Dans la vie quotidienne, le facteur le plus en évidence est peut-être le jugement, que ce soit au foyer, en affaires, dans les relations sociales, dans les rapports nationaux ou internationaux. Par l’application du jugement spirituel et vrai, la Science Chrétienne nous fournit la clef des problèmes humains.
Le Christ Jésus disait à ses auditeurs: « Ne jugez pas sur l’apparence; mais jugez selon la justice. » Cette parole s’accorde avec la loi divine de l’irrévocable perfection, et il en prouva le caractère pratique. Ceux qui sur l’apparence étaient tenus pour malades, pécheurs, déments, lépreux, aveugles, muets, le Christ Jésus les libérait grâce au pouvoir de l’infinie Vérité qui ne connaît rien d’affligeant, rien ne méritant pas la félicité. Il est vrai que le Chrétien par excellence réprouvait l’orgueil, l’hypocrisie, le doute; chez ceux qui avaient recours à son aide il exigeait la foi, la sincérité, l’humilité. Là où Jésus exerçait son ministère abondaient les bénédictions, fruits du jugement conforme à la justice.
Il en va de même dans le ministère de la Science Chrétienne: son jugement exprime la constante bienfaisance de l’Amour divin. Compris et pratiqué selon les règles, ce jugement exclut le péché, enlève le fardeau de la crainte, bannit le chagrin et favorise l’expression de la justice, de la sérénité, de la santé. « L’Éternel fait justice et droit à tous les opprimés. »
En général, les mortels se soumettent au jugement qu’ils fondent sur le témoignage des sens physiques, et cette soumission mène à l’oppression. Le témoignage du sense personnel est particulièrement enclin à rompre l’harmonie des relations humaines, à nourrir l’habitude de se justifier ou de s’apitoyer sur soi-même. Mrs. Eddy s’écrie (Miscellaneous Writings, p. 290): « Quand le monde cessera-t-il de juger les causes d’après un point de vue personnel, conjectural et sujet à l’erreur! » Croire que le péché est réel, personnel, donne lieu à de pénibles mésententes. La Science Chrétienne découvre et corrige toutes les phases de l’erreur; elle guérit les faiblesses ou les dissensions humaines en revendiquant la perfection de Dieu et de l’homme.
Que requiert la Science Chrétienne? Elle veut que nous mettions fidèlement en pratique notre connaissance de la Vérité, et que nous augmentions cet acquis. Elle exige la stricte observation de la Règle d’or, selon laquelle rien ne pourra nous induire à léser notre prochain. Le jugement juste chasse de la pensée humaine les fantômes tels que la crainte, la rudesse, la fourberie, l’opiniâtreté. Il fait ressortir la fausseté du sens matériel, ainsi que du péché et des peines évoqués par ce même sens. Voici un fait dont la compréhension a pour les Scientistes Chrétiens une valeur curative: ce que l’Esprit ne perçoit pas n’est jamais vraiment perçu, mais seulement accepté, et la ressemblance de Dieu ne saurait l’exprimer.
Dans son exposition d’un procès mental, Mrs. Eddy dépeint les effets opposés du vrai et du faux jugement. Alors que le « Juge Médecine » a prononcé une sentence condamnatoire, le « Juge Justice de la Cour Suprême de l’Esprit » (Science et Santé, p. 437) libère l’accusé. Le jugement juste exclut le péché et la crainte, tandis que la condamnation personnelle en est incapable.
Quiconque désire profiter du jugement libérateur que prononce l’Esprit doit cesser de soutenir n’importe quelle erreur. Il ne doit ni s’incliner devant les sentences humaines afflictives, ni mesurer une condition quelconque d’après la norme des sens matériels. Son raisonnement doit toujours être fondé sur l’Entendement divin, non sur la matière; sur la perfection, non sur l’imperfection. Il doit étudier systématiquement la Bible et les ouvrages de notre Leader. Il doit s’attacher à l’idéal spirituel et le manifester pas à pas dans son propre caractère et dans sa vie quotidienne. Ceci développe le vrai jugement qui s’exprime par le penser juste, l’amour véritable, la vision sereine du réel, le ferme rejet de l’erreur.
Toutes ces choses sont indiquées par notre Leader dans cet énoncé riche en inspiration (Miscellaneous Writings, p. 277): « Aucun indice perçu par les sens matériels ne peut m’empêcher de voir la preuve scientifique que Dieu, le bien, est suprême. Malgré les nuées qui L’environnent, la justice et le jugement de Dieu sont souverains. » Il n’y a point de réalité dans l’injustice ou le faux jugement, car le jugement et la justice n’ont jamais pu être soit détrônés soit frustrés. L’harmonie du vrai jugement se prouve sans délai. Qu’il s’agisse de lui-même ou de ses semblables, celui qui étudie la Science Chrétienne doit s’attacher à la perfection de Dieu et de l’homme. Circonstances ou personnes, il ne doit rien juger d’un point de vue simplement matériel, personnel, car cette habitude limite, condamne, humilie les hommes. D’une manière conséquente, il doit adopter le jugement qui libère parce qu’il se fonde sur la suprématie du bien. Le Scientiste s’aperçoit que la lumière constante de l’Amour divin rend stable la flamme de l’intelligence spirituelle. « Il [Dieu] protège les sentiers de l’équité, et il garde la voie de ses bien-aimés. »
Le jugement véritable engendre l’amour et la compassion. Dans tous nos contacts, soit au foyer soit à l’église, il nous montre la voie de l’unité, la voie de la miséricorde et non de l’aigreur, la voie de l’humilité réceptive au pouvoir divin. Il nous montre aussi le chemin de la joie, car « faire ce qui est droit est une joie pour le juste. » Associant toujours le jugement à la joie, nous découvrons en nous-mêmes une nouvelle élasticité spirituelle, une invincible foi dans le bien, un encouragement perpétuel, une bienveillante loyauté vis-à-vis du prochain. Notre Leader a dit (Science et Santé, p. 291): « Aucun jugement dernier n’attend les mortels, car le jour du jugement, celui de la sagesse, vient d’heure en heure et continuellement, le jugement par lequel l’homme mortel est dépouillé de toute erreur matérielle. Quant à l’erreur spirituelle il n’y en a point. »