Mary Baker Eddy écrit, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 191): « A mesure qu'on découvre qu'une base de vie matérielle et théorique est une fausse conception de l'existence, le Principe spirituel et divin de l'homme commence à poindre dans la pensée humaine, et la conduit “là où était le petit enfant,” — c'est-à-dire à la naissance d'une idée nouvelle bien qu'ancienne, au sens spirituel de l'être et de ce que renferme la Vie. » Sachant que l'homme est la réflexion parfaite ou l'idée de Dieu, du Principe parfait embrassant les parfaites lois du bien sans limites, nous pouvons résoudre l'un après l'autre tous nos problèmes et prouver ainsi d'une manière concluante qu'avoir recours au Principe divin est à la fois possible et pratique.
« Hâte-toi de te mettre d'accord avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, » disait Jésus; et Mrs. Eddy montre ce que doit être cet accord lorsqu'elle écrit (ibid., p. 162): « Le métaphysicien s'accorde seulement avec la santé et défie la maladie. » Appliqué avec compréhension dans des cas de maladie physique, ce passage a guéri instantanément bien des personnes réduites à la détresse. La vérité que contiennent ces paroles est applicable à toutes les formes d'inharmonie physique, morale ou financière.
Le rapport entre la santé physique et la santé financière est plus étroit qu'on ne l'admet généralement. Si l'on se tracasse au sujet des affaires, il arrive souvent que la maladie se manifeste sur le corps; et lorsqu'on découvre et détruit cette cause apparente, la santé physique se trouve rétablie. La santé financière est, comme la santé physique, une condition du bienêtre humain; or la santé est spirituellement mentale; loin de dépendre des prétendues lois matérielles, elle s'obtient par l'attachement à la Vérité et à ses immuables lois. Les vraies ressources sont la manifestation de Dieu, l'Entendement infini et parfait; elles sont inséparables de l'homme réel.
En face de quelque inharmonie physique, le Scientiste n'hésite pas à suivre strictement les règles que lui donne son livre de texte. Il est prompt à nier toute prétention de maladie, de péché, d'accident; pas un instant il ne se permet d'admettre autre chose que son entière liberté, son inattaquable statut spirituel de santé parfaite. Il n'examine pas les journaux pour y trouver quelque nouveau système hygiénique ou médical promettant une santé meilleure. Il devrait être non moins positif et radical en ce qui concerne les finances ou les occupations. Il ne devrait jamais admettre la réalité des facteurs qui semblent miner ses ressources. Qu'elles soient individuelles ou collectives, les croyances à la chance, aux vicissitudes, au chômage, au nationalisme, etc., doivent être regardées comme impuissantes à gêner la santé financière; c'est ainsi que dans un autre domaine, on se garde d'attribuer aux croyances de changement de climat ou d'altitude, aux théories diététiques ou à l'hygiène matérielle, un pouvoir quelconque sur le bien-être physique.
Observant certaines conditions plus ou moins générales — pénurie, pauvreté, répartition et circulation insuffisantes — le Scientiste Chrétien ne devrait pas s'intéresser outre mesure à des systèmes purement matériels qui sont censés soulager ou même guérir ces conditions. Sans doute, il soutient de grand cœur tout ce qui peut améliorer le sort du genre humain; mais il aurait tort de s'enthousiasmer pour des œuvres dont le seul mérite est la nouveauté. C'est grâce au penser spirituel progressif qu'apparaîtront les vraies méthodes. L'idée spirituelle constitue la bonne semence; si nous l'acceptons, telle une plante utile soignée avec amour, elle se développe dans notre penser et porte des fruits abondants. Tout ce qui contribue à libérer les hommes — la prospérité, l'avancement moral, les buts plus nobles et les réalisations élevées — témoigne que la Vérité agit et que ses lumières se répandent sur l'humanité.
On a parfois entendu cette remarque, faite par des Scientistes Chrétiens: « Je ne demande pas de grandes richesses, mais je voudrais avoir de quoi vivre et pouvoir un peu donner. » Cet état mental dénote une vision limitée concernant l'infinitude de l'Entendement divin; il présuppose un Entendement circonscrit qui donnerait d'une façon matérielle. Étant Esprit, l'Entendement divin est reflété par d'innombrables idées spirituelles, que le Scientiste Chrétien peut reconnaître comme lui donnant les ressources quotidiennes. La santé spirituelle complète, à l'abri des opinions matérielles humaines, constitue le statut réel et divin de l'homme — le droit de naissance qu'il nous faut revendiquer. Les pensées limitées ou craintives conduisent à l'envie, à la convoitise, au ressentiment. Mais elles sont irréelles et ne peuvent que se détruire elles-mêmes. Il faut les remplacer par des pensées de joie, de gratitude, de générosité, de pardon, d'affection; ces pensées constructives ont leur source dans l'Entendement et renouvellent la conscience où la grâce abonde.
L'homme est gouverné par la loi divine. « L'adhésion, la cohésion et l'attraction sont des propriétés de l'Entendement » (Science et Santé, p. 124); ainsi dans l'ordre divin, la coordination de l'offre et de la demande repose sur l'Entendement. Les Scientistes Chrétiens savent que Dieu leur donne la maîtrise sur leurs propres pensées; ils peuvent donc démontrer chaque jour, dans leur activité professionnelle ou commerciale, le gouvernement de la loi divine. Ils savent que les croyances destructives telles que les limitations, l'inflation, la déflation ou d'autres erreurs de l'entendement mortel, ne peuvent servir de base à des entreprises sérieuses. La santé financière n'implique pas nécessairement une accumulation de capitaux. La santé financière véritable est l'expression de la vraie substance, de « ce qui est éternel et incapable de discordance et de décomposition » (ibid., p. 468); et le vrai concept de la substance se manifeste non seulement par une santé meilleure, mais par une situation améliorée.
En cherchant la voie qu'il vaut le mieux suivre, nous trouvons dans la vie de notre Leader des directives extrêmement précieuses. Mary Baker Eddy réglait avec soin toutes ses transactions financières. Les Scientistes Chrétiens apprécient hautement son exemple; et lorsqu'ils étudient son attitude concernant les moindres détails de ses multiples labeurs, ils discernent le caractère pratique de ses enseignements et de ses actes. Dans notre livre de texte, nous trouvons le vibrant appel (ibid., p. 393): « Prenez possession de votre corps, et dominez-en la sensation et l'action. » Il s'ensuit que nous devons prendre possession de notre penser et le gouverner. Les vraies affaires sont les affaires de Dieu; et ce sont les nôtres parce que nous sommes les fils de Dieu et que tout ce qu'Il a, Il en fait part à l'homme, Sa réflexion.