“Guérir” est peut-être le mot le plus vital que contienne le dictionnaire du chrétien. Notre Maître donna à tous ceux qui croiraient en lui l'ordre de guérir; il déclara que la guérison suivrait l'acceptation de ses enseignements et en serait la preuve. Le travail de sa vie, sa mission tout entière tendait à la guérison. Séparées de ses œuvres, ses paroles seules n'eussent point apporté au genre humain le grand réconfort et la vitalité auxquels on les a associées au cours des siècles qui suivirent sa carrière terrestre. Nous pouvons aisément concevoir combien ses enseignements auraient paru impraticables si les Évangiles ne rapportaient aucun cas de guérison,— si les instructions de Jésus n'avaient été qu'un beau code de morale ne se prêtant pas à une démonstration pratique dans la vie journalière. Voilà pourtant la croyance que voudraient voir accepter beaucoup de ceux qui font profession de suivre le Maître. Ils reconnaissent les enseignements de Jésus et la merveilleuse grandeur de ce qui était pour lui la norme de la vie; et cependant ils qualifient ses œuvres de “miracles” et nient qu'il soit possible de les répéter.
Les œuvres dont s'accompagnait l'enseignement de Jésus n'étaient pas plus miraculeuses que ne l'est le fruit d'un arbre sain. Le fruit est un produit naturel. De même, la guérison est le résultat naturel de la compréhension des enseignements du Maître. Qui prétendrait comprendre les règles des mathématiques, tout en étant incapable de résoudre les problèmes les plus simples? Au fait, à quoi servirait une connaissance qui ne pourrait pas être utilisée?
Pendant bien des siècles, ce pouvoir guérisseur avait été perdu, jusqu'au moment où il fut rendu au monde par la révélation que reçut Mary Baker Eddy. Sa pure conscience fut capable de percevoir la présence qui guérit,— la présence du Christ que la croyance humaine avait exclu en s'attachant aux dogmes et aux rites de la matérialité. A la page 583 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy définit “Christ” en ces termes: “La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée.” C'est la compréhension de cette divine manifestation de Dieu, autrement dit, la compréhension du Christ,— qui permet à ceux qui s'efforcent de suivre les traces du Maître de guérir toute sorte d'inharmonies.
En parlant du Christ, Jésus déclara: “Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père.” Il dit également: “Croyez en Dieu, croyez aussi en moi;” en d'autres termes, croyez au Christ,— croyez que Dieu Se manifeste à l'humanité. En vérité, le fait que nous croyons en Dieu, fût-ce avec la plus grande ferveur, ne produirait dans nos vies aucun résultat pratique si nous ne croyions pas également à la divine manifestation de Dieu qui vient guérir toutes les phases de la discorde mortelle. C'était cette compréhension du Christ qui faisait défaut dans toute la chrétienté, jusqu'à ce que Mrs. Eddy eût perçu que l'élément de la guérison constitue une partie vitale du christianisme.
C'est ce pouvoir guérisseur que l'erreur cherche à entraver, et notre œuvre curative est la seule réponse efficace que nous puissions donner au défi de l'erreur. Notre Leader dit dans Science et Santé (p. 18) que Jésus “réfuta par son pouvoir guérisseur tous ses adversaires.” Combien il importe que nous priions avec ferveur pour que notre compréhension de la vérité porte les fruits de la guérison! Car si ces résultats font défaut, notre compréhension doit être défectueuse. Les œuvres de guérison sont plus puissantes que ne sauraient l'être des paroles; et comme l'indique notre bien-aimée Leader, elles nous offrent le moyen de réfuter tous les adversaires. Il nous faut veiller à ne pas être des Scientistes Chrétiens seulement de nom; il nous faut être sûrs qu'après avoir accepté les enseignements de la Science Chrétienne, nous nous efforçons de suivre les traces de notre Maître en accomplissant les mêmes œuvres que lui. Peut-être sommes-nous tentés d'accepter une croyance chronique de maladie, qui ne nous incommode pas outre mesure; et dans ce cas, nous n'appliquons notre compréhension de la Science Chrétienne que d'une manière indifférente et superficielle, ce qui peut devenir, à notre insu, une pierre d'achoppement retardant nos progrès.
Il nous faut vraiment faire preuve de fidélité dans notre pratique, et démontrer dans nos vies le pouvoir guérisseur de la Science Chrétienne. Plus que nos paroles, nos œuvres attireront les malades, les pécheurs et les affligés à la merveilleuse connaissance du Christ, de la Vérité, que notre bien-aimée Leader a de nouveau donnée au monde. Aujourd'hui, notre organisation est un mouvement vaste et puissant, et nos belles églises s'élèvent dans bien des villes et dans toutes les parties du monde; n'oublions pas toutefois que notre organisation est déstinée à protéger et à encourager le pouvoir guérisseur, sans lequel il manquerait à notre mouvement l'élément vital qui lui donna naissance et dont dépend sa croissance.
La nécessité d'un bon travail de guérison se fait impérieusement sentir. Si nous disons que nous croyons en Dieu, montrons aussi par nos œuvres que nous croyons au Christ, “la manifestation divine de Dieu;” alors notre compréhension de cette vérité qui guérit aura des résultats aussi visibles que peut l'être “une ville située sur une montagne.”
