Durant l'automne 1621, un groupe de Pèlerins, après avoir supporté des temps pénibles, célébra sa première fête d'Actions de grâces. Malgré leurs rudes labeurs, les souffrances, les pertes qu'ils avaient subies pendant de longs mois dans le nouveau monde où ils étaient venus chercher la liberté religieuse, ces forts et vaillants pionniers interrompirent leurs travaux pour remercier Dieu de Ses dons et de Sa bonté. Quelques Indiens se joignirent à eux, assistèrent aux cultes et manifestèrent leur reconnaissance touchant leurs propres récoltes. L'hostilité, les croyances de race et de couleur s'oublièrent en cette occasion, où l'on vit s'unir des hommes apparemment dissemblables. Plus tard, dans la Nouvelle-Angleterre, on prit l'habitude de rendre grâces une fois les récoltes rentrées. En 1863, Abraham Lincoln désigna comme jour spécial d'actions de grâces le dernier jeudi de novembre, et cette coutume s'est perpétuée.
A notre époque, une vaillante femme de la Nouvelle-Angleterre, Mary Baker Eddy, cherchant une liberté plus haute, pénétra seule dans des régions spirituelles encore inexplorées et marqua la piste conduisant aux cimes — à la reconnaissance du fait que la vie est spirituelle. Abandonnant les croyances auxquelles s'étaient attachées des générations entières, elle osa prendre position en face d'un monde incrédule; et malgré les subtilités de l'entendement charnel, elle put donner au monde les fruits de sa découverte — la Science Chrétienne. Au sujet de cette mission, elle dit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (pp. 226, 227): « Je vis devant moi le terrible conflit, la mer Rouge et le désert; mais je poussai en avant soutenue par la foi en Dieu, m'en rapportant à la Vérité, la puissante libératrice, pour être guidée jusqu'à la terre promise de la Science Chrétienne, où tombent les chaînes et où les droits de l'homme sont pleinement compris et reconnus. » Plus loin, elle dit encore: « La Science Chrétienne lève l'étendard de la liberté et crie: “Suivez-moi! Échappez à l'esclavage de la maladie, du péché et de la mort!” Jésus traça le chemin. Citoyens du monde, acceptez la “liberté glorieuse des enfants de Dieu,” et soyez libres! » Dans toutes les parties du monde, ils se comptent aujourd'hui par milliers ceux qui répondent à cet appel et sont graduellement affranchis des fausses croyances telles que le péché, la maladie, le manque ou l'affliction.
L'exemple suivant montrera que les membres d'une famille qui avaient accepté l'appel de la Science Chrétienne furent bénis lorsqu'ils partagèrent les fruits de leur compréhension. Avec joie, cette famille était allée s'établir dans une nouvelle maison, à la campagne; mais une semaine plus tard, les quatre enfants qui fréquentaient l'école — les aînés — revinrent chez eux navrés et tout en larmes. A cause d'un préjugé de race, leurs condisciples les avaient raillés, tournés en ridicule ou évités avec ostentation. Or ces quatre enfants fréquentaient régulièrement l'École du dimanche de la Science Chrétienne, et ils avaient lu bien des fois cet énoncé, à la page 98 de Science et Santé: « Au-delà des fragiles prémisses des croyances humaines, au-dessus de l'étreinte relâchée des credo, la démonstration de la guérison Chrétienne par l'Entendement demeure, une Science révélée et pratique. Elle est impérieuse à travers tous les âges comme étant la révélation de la Vérité, de la Vie et de l'Amour par le Christ, révélation qui demeure intacte, et que chacun peut comprendre et mettre en pratique; » une fois de plus on leur signala cette vérité. La mère de famille leur dit de retourner à l'école et d'aimer leurs petits camarades. « Mais ils ne veulent pas que nous les aimions! » protesta l'un des enfants. « Cela ne peut pas vous empêcher de les aimer, » répondit fermement sa mère.
Au cours des semaines suivantes, les enfants mirent cet amour en pratique avec sincérité, mais sans succès visible. Alors, ayant prié et considéré la question à la lumière de la Science Chrétienne, la famille prit une heureuse décision. Le jour des Actions de grâces approchait. On projeta pour cette journée une invitation avec mascarade, et l'on y convia plusieurs écoliers, y compris ceux qui avaient paru spécialement cruels. Ce fut une joyeuse réunion! Toute trace de malveillance ou de timidité tomba bien vite devant les rires et les joyeux ébats. Et lorsqu'on enleva les masques, quelle bonne leçon ce fut de retrouver d'innocents visages et des yeux rieurs! Pour ceux qui comprenaient la Science Chrétienne, les masques qu'on ôtait représentaient les préjugés, les malentendus et d'autres fausses croyances matérielles. Ces erreurs s'évanouissaient lorsqu'on reconnaissait que dans le royaume de Dieu, les idées spirituelles n'ont pas de marque ou d'étiquette indiquant la race, la profession de foi ou la couleur. Dans le royaume de l'Entendement — l'unique véritable royaume mental — qui est ici maintenant même, chaque idée est purement spirituelle, à la fois aimante et aimable, reflétant un seul Père-Mère Dieu.
Ces quatre jeunes Scientistes Chrétiens gagnèrent non seulement l'affection de leurs camarades, mais encore leur respect et leur admiration, qui au cours des années suivantes, s'exprimèrent à l'école par divers bons procédés. La mère de famille acquit un concept plus haut et plus grand de ce qu'est l'église sans croyances doctrinaires (voir Manuel, p. 17), vision qui lui fut en bénédiction au cours de ses progrès vers l'Esprit.
C'est vraiment une invitation perpétuelle et glorieuse que notre bien- aimée Leader adresse à l'humanité qui a faim, lui disant en quelque sorte: « Venez, et dînez. » Grâce aux nombreux canaux établis avec tant de sagesse et de dévouement, les festins spirituels se succèdent. Il y a les cultes, l'école du dimanche, les Salles de lecture, les conférences, les périodiques de la Science Chrétienne, et naturellement, pour ceux qui y sont préparés, le cours d'instruction en Science Chrétienne. A de nombreux disciples, participer à ces festins apporte une bénédiction; et ceux qui se sont engagés à servir cette Cause se trouvent en face d'une sainte obligation. Comment exprimons- nous notre gratitude? Dans quelle mesure soutenons-nous la grande Cause de la Science Chrétienne? Allons-nous à l'église dans une pensée vraiment hospitalière, prêts à partager avec nos hôtes les fruits de nos lumières et de notre reconnaissance? Oh! puissions-nous, en allant au culte, être pénétrés de l'esprit et du pouvoir qui rappellent vraiment le Christ! Alors la bienfaisante lumière de cette gloire reflétée dissipera les sombres masques et les brumes des croyances mortelles; elle révélera l'identité véritable et parfaite de tous les chercheurs sincères qui viennent dans nos temples. En vérité, nous vivons dans un jour d'Actions de grâces perpétuel!
La Science Chrétienne convie les enfants du monde à s'unir pour rendre grâces autour d'une même table spirituelle, universelle, abondamment servie par le Christ, la Vérité, et où Dieu règne en souverain. « Venez, et dînez. »
Il va sans dire que dès qu'un homme entre en communion avec Dieu, il est en sympathie avec les hommes. Du fait même qu'il communie avec Dieu, il prendra conscience de ce dont les hommes ont besoin; car Dieu sait toujours cela, et Il donne cette connaissance à ceux qui sont en communion avec Lui.