Comment la Science Chrétienne traite-t-elle la suggestion d'après quoi le bonheur de presque tous les hommes serait à la merci de quelques chefs nationaux agressifs? Elle répond qu'en réalité, le bonheur de l'individu n'est pas subordonné aux actions d'autrui; que la joie véritable, avec tout ce qu'il faut pour la soutenir, est en tout temps accessible à chacun. Et si l'on étudie la Science Chrétienne, il devient possible de prouver ces faits, même dans les conditions les plus défavorables.
Cette Science montre clairement que lorsqu'on est malheureux, ce n'est pas la faute des circonstances extérieures, si pénibles qu'elles puissent paraître. La difficulté a sa source dans le penser individuel. On a permis que la pensée s'arrête aux apparences matérielles, on a cru à leur réalité. L'on se fie aux sens matériels, qui déçoivent toujours. Ce qui guérira la tristesse, ce sera donc non point un changement des conditions extérieures, mais un changement de pensée. Dans ce cas comme dans tous les autres, la guérison se produit lorsqu'on rejette le faux témoignage des sens et qu'on s'attache à la réalité spirituelle où Dieu — le bien, le divin Entendement, la Vie, l'Amour — est Tout, tandis que l'homme est Son image, Sa ressemblance.
Si les peines semblent grandes, c'est parce qu'on s'en rapporte à la petitesse du sens matériel. Pour qui juge les choses d'après ce qu'on pourrait appeler le point de vue du ver de terre, les difficultés paraissent sans doute formidables. Mais lorsqu'on a recours au sens spirituel et qu'on revendique avec persévérance la vision de l'Entendement, parfaite, illimitée, le mal sous toutes ses formes diminue et pour finir disparaît.
Donc si la joie manque, c'est parce qu'on juge d'après ce qui est faux, irréel. Le disciple devrait prendre conseil de la réalité. A mesure qu'il s'efforce d'adopter l'attitude qu'enseigne la Science, il trouve un bonheur authentique et durable.
Le Christ Jésus a déclaré: « Vous aurez des afflictions dans le monde; » mais ces paroles n'ont rien de triste pour ceux qui les examinent à la lumière de la Science Chrétienne. Les afflictions n'existent que dans le monde — dans le faux sens matériel des choses. Quelle que soit son ampleur apparente, le mal ne dépasse jamais les pitoyables limitations du faux sens matériel. La remarque faite ensuite par le Maître a donc une grande importance, et n'est pas simplement personnelle. « Prenez courage, » dit-il; « j'ai vaincu le monde! » Le Christ, la véritable idée de l'être, montre ainsi toujours le néant du faux sens inharmonieux. « En dehors du sens matériel des choses, tout est harmonie, » écrit Mary Baker Eddy (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 489). Elle déclare en outre (ibid., p. 298): « Lorsqu'on attient le réel qui est annoncé par la Science, la joie ne tremble plus, l'espérance ne trompe plus. »
A vues humaines la joie est déjà souhaitable; mais le concept que nous en donne la Science Chrétienne la rend plus désirable encore. Nous apprenons que c'est une qualité de Dieu, de l'Entendement infini, tout-puissant. Mieux comprendre la joie réelle, c'est donc saisir davantage la nature de l'Entendement, de l'intelligence, du pouvoir; et l'expérience des Scientistes Chrétiens illustre souvent ce fait.
Pendant plusieurs mois, le travail d'un Scientiste Chrétien employé dans un bureau d'études chimiques ne fit presque aucune avance, et lui-même se sentait malheureux. Il eut recours à une praticienne, qui lui dit: « Il me semble que si vous faites tristement votre travail, il ne peut guère réussir! » Elle fit ensuite remarquer que l'homme est nécessairement satisfait lorsqu'il travaille pour Dieu, et que le Scientiste devait veiller à ce que le bonheur se manifeste chez lui.
Immédiatement, il se mit en devoir nier avec persévérance les diverses suggestions de tristesse qui se présentaient; les quelques jours qui suivirent furent une période plus sereine; en outre, pour la première fois il put voir qu'un simple changement de méthode faciliterait beaucoup son travail — ce qui lui avait échappé au cours des mois où il s'était senti malheureux. Dès lors, les recherches progressèrent avec rapidité et le succès fut remarquable.
Néhémie, le gouverneur hébreu, dit au peuple: « La joie que donne l'Éternel, voilà votre force! » La Science Chrétienne montre que la joie marche de pair avec l'intelligence, le pouvoir, et nécessairement aussi avec l'amour, cette autre qualité divine; qu'elle peut accomplir toutes les tâches qu'exige l'intérêt du genre humain. Or cette joie spirituelle est accessible à chacun.
