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Il y a plus de seize ans, alors que je vivais sur la côte du Pacifique,...

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1939


Il y a plus de seize ans, alors que je vivais sur la côte du Pacifique, j'étais au sens mortel dans un état désespéré. Je souffrais d'un cancer à la matrice; d'hydropysie dont l'enflure doublait mon volume normal; d'asthme, et d'un mal cardiaque si grave qu'il fallait me soutenir avec cinz oreillers pour que je puisse respirer. Ces maux durèrent du mois de janvier à celui d'avril 1920. Les douleurs étaient intenses, et j'étais très lasse de rester étendue dans la même position depuis si longtemps. Un fidèle praticien, une gardemalade Scientiste Chrétienne et moi-même dûmes soutenir bien des batailles quand la mort semblait imminente. Souvent, pendant la nuit, j'agitais les bras afin de pouvoir respirer. Alors la garde téléphonait au praticien, et avant que la conversation cessât j'étais calme et retrouvais mon souffle.

Deux grosses tumeurs internes furent explusées sans souffrances, et cela seulement par l'opération de l'Entendement divin, « car la parole de Dieu est... plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants. » Toutefois, la guérison complète semblait tarder, mais un beau matin je me réveillai guérie. Je fus premièrement alarmée de me trouver étendue sur le dos, à côté de mes oreillers. Néanmoins, je constatai aussitôt que ma respiration était normale, et j'eus la joie de voir et de sentir que l'enflure avait entièrement disparu. Les paroles ne pourraient exprimer la joie et la gratitude qui envahirent ma conscience. La garde-malade dormait dans la chambre; je l'appelai, et elle prit part à mon bonheur. D'un coup d'œil elle fut convaincue que j'étais guérie. Elle me demanda si je voulais me lever et m'habiller. C'est ce que je fis, avec son aide. Puis elle téléphona au praticien que sa patiente était rétablie. Je pus entendre la voix du praticien qui demandait si nous ne voulions pas faire un tour en auto le lendemain. Nous sortîmes donc ce jour-là durant quatre heures; c'était merveilleux d'être au soleil et de sentir l'odeur de la brise saline.

Le surlendemain je fis toute seule en tram un trajet de quarante kilomètres pour aller à la campagne cueillir des pavots jaunes, pendant deux heures et par un vent frais. En rentrant, j'achetai chez un fleuriste une corbeille où je mis les fleurs et pour les envoyer à une amie, je fis à pied un assez long trajet. Environ dix jours plus tard j'avais repris mes occupations, et dès lors j'ai eu une splendide santé.

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