En examinant l'état du monde, l'observateur superficiel est enclin à déplorer les signes des temps. Peut-être même répétera-t-il ces paroles d'Ésaïe: « Le jugement s'est retiré en arrière, et la justice se tient éloignée; car la vérité trébuche sur la place publique, et la droiture ne peut entrer. Et la vérité fait défaut. » Selon les indices qui frappent notre vue, l'arbre verdoyant paraît s'étendre, alors que le rameau d'olivier reste invisible. Dans une certaine mesure, ceci est dû au fait qu'une partie de l'humanité cherche à substituer l'athéisme à la religion, qu'elle croit n'être plus de mise. Mais négliger le pouvoir du bien n'est pas une protection contre le mal. Dans Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy écrit (p. 268): « Le manque de force morale fait crouler les empires. Seul le droit est irrésistible, permanent, éternel. »
Paisiblement, d'un même accord, dans toutes les parties du monde, des Scientistes Chrétiens toujours plus nombreux annulent les erreurs — maladie, mauvais caractère, intempérance, querelles de famille, pauvreté, peines — en utilisant le pouvoir de Dieu, de l'Entendement divin. Grâce au principal ouvrage de Mrs. Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, les vérités immortelles et pratiques que contient l'Écriture s'éclairent d'un jour nouveau.
Si l'on examine attentivement la situation du monde, on s'aperçoit que malgré les fluctuations et les commotions apparentes, le pouvoir et la permanence du penser intelligent sur lequel insiste la Science Chrétienne jettent leurs lueurs dans la conscience humaine; l'unité du bien attire non seulement les hommes pris individuellement, mais encore les nations. Lentement les regards de l'humanité, si souvent inquiets, changent d'orientation: ils abandonnent la notion de plusieurs entendements pour reconnaître d'une manière scientifique l'unique Entendement dont le pouvoir fait remonter à la surface le mal latent, qui marche vers sa destruction finale. On voit apparaître la cohésion grâce à laquelle la permanence et l'unicité remplaceront les fluctuations et les divisions qui représentent des choses irréelles. L'humanité est résolue à trouver un moyen d'établir la paix entre les peuples; cette irrépressible détermination indique l'influence de l'Entendement divn qui peut faire triompher dans les affaires humaines le jugement et le gouvernement justes.
« Les mortels qui sur les rives du temps apprennent la Science Chrétienne et vivent ce qu'ils apprennent, font une rapide avance vers le ciel,— axe sur lequel ont tourné toutes les révolutions, naturelles, civiles ou religieuses, les premières subordonnées aux dernières,— des fluctuations à la permanence, du grossier au pur, de la torpeur à la sérénité, des extrêmes au juste milieu » (ibid., pp. 205, 206). L'indivisibilité du bien cimente tout ce qui est bon dans la conscience des individus et des peuples; cette unité du bien établit la seule base sur laquelle devient possible une coopération intelligente. L'ivraie qu'on appelle ressentiment, jalousie, représaille, avidité, et surtout la crainte, semblent encore foisonner, mais elles ne peuvent arrêter la multiplication du bon grain — le développement de la spiritualité dans la conscience humaine. Il est bien de saison le sage conseil que donna jadis le maître Chrétien. Dans une de ses paraboles, les serviteurs qui demandent s'il faut arracher l'ivraie reçoivent cette réponse: « Non, de peur qu'en arrachant l'ivraie vous ne déraciniez en même temps le froment. » On leur dit de laisser croître ensemble « jusqu'à la moisson » le froment et l'ivraie. Concernant cet ordre, Mrs. Eddy donne l'explication suivante (Science et Santé, p. 300): « Alors, la Science sépare le froment de l'ivraie, grâce à la réalisation que Dieu est toujours présent et que l'homme reflète la ressemblance divine. »
Au sujet de la « moisson, » Jésus déclara: « Les moissonneurs, ce sont les anges. » Tels que les interprète la Science Chrétienne, les anges ne sont point des apparitions mystiques et capricieuses. Ce sont les pensées concrètes de l'Entendement divin qui révèlent aux hommes le pouvoir de la Vérité; elles indiquent la voie par laquelle tous ceux qui travaillent au mieux-être des humains peuvent apprendre à se laisser gouverner par la sagesse du divin Entendement; ainsi, au lieu de se contrecarrer, ils uniront leurs efforts. Chez ceux qui l'étudient, la Science Chrétienne développe la spiritualité; or une spiritualité croissante annule les mauvaises influences qui sèment la discorde entre les hommes. A mesure qu'augmente le vrai témoignage, les faux rapports s'évanouissent.
Les conflits mentaux qui se font remarquer aujourd'hui sont des signes encourageants, pourvu que nous voyions par-delà ces luttes l'inévitable victoire de l'Entendement divin; pourvu que loin de s'abaisser vers l'ivraie, notre pensée s'élève jusqu'au froment. Le Révélateur prévit l'extermination du faux penser par le penser juste, triomphe qu'il exprima sous cette forme métaphorique: « Michel et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon combattait contre eux avec ses anges; mais ceux-ci ne furent pas les plus forts, et leur place même ne se retrouva plus dans le ciel. » Reconnaître l'unique Entendement parfait réduit au silence les opinions humaines contradictoires et sape la croyance à plusieurs entendements imparfaits. En un mot, la compréhension spirituelle fournit la note tonique de la compréhension mutuelle.
La Science Chrétienne appuie sur le fait que la Vérité divine ignore les fluctuations et que le mal est sans permanence. Comprenant d'une manière scientifique Dieu et l'homme; appliquant cette compréhension dans le penser juste et les actions droites — tout Scientiste Chrétien fidèle, dévoué au bien public, hâte le jour où s'accomplira la vision de notre Leader (ibid., p. 565): « La personnification de l'idée spirituelle fut de courte durée dans la vie terrestre de notre Maître; mais “son règne n'aura point de fin,” car le Christ, l'idée de Dieu, régira finalement toutes les nations et tous les peuples — impérativement, absolument, définitivement avec la Science divine. »
