieu. Mrs. Eddy déclare: « Il n'y a qu'un créateur et une création. Cette création consiste dans le déroulement d'idées spirituelles et leurs identités qui sont renfermées dans l'Entendement infini et pour toujours réfléchies » (ibid., pp. 502, 503). La conscience de l'homme est le théâtre de la création. C'est là qu'a lieu le perpétuel développement des idées qu'on nomme création. Ainsi le Père Se révèle dans Son fils, Son idée.
Pour la pensée humaine, il semble y avoir une création autre que Dieu et Son idée. Les sens matériels affirment que la réalité est l'entendement mortel ou la matière, que sa création s'oppose à l'Entendement immortel et à son univers ou idée. Mais la réalité est toujours Dieu et Son idée. L'irréalité est l'entendement mortel et sa pseudo-création. L'unique Entendement et son idée infinie constitue le fait. L'entendement mortel et sa création limitée représente une fiction. En révélant aux hommes la vérité de Dieu et de Son idée, la Science Chrétienne neutralise et finira par détruire toutes les fictions de l'entendement mortel. La méthode est simple, compréhensible, irrésistible.
Au dix-huitième siècle, un capitaine hollandais revenant des Indes Orientales décrivit un arbre qui croissait dans ces îles, et dont les effluves toxiques détruisaient dans le voisinage immédiat toute vie soit animale soit végétale. Si cet arbre était dans votre jardin, vous contenteriez-vous de l'élaguer ou de l'ébrancher? Non, vous en couperiez promptement la racine, et vous mettriez fin aux ravages qu'il causait.
Le Scientiste Chrétien s'attaque à la racine même du mal — à l'entendement mortel. « L'entendement mortel, » écrit Mrs. Eddy, « est l'erreur fondamentale » (ibid., p. 405). Le disciple ne se contente pas de nier que dans l'univers de Dieu il puisse y avoir des maux de tête, une maladie, un accident. Il ne s'en tient pas à la simple négation des effets du mal — ce qui reviendrait à couper une branche et à permettre que la racine s'étende. Il entaille la racine de tous les mauvais effets, c'est-à-dire l'entendement mortel négatif, impie. Comment? Par la compréhension du fait qu'il existe un seul Entendement, que rien n'est réel sinon Dieu et Son idée, le disciple renverse et nie le mensonge d'un entendement mortel et de sa création. Puisque l'Entendement et son idée constitue l'unique noumène et phénomène, il se rend compte qu'aucune autre espèce d'entendement, de vie, d'homme, d'activité, de substance ne peut exister. Il oppose au mal primitif un démenti formel. Tous les traitements qu'il donne s'attaquent à la racine du mal. Il sait que l'entendement mortel et ses effets ne dépassent jamais les limites du fini qui n'a pas de domaine réel. L'homme demeure éternellement dans l'infinitude de Dieu et de Son idée, d'où le mal est exclu.
Il importe beaucoup que le disciple reconnaisse ce point capital: chaque fois qu'une suggestion quelconque de l'entendement mortel se présente à la pensée, on peut trouver en Dieu et dans Son idée le fait spirituel qui permettra de renverser, d'annuler l'erreur. La maladie cède si l'on perçoit l'immuable fait de la santé spirituelle, apanage de l'homme. Le péché est réduit au silence par la réalisation de sa fausseté et la certitude que l'homme est naturellement saint, foncièrement bon. Les suggestions de désaccord entre individus ou nations peuvent être réfutées grâce à l'idée spirituelle d'un univers constitué par Dieu, peuplé d'individualités heureuses, alliées à l'Amour. L'incertitude de l'entendement mortel en ce qui concerne une place, une activité légitimes, trouve un remède dans l'idée spirituelle d'une création où toutes les individualités sont éternellement causées, placées, animées par l'Entendement qui sait tout. Quant aux problèmes complexes — raciaux, politiques, économiques ou sociaux — se dressant aujourd'hui devant l'humanité, il existe aussi pour chacun d'eux l'idée spirituelle pratique capable d'en assurer la solution. Rien ne peut confondre l'Entendement omniscient. Les problèmes sont dus à l'ignorance. On peut les résoudre grâce à l'intelligence divine, accessible à l'homme dans les idées spirituelles.
Le progrès consiste à découvrir, par la lumineuse activité du Christ, l'idée spirituelle de Dieu et de l'homme, les faits spirituels dont les phénomènes matériels sont une piètre contrefaçon. L'Entendement du Christ — notre Entendement — n'a conscience que des idées de la réalité spirituelle. Pour résoudre nos problèmes, il faut les dissoudre au moyen des idées que Dieu nous donne.
Parlant du grand Maître, un auteur en renom a dit: « Depuis l'époque du Christ Jésus, tous les progrès humains ont été des acheminements à l'application plus complète de ce qu'il enseignait. » La prédication du Maître se fondait sur ce texte: « Le royaume de Dieu est proche. » « Le royaume, » c'est l'idée de Dieu — l'infinie manifestation de l'Entendement, de la Vie, de la Vérité, de l'Amour. Pendant les trois années de son ministère, Jésus appuya beaucoup sur le fait que ce royaume est proche, présent, unique. Aujourd'hui la Science Chrétienne répète la même vérité; elle montre que Dieu et Son royaume signifie Dieu et Son idée, la réalité totale que chacun peut trouver grâce au sens spirituel; à cette fin, il faut échanger les erreurs de la croyance matérielle contre les idées unissant la conscience à Dieu, à la source divine, et révélant l'entière réalité, la plénitude de Dieu et de Son idée.
