Partout où existe une Église du Christ, Scientiste, filiale de L’Église Mère, on trouve une Salle de lecture établie conformément au Manuel de L’Église Mère (Art. XXI, Sect. 1). Avec son habituelle sagacité, dont l’inspiration était divine, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a protégé sa démonstration par des avertissements qui aideront tout visiteur obéissant à demeurer « dans la retraite du Très-Haut... à l’ombre du Tout-Puissant. » L’une de ces exhortations, et non la moins importante, se trouve dans le Manuel à l’Article XXV, Section 7, sous la rubrique « Règle de Conduite »; voici notamment la phrase qui se rapporte aux salles où se vend le livre de texte de la Science Chrétienne: « On n’y tolérera ni vain bavardage, ni calomnie, ni intrigues, ni langage malveillant. »
Cet avertissement causa tout d’abord une certaine inquiétude à un disciple qui par intervalles était de service dans une Salle de lecture Scientiste Chrétienne. Comment fallait-il empêcher les erreurs en question? La réponse qu’il avait cherchée dans la prière ne tarda pas à venir: « Gardez la porte de la pensée » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 392). C’était bien par là qu’il fallait commencer: veiller sur sa propre pensée. Quoi de plus clair? L’instruction était formelle et certainement praticable, puisque notre Leader écrit dans Pulpit and Press (p. 3): « Sachez donc que vous possédez le souverain pouvoir de penser et d’agir juste; que rien ne peut vous déposséder de cet héritage et empiéter sur l’Amour. »
Lorsque ce premier pas eut été fait avec confiance et gratitude, le chemin se montra plus distinctement. Voici ce qu’on put percevoir: Si je ne pense aucune erreur, que je n’en écoute aucune et n’en exprime aucune, il n’est pas probable que l’erreur se manifeste, surtout si je m’efforce sincèrement d’utiliser « le souverain pouvoir de penser et d’agir juste, » lequel appartient à l’enfant de Dieu. Après cette illumination vint la réalisation que le vrai gouvernement de la Salle de lecture, comme de toutes choses dans l’univers du bien, repose sur Dieu et non sur les hommes. Quant au disciple qui est de service, sa tâche consiste à refléter le gouvernement divin; à comprendre que ce gouvernement fait du bien aux étrangers, aux chercheurs, à quiconque vient méditer la Leçon-Sermon indiquée dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, lire les périodiques, acheter les publications, ou soutenir de quelque autre manière cette entreprise juste et bienfaisante. Ainsi le faux sens de responsabilité personnelle fut remplacé par un sens de responsabilité mutuelle; puis vint la joie de partager avec autrui le soin de veiller à ce que la Salle de lecture soit un asile où règnent la lumière et la paix.
Cette vision plus large concernant le gouvernement de la Salle de lecture entraîna la réalisation plus complète de son but guérisseur, qui fait du bien non seulement aux personnes présentes mais à toute l’humanité; car « Dieu ne fait pas acception de personnes. » Évidemment, dans la mesure où tous demeurent en pensée avec Dieu, soit qu’ils étudient la Leçon-Sermon, soit qu’ils lisent The Christian Science Journal, la Christian Science Sentinel, The Christian Science Monitor, les Hérauts ou quelque autre publication, ils contribuent à leur propre guérison spirituelle et propagent l’influence des pensées curatives qui se font sentir dans le monde entier.
Quand notre Leader stipula que les églises Scientistes Chrétiennes doivent entretenir une Salle de lecture, elle désirait sans doute que chaque membre fît sa part dans le soutien de la Salle de lecture; qu’il ne se contentât pas d’une approbation mentale, mais qu’il fréquentât la Salle en question. Malheureusement, certains membres commettent parfois l’erreur de croire que leur église ayant préparé une Salle de lecture, bien meublé ce local, fourni en quantité suffisante les publications Scientistes Chrétiennes et choisi un bibliothécaire, il ne leur reste plus qu’à contribuer financièrement au soutien de cette entreprise. Toutes ces mesures sont indispensables, mais ce sont des préliminaires. Elles visent au but ultime, à la guérison spirituelle atteignant son maximum. Pour y parvenir, de nouveaux pas sont nécessaires. Dans une Salle de lecture Scientiste Chrétienne, l’omnipotence de Dieu est la vraie force agissante; or pour que cette force soit pleinement utilisée, il faut qu’au double point de vue individuel et collectif, les membres se rendent bien compte que leur devoir implique à la fois le soutien mental et la fréquentation si possible assidue de la Salle de lecture.
Il est maintes fois arrivé que sans aucun effort conscient, des personnes qui souffraient aient été guéries dans une Salle de lecture simplement parce qu’elles étaient réceptives à la bienfaisante atmosphère spirituelle du lieu. Ces cas pourraient assurément se multiplier si chaque membre allait de temps à autre à la Salle de lecture, et qu’une fois là, il élevât ses pensées vers Dieu, reconnaissant avec joie le grand privilège dont bénéficient d’autres ainsi que lui-même. Le monde en ressentirait à coup sûr les bons effets; en outre, le Scientiste s’apercevrait peut-être que tel problème qui le tracasse depuis des années s’est évanoui comme la brume au soleil. Elles sont grandes les bénédictions que recueillent ceux qui assistent régulièrement aux cultes; à l’auditeur attentif de nos conférences viennent des vues nouvelles, plus hautes, concernant Dieu et l’homme; et quiconque étudie sérieusement dans nos Salles de lecture doit trouver le bien en abondance.
En méditant sur ces choses, le disciple ressentit une profonde gratitude; il se rappela les nombreux bienfaits que lui avaient apportés les Salles de lecture Scientistes Chrétiennes; il comprit mieux les innombrables bénédictions qu’elles valent à mainte autre personne, dont on remarque le pas plus alerte, le sourire plus radieux, le salut plus cordial. Au fait, les Salles de lecture représentent, comme il le vit alors mieux que jamais, une des voies grâce auxquelles le péché et la maladie sont guéris par le grand Médecin, le Dieu qui est Amour.
Une fois de plus, le disciple remercia Dieu d’avoir inspiré à notre Leader la sagesse et le courage nécessaires pour établir ces asiles, ces sanctuaires figurant le lieu spirituel où n’entrera « rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge. »