[Extrait de la Christian Science Sentinel du 19 février 1938]
Dans le monde entier, on fait par diverses organisations de nombreux efforts pour arriver à s'entendre, que ce soit au point de vue international, social, artistique, industriel ou politique. Ces efforts reposent en grande partie sur la conviction suivante: une connaissance plus approfondie des pays et des peuples, de leurs coutumes, de leur culture ou de leurs habitudes mentales, favorisera la paix, la bienveillance, et permettra de mieux apprécier les avantages qu'offrent l'instruction et le commerce.
Le Mapparium installé dans l'immeuble de La Société d'Edition de la Science Chrétienne se montre utile puisque ses nombreux visiteurs — ils se comptent déjà par centaines de mille — obtiennent une meilleure connaissance de la géographie et des rapports qu'ont entre elles les diverses parties du monde. Ce Mapparium aide à comprendre les questions internationales; à ceux qui réfléchissent, il indique la raison de certaines évolutions mondiales et la tendance des événements, car la position respective des pays, leur éloignement ou leur proximité, explique pourquoi tel facteur les intéresse ou les laisse indifférents.
Pour les adultes comme pour les enfants, le Mapparium, au point de vue purement géographique, est une mine de données instructives. Ce qui le prouve, c'est que maintes personnes y viennent régulièrement pour rafraîchir ou augmenter leurs connaissances géographiques. D'aucuns viennent chaque semaine se rendre compte des lieux où se déroulent les événements actuels. Maintes personnes qui ne s'intéressaient guère aux problèmes mondiaux acquièrent ainsi graduellement une meilleure compréhension de ce qui se passe. Un événement remarquable, un film tourné dans un pays peu connu, amènent littéralement des centaines de visiteurs qui posent des questions sur les lieux en cause.
Les groupes qui ont visité le Mapparium représentaient la plupart des communions religieuses à Boston et aux environs, ainsi que les écoles publiques ou particulières. Ils appartenaient à toutes les catégories, des écoles enfantines aux universités, des écoles professionnelles à celles où l'on forme des artistes. Tantôt c'étaient, le samedi, des centaines d'enfants conduits par leurs maîtres; tantôt des savants ou des femmes distinguées venus à Boston pour un congrès. Des étudiants qui voyageaient pour s'instruire sont parfois venus d'Etats bien éloignés — Wisconsin, Alabama, Caroline du Nord, Tennessee. Certains maîtres viennent à plusieurs reprises avec de petits groupes jusqu'à ce que toute leur classe ait vu le Mapparium.
Une dame enseignant dans une école d'art réputée dit que grâce à cette visite, elle a pu faire voir aux élèves la possibilité d'unir la valeur artistique et l'ordre parfait. Une mère de famille vint en souriant s'abonner à The Christian Science Monitor. Elle dit que chez eux personne n'était Scientiste Chrétien, mais que son jeune fils avec d'autres écoliers avait visité le Mapparium et la Maison d'Édition; en rentrant, il s'était écrié: « Maman, j'aimerais que tu t'abonnes à The Christian Science Monitor au lieu du journal que nous achetons; alors nous aurons une feuille que je pourrai lire! »
Plusieurs groupes d'américanisation composés de femmes nées à l'étranger ont fait preuve d'un intérêt spécial en ce qui concerne le Mapparium. Leurs organisateurs ont exprimé beaucoup de satisfaction quant au résultat de cette visite. Certaines compagnies d'autobus ont mis le Mapparium sur la liste des curiosités à faire voir aux touristes; un cicerone de Boston garde toujours le Mapparium pour la fin: « Si les visiteurs commençaient par voir ceci, » dit-il, « le reste leur semblerait peu intéressant. »
Bien des personnes venues pour regarder le Mapparium demandent ensuite à voir le bâtiment et le travail qui s'y fait; dans bien des cas, on a pu corriger des opinions fausses ou des préjugés touchant la Science Chrétienne.
Le Mapparium s'est ouvert en juin 1935; depuis lors, la moyenne des visiteurs a dépassé douze mille par mois. Ils viennent de tous les pays, parfois des régions les plus reculées. Il y a eu des Indiens d'Amérique, représentant des tribus réparties du Maine à l'Arizona; des Sud-américains, venus du Mexique, de l'Argentine et de tous les pays intermédiaires; des Européens s'échelonnant du Portugal à la Russie; des Africains — de l'Egypte à Cape Town; des Asiatiques — de la Syrie au Japon; des gens appartenant aux races, aux nationalités et aux croyances les plus diverses.
Un ministre des îles Shetland, grand voyageur, dit qu'il avait admiré, en Europe comme en Asie, les chefs-d'œuvre de l'architecture, y compris le Taj-Mahal; mais il n'avait jamais rien vu d'aussi beau que L'Eglise Mère et les bâtiments groupés autour d'elle. « Au reste, » ajouta-t-il, « cette beauté merveilleuse ne réside pas dans l'architecture (à ce point de vue d'autres édifices seraient encore plus remarquables), mais dans la combinaison de l'architecture et de ce qu'elle représente. »
Avant de partir pour un long voyage, un monsieur vint regarder la ligne internationale où le quantième change, et les cadrans qui marquent les heures respectives des différents pays: il voulait en cours de route envoyer un message que sa femme recevrait à une heure précise, pour marquer un anniversaire auquel tous deux s'intéressaient beaucoup.
Une mère ayant son fils à Zanzibar fut heureuse d'apprendre que son après-midi de Noël correspondrait à celui du jeune homme, ce qui n'aurait pas été le cas si ces deux personnes avaient eu leur résidence plus près de la ligne internationale, mais l'une à l'est et l'autre à l'ouest.
Un jour vinrent deux dames auxquelles un journal lu en Espagne avait appris l'existence du Mapparium. Un jeune Esquimau qui travaille pour le gouvernement déclara qu'il habitait près du pôle nord; peu après, un autre visiteur venu du Kénia dit que sa tâche l'obligeait à traverser chaque jour l'équateur. Il vint aussi quelqu'un du Spitzberg, colonie norvégienne de l'extrême Nord; quelqu'un de Saba, curieuse petite possession néerlandaise aux Antilles; et un membre de l'expédition Byrd à la « Petite Amérique. »
Innombrables sont les incidents qu'on pourrait raconter concernant les personnes intéressantes qui sont venues à la Maison d'Edition à cause du Mapparium, et qui s'y sont vivement intéressées.