Ceux qui abordent l'étude de la Science Chrétienne disent quelquefois, concernant l'œuvre accomplie par Mrs. Eddy pour l'humanité: « Je ne vois pas comment elle a pu en venir à bout! » Sans doute elle savait que la puissance de Dieu la guiderait jusqu'à l'accomplissement d'une prophétie indiquée par le Maître; Jésus en effet compara le royaume des cieux à « du levain qu'une femme prend et qu'elle mêle à trois mesures de farine, pour faire lever toute la pâte. » Dans le même ordre d'idées, notre Leader écrit, à la page 118 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Cette parabole n'indiquait-elle pas une morale avec une prophétie, prédisant le second avènement dans la chair du Christ, la Vérité, caché au monde visible dans le secret de la sainteté? » En outre, Mrs. Eddy reconnaissait — et c'était aussi pour elle un soutien — que la Science divine est le Consolateur dont Jésus promit qu'il nous conduirait dans toute la vérité, c'est-à-dire jusqu'à la révélation finale et complète qu'autrefois le monde n'était pas encore prêt à recevoir.
Pendant leur carrière terrestre, les prophètes virent se dresser devant eux l'hostilité et le doute, et le Christ Jésus rencontra les mêmes obstacles. Il se trouva en présence de l'hostilité quand les pharisiens, adoptant un point de vue purement personnel, lui dirent que son témoignage n'était pas digne de foi. A cette accusation, Jésus répondit: « Quoique je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est digne de foi, car je sais d'où je suis venu, et où je vais. » Il se comprenait lui-même, il savait quelle était sa mission, et il soupirait après cette reconnaissance spirituelle, supérieure au discernement humain. En une autre occasion, il eut affaire au doute concernant son identité, car peu après sa résurrection, certains disciples ne le reconnurent pas. Il leur reprocha d'être « sans intelligence et d'un cœur lent à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes; » puis il leur expliqua « dans toutes les Écritures, ce qui le concernait. »
Beaucoup n'ont vu en Mary Baker Eddy qu'une chrétienne remarquablement inspirée, pure et consacrée, comme d'autres l'avaient été avant elle. Toutes ces qualités étaient siennes, mais bien d'autres encore; et de progrès en progrès, les Scientistes Chrétiens arrivent à comprendre la portée de sa carrière, comme elle-même en devint capable. Elle nous parle des lumières que lui apporta l'étude des Écritures poursuivie pendant des années, lorsqu'elle cherchait à découvrir le secret du pouvoir guérisseur exercé par Jésus et le sens de ses paroles prophétiques. A n'en pas douter, elle saisit graduellement leur succession et leurs conséquences, et ce qu'elle découvrit fut pour elle une force, un soutien. Avec une foi enracinée dans les promesses bibliques, elle ne se laissa point ébranler par l'opposition que les matérialistes — et en particulier ceux qui représentaient des dogmes religieux ou des systèmes médicaux — dressaient contre elle et contre ses enseignements. Elle poursuivit sa tâche et développa son œuvre avec succès, bien que pendant une certaine période les difficultés se trouvassent accrues par la défection de plusieurs disciples qui faute de percevoir sa mission divinement ordonnée, tombèrent dans la critique et l'infidélité.
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