Le mot « bien » est généralement employé dans une acception relative, nonspirituelle, pour désigner une qualité préférable au mal, mais encore humaine et sans rapport direct avec Dieu, le seul bien réel.
En choisissant les termes nécessaires pour exprimer sa découverte de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy donna au mot « bien » son sens spirituel fondamental; elle en fit un synonyme de Dieu, l'unique vraie Vie de l'homme.
La Science Chrétienne appuie beaucoup sur le fait que nous trouvons le bien véritable dans la mesure où nous trouvons le Dieu vivant; réciproquement, pour trouver Dieu il nous faut trouver le bien qui constitue la seule Vie, la seule substance de l'homme.
Confondre le bien transitoire dont la source est humaine avec le bien spirituel, éternel, qui représente la Vie de l'homme, serait aussi peu sage que d'accepter, au lieu d'or, un métal sans aucune valeur. Si l'on se contente de la notion humaine du bien, on entrave les progrès spirituels en révérant la croyance plutôt que le fait spirituel. Mais comment ferons-nous la distinction nécessaire entre le bien authentique et celui qui n'est qu'une contrefaçon?
La réponse aux questions suivantes fournit un excellent critère: Le bien que nous honorons s'allie-t-il au moi personnel limité, à des buts égoïstes? Acceptons-nous le bien parce que c'est croyons-nous la meilleure politique, la voie qui mène au succès, à la considération, à l'absence de tracas? Désironsnous avant tout contenter un parent, un ami? Ou au contraire, nous efforçons-nous de vivre le bien, de l'aimer sans mobile égoïste, parce que nous avons pu voir qu'aimer et vivre le bien c'est glorifier, refléter l'unique Personne infinie, c'est manifester notre Vie réelle, notre Dieu? Nos mobiles portent-ils l'empreinte du sens personnel ou sont-ils formés par Dieu, opérant en nous pour S'exprimer et mettre en lumière le bien?
On entend parfois cette question: Pourquoi faut-il qu'après avoir mené une vie exemplaire, certaines personnes soient tourmentées par la maladie, les revers, les fardeaux les plus lourds? En réponse, nous dirons ceci: ayant, à leur insu, accepté le sens humain au lieu du sens divin de la bonté, elles n'ont pu ressentir le pouvoir protecteur de Dieu, du bien sans limites; peutêtre encore n'ont-elles pas suffisamment compris leur unicité avec le bien éternel pour se libérer de la croyance au mal et à ses peines. Les afflictions ne sont jamais envoyées par Dieu, elles viennent de ce qu'on ignore la Vie qui ne connaît et ne dispense que le bien.
Si tel d'entre nous croit déjà saisir pleinement la nature du bien, il ne peut guère manquer de devenir plus humble en méditant ce qu'écrivait notre Leader, qui mieux que tous ses disciples connaissait le bien et en donnait des preuves. A la page 61 de Unity of Good, Mrs. Eddy déclare: « Dans cette sphère mortelle, notre plus haut sens du bien infini n'est que le signe ou le symbole, non pas la substance, du bien.»
Le bien véritable n'est pas simplement une qualité humaine qui se différencie du mal. C'est même plus qu'une qualité divine. Le bien est Dieu. La bonté proclame la nature de Dieu. Science et Santé (p. 286) nous dit: « En anglo-saxon et dans vingt autres langues on se sert du mot qui signifie le bien pour désigner Dieu. » Pensons-nous au bien comme étant Dieu? Nous rendons-nous compte que pour trouver et connaître Dieu il faut trouver l'amour et vivre le bien qui est Dieu?
Au cours des âges, les mortels ont voulu trouver Dieu tout en évitant le bien réel. Naturellement, ils ne L'ont pas trouvé! Ne commettons pas la même erreur. Ne tentons pas l'impossible. Nous ne trouvons vraiment Dieu que dans la mesure où nous trouvons, aimons et vivons le bien authentique — notre seule Vie. « Les mortels supposent qu'ils peuvent vivre sans être bons, alors que Dieu est bon et qu'Il est la seule Vie réelle » (Science et Santé, p. 328).
A des degrés divers, beaucoup d'hommes sont hostiles au bien. Souvent les mortels cherchent à s'attirer le respect tout en restant alliés à certaines formes du mal. Si nous nous attachons au mal, c'est parce que nous n'avons pas encore pleinement compris la totalité du bien.
L'entendement mortel — le mal ou le diable — est toujours un fourbe. Il fait voir premièrement les formes les plus grossières de la croyance, par exemple le crime, la guerre, les épidémies, que la plupart des mortels tiennent pour des choses tout à fait mauvaises dont il faudrait se débarrasser. Deuxièmement, il étale ses appétits — le goût de l'alcool, du tabac, de l'opium — ses convoitises, ses tendances animales, que les mortels jugent de diverses manières. Certains les regardent comme des formes du mal cherchant à nous décevoir. D'autres, sans les approuver, les tolèrent ou les excusent. D'autres enfin croient que ces choses offrent des avantages, ils se laissent duper par elles. Troisièmement, l'esprit mortel présente l'espèce de croyance la plus trompeuse, la croyance à la bonté purement humaine; ce genre de bonté, qu'on associe avec la personnalité des humains, endort les mortels, les rend satisfaits d'eux-mêmes, leur fait croire que le but est atteint lorsqu'ils sont honorés, bien vus, estimés, même s'ils ne connaissent guère l'Esprit, l'Entendement, Dieu — le bien unique, infini.
Sous certains rapports, le sens personnel du bien est préférable aux fautes humaines; pourtant il est parfois plus dangereux, car il peut longtemps tromper ceux qui y croient, les aveugler, leur cacher le bien véritable, c'est-à-dire Dieu, la seule vraie Vie de l'homme. Il est arrivé que même des Scientistes s'attachaient au sens personnel du bien, tout en croyant avoir saisi l'idée divine.
Si nous pensons que le bien dépend de nous, que c'est une possession personnelle plutôt que l'expression individuelle de l'unique bien, nous entretenons un faux sens; et tant que nous l'acceptons, il voile, il obscurcit notre compréhension de Dieu. Le seul bien qui soit nôtre, c'est l'infinie Personne dont on peut dire que c'est notre Vie, notre Tout. Nous aimons le bien, nous l'exprimons, non pas pour notre satisfaction personnelle, mais pour la gloire divine, afin de rendre témoignage à l'unique bien, au seul Ego, à notre Dieu. Ce bien est le manteau de Dieu dont l'homme est éternellement revêtu par la Vie et l'Amour.
Un jour, un jeune homme s'approacha de Jésus et lui demanda: « Mon bon maître! que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? » Jésus répondit: « Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a qu'un seul bon: c'est Dieu » (Matthieu 19:16, 17). Il avait probablement senti que son interlocuteur lui attribuait un sens personnel du bien. Tout de suite il corrigea cette erreur et mit en lumière un fait fondamental: le seul qui mérite d'être appelé bon, c'est Dieu, l'individualité infinie.
L'homme n'est pas la source du bien, mais la représentation consciente du bien, de Dieu. Si l'homme n'existait pas, Dieu, le bien, ne serait pas identifié. Dans quelle mesure exprimons-nous vraiment ce qu'est l'homme? Dans la mesure même où notre vie manifeste chaque jour, à chaque heure, le bien qui est Dieu, le bien actif et plein d'amour. En réalité, il n'y a point d'autre vie qui puisse être vécue ou qui soit vivante. La prétendue vie matérielle, bonne ou mauvaise, n'est pas la Vie mais la mort.
Comme adhérents de la Science Chrétienne, il nous faut rechercher, non pas surtout des exposés métaphysiques toujours plus profonds, mais le progrès sous d'autres rapports: la bonté véritable dans nos cœurs, l'amour et le désintéressement dans notre vie, l'humilité, l'abnégation, la pureté des pensées, la noblesse des buts qui rendent témoignage à Dieu, prouvant qu'Il est avec nous et que nous sommes en Lui. Voilà les choses qui sont à la fois les plus profondes et les plus élevées. Recherchons-les de tout notre cœur, et sacrifions sans réserve les caractéristiques du faux moi qui voudrait nous en séparer. Renoncer au sens matériel ne devrait point nous faire gémir; ne savons-nous pas que la réalité permanente est notre récompense assurée?
Les dix commandements et le Sermon sur la montagne nous montrent avec sagesse comment parvenir au bien spirituel; ce sont toujours les phares que Dieu nous donne pour nous guider, pour nous faire sentir Sa présence. Attachons-nous à ces directions, bâtissons sur les pierres fondamentales de la Science Chrétienne. Prions afin de comprendre toujours mieux leur grandeur et d'obéir plus entièrement aux règles scientifiques; alors il nous sera possible de répondre affirmativement à cette question scrutatrice (Science et Santé, p. 496): « Est-ce que je me conforme à la vie qui s'approche du souverain bien? »
