La dernière strophe du poème intitulé « Amour, » par Mary Baker Eddy, renferme les lignes suivantes (Poems, p. 7):
« Vivons, nourris par Ton amour,
Car l'Amour seul est Vie. »
Il est bon que les Scientistes Chrétiens, dans leurs efforts individuels et collectifs pour établir parmi les hommes le royaume de Dieu, le gouvernement du Principe divin, méditent la profonde signification de ces lignes.
S'il vient une époque où le Scientiste Chrétien s'aperçoit que son penser manque apparemment de vitalité; si ses perspectives mentales semblent mornes; si sa vision de la réalité divine paraît confuse; si l'inspiration et la joie semblent faire défaut; si l'argument de stérilité spirituelle persiste, et qu'il entraîne l'absence de démonstration — que le disciple cherche le courage et l'inspiration dans ces paroles réconfortantes; « L'Amour seul est Vie »; car l'Amour divin est l'unique source de l'activité joyeuse, de l'animation et de l'inspiration véritables.
S'attacher fermement à la vérité révélée dans ces paroles, déclarer que l'Amour qui donne la vie est avec soi maintenant même, en tout temps, et qu'on peut le refléter, c'est voir tomber bientôt le mesmérisme de l'apathie, de l'indolence, de l'inertie, des déceptions, de l'inefficacité. Le disciple s'apercevra que réaliser la présence constante de l'Amour en tant que Vie omnipotente brise les chaînes de la matérialité et de la mortalité; et dans sa carrière humaine, il exprimera de nouveau le vrai sens de vitalité, de liberté, de travail utile et de succès.
Puisque la Vie est Amour et que, comme le déclare Mrs. Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 17), « l'Amour se reflète dans l'amour, » il s'ensuit que l'absence apparente ou le manque de cette qualité divine — l'amour spirituel — semble avoir pour effet un manque de vigueur et de puissance réalisatrice. On peut dire qu'aimer sans égoïsme, d'une manière universelle, généreuse, ininterrompue, c'est vraiment vivre. Réciproquement, ne pas aimer serait ne point vivre, c'est-à-dire manifester un état de croyance affaibli ou sans vie.
Ce qui est vrai au sujet des Scientistes Chrétiens pris individuellement doit l'être aussi collectivement. En d'autres termes, la nature de leur penser individuel se reflétera au foyer, dans les affaires et dans leur église. Si donc une église manifeste, selon la croyance, le marasme ou l'épuisement; si la fréquentation est insuffisante et que les ressources fassent défaut — la raison ne doit probablement pas en être cherchée bien loin. C'est souvent au manque d'amour que sont dus le manque d'activité, l'absence d'intérêt, le manque de progrès ou d'expansion.
Si ces conditions indésirables paraissent exister, on pourrait y porter remède en tournant la pensée dans la direction de l'Amour divin comme substance infinie, indivisible, inépuisable — Esprit, Entendement, Ame. Ce divin Principe, cet Entendement, cette Vie, est la seule source dont jaillissent la spontanéité, l'énergie, la force, la santé, le bonheur, l'abondance, le vrai succès. Et quand on voit que l'Amour — la Vie — est toujours présent, on se rend compte que les limitations, l'épuisement, le manque de croissance, de progrès ou de développement, n'ont ni base ni existence véritables.
L'apôtre Jacques a dit: « Si vous accomplissez la Loi royale, selon l'Écriture: 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même,'— vous agissez bien; » et ailleurs: « Où il y a de l'envie et de l'irritation, là est le désordre, et toute sorte de mal. » Donc si nous voulons éviter le désordre, l'inharmonie, les tourments qu'entraînent des défauts tels que l'envie et l'irritation, cherchons avec zèle à nous placer en tout temps et en toute circonstance sous « la Loi royale » de l'Amour. Efforçons-nous de savoir et de prouver qu'en réalité rien d'autre ne gouverne, où que ce soit et à n'importe quel instant. Alors nous serons fructueusement actifs, amplement récompensés, et nous aurons la prospérité légitime dont héritent ceux qui reconnaissent la loi de l'Amour et y obéissent. De plus, nous utiliserons tant pour nous-mêmes que pour autrui le pouvoir guérisseur de l'Amour divin. N'oublions jamais que notre mouvement repose sur la guérison spirituelle, fondement que rien ne saurait remplacer.
La divine loi de l'Amour — de la Vie — s'exprime humainement par l'aimable sourire, le salut cordial, la pensée accueillante et hospitalière qu'on devrait toujours trouver dans nos églises. Riche en amour, notre Leader a dit (Miscellaneous Writings, p. 155): « Oubliez le moi en travaillant pour le genre humain; alors vous attirerez à vos portes le voyageur lassé, vous gagnerez à votre église l'étranger, le pèlerin, et vous aurez accès au cœur de l'humanité. »
