La manière la plus sûre et la plus prompte — en fait, la seule manière — d'échapper aux limitations, aux souffrances, au péché, à la maladie, à la mort qu'entraîne un sens matériel ou corporel de l'existence, c'est d'arriver à comprendre la véritable existence spirituelle de l'homme, dont Mary Baker Eddy fait mention dans ce passage (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 13): « En raison de l'ignorance humaine concernant le Principe divin, l'Amour, le Père de tout est représenté en tant que créateur corporel; par conséquent les hommes se croient purement physiques, et sont ignorants de l'homme en tant qu'image ou reflet de Dieu, ainsi que de l'éternelle existence incorporelle de l'homme. »
Pour tous ceux qui ont approfondi la question, il doit être évident que non seulement les prétendus plaisirs, mais les douleurs de l'existence mortelle sont dus à cette croyance: l'homme serait une personne corporelle plutôt qu'une idée incorporelle. Les discordes de l'existence humaine ont presque toujours leur source dans la croyance que l'homme est une organisation matérielle contenant un esprit; tandis que l'homme doit être spirituel, car c'est l'image et la ressemblance de Dieu, de l'Esprit, de l'Entendement.
Toutefois, dire que Dieu ou l'Entendement divin est incorporel, ne signifie pas qu'il soit privé de Sa manifestation ou de Son expression. Le dictionnaire donne entre autres cette définition du mot « incorporel »: « Qui n'a point de corps ou de forme matérielle. » Il est hors de doute que Dieu, l'Esprit, ne saurait avoir un corps matériel, une forme limitée. Un autre fait devrait être également clair: puisqu'il est Entendement, conscience infinie, Dieu doit Se manifester ou S'exprimer sans limites par la pensée. La manifestation infinie, l'image ou la réflexion de l'Entendement divin est l'extériorisation de l'Entendement, son univers d'idées spirituelles. Cette expression infinie de l'Entendement, de l'Esprit ou de l'Ame; cet univers spirituel, comprenant toutes les pensées justes ou les idées spirituelles — peut avec justesse être appelé le corps ou l'extériorisation de l'Entendement. Et ce corps infini, invisible, universel, spirituel, autrement dit cette extériorisation d'idées, constitue le seul corps réel. Comme Paul l'écrivait aux Éphésiens: « Il y a un seul corps et un seul Esprit, de même que vous avez été appelés à une seule espérance par la vocation qui vous a été adressée. »
Puisqu'il y a un seul corps, un univers d'idées embrassant tout ce qui existe en fait de création, il est clair que l'homme — l'individu — ne peut réellement avoir et entretenir un autre sens du corps. Il n'y a donc aucune vérité dans la croyance que l'homme pris soit individuellement soit collectivement, est victimé ou limité par un sens physique et mortel du corps. Croire qu'on possède un corps à soi ne se rattachant pas à l'extériorisation universelle des idées de l'Entendement, est tout aussi erroné que de croire qu'on possède un entendement à soi, en dehors dé l'unique Entendement infini et divin. Ce que les mortels ont coutume de désigner par les expressions « le corps » ou « mon corps » ne représente pas le corps réel. C'est seulement un concept humain, matériel et fini. L'homme est l'idée de l'Entendement, l'image de l'Amour, la réflexion de l'Esprit; aussi existe-t-il en tant que conscience et non comme matière. Il extériorise ou reflète non pas des organes matériels mais des idées spirituelles; du reste il ne peut y avoir d'organes spirituels, car l'Esprit n'est point organique. A la page 280 de Science et Santé, Mrs. Eddy déclare: « L'homme, bien compris, au lieu de posséder un corps matériel sensible, a un corps insensible; et Dieu, l'Ame de l'homme et de toute existence, étant perpétuel dans Sa propre individualité, harmonie et immortalité, communique ces qualités à l'homme et les perpétue en lui par l'Entendement, non par la matière. »
L'étude et la démonstration de la Science Chrétienne remplacent les concepts matériels par des idées spirituelles; et de mieux en mieux le disciple peut se conformer à l'exhortation de Paul — dépouiller « le vieil homme avec ses œuvres » et revêtir le « nouvel homme, créé à l'image de Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité. » Les Scientistes Chrétiens sont en voie d'apprendre que par le Christ, l'idée spirituelle, ils peuvent changer leur concept du corps, « pour le rendre semblable à son corps glorifié. » Et ce développement s'accomplit dans la joie, car « si notre demeure terrestre,— qui n'est qu'une tente,— est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l'œuvre de Dieu, une demeure éternelle qui n'est pas faite de main d'homme. »
Ce changement s'effectuera d'une manière graduelle mais certaine; et à mesure qu'ils abandonneront le concept matériel pour le concept spirituel du corps, les hommes seront de moins en moins sujets aux limitations et aux inharmonies dont s'accompagne toujours un sens corporel de vie. Ils maîtriseront mieux ce que l'esprit humain appelle le corps lorsqu'ils verront clairement que le concept matériel et fini du corps n'est point l'homme et ne l'a jamais été. C'est seulement la croyance de l'entendement mortel touchant le corps; et cette notion n'a pas plus de rapport avec l'homme qu'avec son créateur. En d'autres termes, ce que l'entendement mortel affirme au sujet de son faux concept du corps n'a jamais aucune relation avec la vérité touchant le corps. Dans n'importe quel domaine, rien de ce que croit l'entendement mortel n'est vrai. Comme Jésus l'a dit, le diable « est menteur et le père du mensonge. »
Il n'y a donc aucune vérité dans la prétention —émise par l'entendement mortel — que les douleurs et les souffrances soi-disant physiques sont des choses naturelles, nécessaires ou légitimes. Il n'y a pas de vérité dans la croyance que la maladie organique ou fonctionnelle, chronique ou aiguë, puisse être réelle. Il n'y a point de vérité dans la croyance que la maladie est soit incurable, soit difficile à guérir. Elle est fausse la croyance de l'entendement mortel qui attribue à la maladie le pouvoir de se développer, de progresser, ou d'aboutir à la mort. Il n'y a pas de corps matériel dans lequel ou sur lequel la maladie puisse se manifester; au fait, il n'y a point d'entendement mortel pour croire à la maladie ou promulguer cette croyance. Il existe un seul Entendement infini, divin, avec son univers infini, éternel et spirituel, qui manifeste les idées justes.
En poursuivant l'œuvre de la construction spirituelle; en vainquant le péché, l'ignorance et la crainte — nous arriverons à mieux comprendre et à prouver d'une manière plus complète la vérité touchant l'Ame et le corps. Sur ce sujet, notre Leader écrit à la page 428 de Science et Santé: « Dévêtir la pensée de ses faux appuis et de toute évidence matérielle afin que les faits spirituels de l'être puissent paraître,— c'est là le grand achèvement au moyen duquel nous détruirons le faux pour faire place au vrai. C'est ainsi que nous pourrons établir en vérité le temple, ou le corps ‘dont Dieu est l'architecte et le fondateur.’ »
