Les enseignements de la Science Chrétienne ont révélé un ciel dont la beauté vivante apporte à des cœurs sans nombre une joie profonde et durable. L’antique concept qui dépeint le ciel comme une place lointaine et vague où Dieu, assis sur un trône, appellerait Ses enfants à Lui, l’un après l’autre et d’une façon tout arbitraire, par un procédé afflictif et terrifiant — ce concept s’évanouit devant la vérité que présente la Science Chrétienne.
Le ciel est l’harmonie spirituelle. C’est là un des premiers faits rendus clairs et démontrables par l’étude de cette Science. Le ciel est un état de conscience harmonieux, toujours accessible, dont peuvent jouir ici même et dès maintenant ceux qui soumettent leurs pensées à l’autorité du Chef suprême régnant sur ce royaume des connaissances célestes. Par droit de naissance, l’homme réside légitimement et toujours dans ce royaume spirituel où Dieu règne — où l’autorité souveraine appartient au Roi de gloire, au Roi de toutes les glorieuses idées spirituelles.
Bien que cette nouvelle compréhension du ciel apporte une grande satisfaction, le disciple qui veut progresser recherche constamment la plénitude du message que Dieu lui destine et qu’il trouvera dans ces livres riches en inspiration: la Parole des Écritures et les ouvrages de Mary Baker Eddy, révérée Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne. En conséquence, le chercheur s’aperçoit bientôt que dans le Glossaire de Science et Santé avec la Clef des Écritures, le terme « harmonie » n’est pas le seul qui définisse le « ciel. » Une fois réveillée, sa pensée commence à méditer toute la définition qu’on trouve à la page 587: « Ciel. Harmonie; le règne de l’Esprit; gouvernement du Principe divin; spiritualité; félicité; l’atmosphère de l’Ame. »
Il voit que tous ces termes sont nécessaires pour révéler dans son intégralité la véritable nature du ciel. Aucun n’est superflu. Rien ne fait défaut. Dans cette série de termes, chacun est aussi utile que le premier; tous jouent un rôle essentiel, contribuant à transformer le concept imparfait des cieux pour l’élever au niveau purement spirituel de l’absolue vérité. Outre qu’ils sont tous synonymes de ciel, ces termes sont en quelque sorte équivalents: ils s’éclairent l’un l’autre. L’un d’eux est le mot « spiritualité, » qui se trouve au cœur même de cette définition, mais qui a peut-être souvent passé inaperçu.
A quoi le vrai chrétien aspirera-t-il plus ardemment qu’à une mesure toujours croissante de spiritualité? La possession active de cette caractéristique se manifeste toujours et spontanément par des démonstrations de guérison, de régénération, de bonheur et de paix, de maîtrise et de joie — résultats qui sont les fruits de l’Esprit.
Le ciel est donc la spiritualité. Or la spiritualité consiste à réaliser spirituellement l’harmonie, au lieu de ressentir matériellement les discords. La spiritualité se rend compte que le divin Principe gouverne. Le ciel consiste à sentir spirituellement la félicité que tous les enfants de Dieu éprouvent sans cesse dans le royaume du réel; il ne s’agit donc plus de sentir matériellement la misère des cycles de désespoir ou de dépression. La spiritualité ou le ciel signifie que nous percevons spirituellement l’action de l’Ame répandant à jamais dans son atmosphère incommensurable la beauté, la pureté, la sainteté; ainsi nous ne nous laissons plus décevoir matériellement par la difformité, la dépravation et la ruine qu’entraîne la matérialité.
Donc s’il se détourne constamment du sens matériel et s’en rapporte au sens spirituel pour toutes les impressions de ce qui arrive en réalité ici même et dès maintenant, le disciple est dans le royaume des cieux tel que l’Esprit le connaît. Veiller à ce que dans la conscience règne perpétuellement un profond amour des choses spirituelles; s’assurer que tous les concepts qu’on entretient procèdent de l’Amour, du divin Principe, et sont soutenus par lui; demeurer consciemment dans la pure atmosphère de l’Ame qui donne la félicité— c’est posséder d’une manière active et présente la spiritualité véritable. Voilà donc la vraie manière d’atteindre à la spiritualité. La marche à suivre est si claire, si bien tracée, que nul ne devrait s’égarer. Tout ce qu’il faut, c’est l’application systématique et sincère de la spiritualité, minute par minute; la purification patiente de toutes nos pensées, qui doivent perdre leurs tendances inférieures; la consécration persévérante de nos intérêts et de nos affections en vue de la pure spiritualité grâce à laquelle Jésus maîtrisait le péché, la maladie et la mort.
Pour marquer le contraste entre Jésus et le matérialiste, notre Leader dit en parlant du Maître: « Dès sa plus tendre jeunesse il était occupé des affaires de son Père. Ses occupations étaient bien différentes de celles des matérialistes. Son maître était l’Esprit; leur maître était la matière. Il servait Dieu; eux, servaient mammon. Ses affections étaient pures; les leurs étaient charnelles. Ses sens s’abreuvaient de l’évidence spirituelle de la santé, de la sainteté et de la vie; leurs sens témoignaient du contraire, et absorbaient l’évidence matérielle du péché, de la maladie et de la mort » (Science et Santé, p. 52). Il serait bon que chacun de nous reprît ce passage pour se poser sincèrement les questions suivantes: A quoi tendent mes efforts — en quoi contrastent-ils avec ceux du matérialiste qui rapporte tout à soi? Quant à mes affections, sont-elles pures, procèdent-elles de l’Amour divin et sont-elles pénétrées de cette sainte influence? Ou bien l’entendement charnel est-il leur source? Mes sens absorbent-ils le témoignage spirituel « de la santé, de la sainteté et de la vie, » plutôt que les indices matériels « du péché, de la maladie et de la mort » ? Chacune de ces questions nous incite à nous tourner plus résolument vers les forces toniques de l’Esprit, pour céder à leur empire intelligent et harmonieux; ainsi tous nos concepts de l’être finiront par se spiritualiser, éclairés par la présence et le pouvoir de l’Esprit.
Dans un autre passage riche en inspiration, notre bien-aimée Leader parle en ces termes de « notre spiritualité »: « notre fidélité à la Vérité et à l’Amour » (Science et Santé, p. 95). Dans la mesure où nous sommes inébranlablement fidèles à la Vérité et à l’Amour, nous trouvons notre place dans le royaume. Chercher « premièrement le royaume de Dieu et sa justice, » voilà ce que Jésus enjoint à ceux qui le suivent. En conséquence, les Scientistes Chrétiens se vouent à cette tâche: chercher premièrement, ou comme l’explique le dictionnaire, « de préférence à toute autre chose, » le céleste état de conscience où brille la lumière des idées spirituelles, où rayonne la pure beauté de la sainteté. Cette spiritualité pratique constitue le ciel dont notre grand Conducteur a dit qu’il est au-dedans de nous — toujours accessible, immédiatement utilisable. Aimer activement ce ciel nous fournira le mobile nécessaire pour y parvenir, car ce qui nous tient le plus au cœur passe avant toute attraction contraire.
Le courage ne nous quittera jamais si notre conscience s’attache au fait qu’à l’instant même une entière fidélité est toujours possible et représente tout ce dont nous avons besoin. Au fond, le seul moment où nous devions être absolument fidèles à Dieu, c’est l’instant actuel. Le succès obtenu en cet instant fraye la voie au succès de la minute suivante; finalement, les minutes formant des heures et les heures des années, « notre fidélité à la Vérité et à l’Amour » s’identifiera vraiment avec « notre spiritualité. »
Lorsque la critique, l’irritation, le découragement, le désespoir — ces nuées menaçantes, ennemies de la spiritualité— semblaient paraître à l’horizon, une Scientiste Chrétienne a trouvé utile de se poser franchement les questions suivantes: Vais-je persister à demeurer dans le royaume des cieux, dans la spiritualité, prenant garde seulement à ce que reconnaissent maintenant même les sens de l’Esprit? En cette minute vais-je rendre témoignage uniquement à ce que m’apprennent les sens spirituels? Vais-je laisser passer au plus vite quelque incident malheureux, et en retirer un vrai gain spirituel? Vais-je monter sur l’échelle de la spiritualité véritable, et maintenir intacte ma « fidélité à la Vérité et à l’Amour »?
S’étant ainsi interrogée, la Scientiste Chrétienne se tournait vers Dieu dans une prière fervente; elle revendiquait l’aptitude à mettre en doute et à répudier sans délai tout ce que l’entendement mortel pouvait lui suggérer au sujet d’elle-même ou d’autrui; elle refusait de se laisser duper par les impulsions ou les répulsions matérielles. Ce qui donnait à ces prières la chaleur rayonnante de la gratitude, c’était la pensée que le grand cœur de l’Amour aide le disciple à ne point s’arrêter aux défauts apparents chez soimême ou chez d’autres, mais à voir l’immuable grâce de l’homme reflétant toujours ce qui est aimable, pareil à l’Amour. Cette méthode a fréquemment été d’un grand secours: l’erreur n’a pu envahir la conscience ou masquer les qualités salutaires et vivifiantes de l’Amour divin. Les échecs apparents ont eu pour résultats une humilité plus grande, une décision plus ferme, une vigilance et une persévérance accrues, qui permettent d’avancer vers une pleine réussite.
La vraie spiritualité de l’homme: telle est la grande vérité que la Science Chrétienne apporte à la conscience humaine et soutient par une conviction basée sur de multiples preuves. Saisir cette admirable vérité; l’accepter avec amour et d’une manière si complète qu’on rejettera vigoureusement et constamment, quelle que soit la lutte nécessaire, tous les indices matériels contredisant la spiritualité— c’est participer à l’immolation de soi qui, marchant de pair avec la croissance spirituelle, augmente le pouvoir de guérir les malades. La reconnaissance du disciple augmente lorsqu’il revendique dans le domaine mental l’activité rédemptrice des idées spirituelles. Humblement, avec docilité, il suit l’exemple de Jésus; il s’assimile tous les développements graduels de la Vérité. Il accueille avec joie l’apparition d’une idée spirituelle; il s’assure qu’elle exerce chez lui son pouvoir irrésistible sur les pensées et les actes, le mettant à même de sauver et de guérir ceux qui ont recours à lui. C’est ainsi qu’il entre dans le royaume de la véritable spiritualité. Qu’est-ce qui lui donnerait plus de satisfaction! Pourrait-il goûter une joie meilleure? Chaque jour il prouve qu’il aime les choses de l’Esprit: il vit cet amour spirituel. Sans cesse il exprime spontanément la spiritualité sincère qui rachète et délivre, qui console et guérit. Qu’elles soient physiques, mentales, financières, constitutionnelles; qu’elles aient trait au caractère ou à l’hérédité— les fallacieuses prétentions d’inharmonie s’évanouissent à la lumière persistante des certitudes spirituelles.
Notre bien-aimée Leader déclare que « la spiritualité de l’univers est le seul fait de la création » (Science et Santé, p. 471). Oh! puissent nos yeux s’ouvrir pour voir, au-delà de ce que perçoivent les sens matériels, « le seul fait de la création »—« la spiritualité de l’univers »! Alors nous apparaîtra la réalité toujours présente de cet univers spirituel. Le concept fondamental de l’univers, son infinitude, son mouvement à jamais harmonieux, peuvent éclairer notre conscience à tel point qu’une maladie ou une inharmonie quelconque prétendant avoir un début, un développement, une fin — comme s’il existait des choses en dehors du royaume spirituel où tout est inclus — ne fera plus aucune avance et s’évanouira dans le néant.
A l’époque de Jésus, les aveugles de naissance, ceux qui étaient depuis longtemps malades, les boiteux, les infirmes, les hommes que liaient des caractéristiques et des tendances erronées, tous pouvaient être affranchis par l’illumination des idées spirituelles agissant dans la pure conscience du Maître. Aujourd’hui, à la lumière de la Science, ce saint exemple nous inspire à nouveau; il nous engage à suivre le chemin tracé par Jésus, acquérant le sens spirituel de l’univers qui seul réduit au silence le témoignage des sens matériels et peut produire comme jadis la guérison. Avec quelle joie nous marchons vers la vision toujours plus nette que la spiritualité de l’univers représente « le seul fait de la création »! C’est seulement ainsi que nous nous trouvons éveillés dans le ciel — la spiritualité.