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La Bénédiction des Sabbats

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1931


Tout ce qui tient de la nature d'une bénédiction doit venir de Dieu, Entendement divin, et doit, par conséquent, être reçu mentalement. Moïse comprenait ce fait lorsqu'il parlait des lois de Dieu: il reconnaissait que ces instructions nous étaient données “afin que nous soyons toujours heureux;” et, reconnaissant aussi sa position de législateur, il parla des conditions divines nécessaires, à savoir: que les hommes marchent dans les voies divines, aiment Dieu de tout leur cœur, et observent “ses commandements et ses lois, que je te prescris aujourd'hui, afin que tu sois heureux.” Dans les instructions qui suivirent, il déclara formellement aux enfants d'Israël que s'ils s'éloignaient de ces bonnes voies, ils pourraient néanmoins revenir et obéir; et il leur donna cet encouragement: “L'Éternel prendra de nouveau plaisir à te faire du bien,— comme il y a pris plaisir au temps de tes pères.”

Dans un des Commandements ainsi désignés pour le bonheur des hommes, il est dit: “Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier.” Nous rappelant que le bien coule de l'Entendement vers l'homme, mais qu'il faut que les hommes l'acceptent avant de pouvoir sentir qu'ils sont bénis, n'est-il pas étrange qu'il y ait tant de résistance mentale à ce qu'on pourrait appeler le bien mental? Il y a trop souvent une tendance à empêcher que le sabbat ne soit un jour de restauration, de rénovation, et de renouvellement de l'intuition spirituelle. Sans aucun doute, les commandements de la loi morale sont toujours pour le bien des hommes; et de même que Moïse le comprit, de même les prophètes qui vinrent après lui le virent; et il en fut ainsi du Messie, dont ils prédirent la venue.

Jésus prit parti dans la théorie rabbinique selon laquelle le sabbat n'était pas fait pour l'homme. Les scribes avaient trente-neuf règles qui, avec leurs diverses défenses, pesaient lourdement sur le peuple; mais les disciples, en passant à travers les champs, arrachèrent des épis de blé, et, les froissant entre leurs mains, ils commencèrent à les manger, car ils avaient faim. D'après l'enseignement strict de la loi, ils enfreignaient la troisième de ces règles, qui défendait de faire la récolte le jour du sabbat. Jésus rappela aux critiques qu'un jour David avait satisfait sa faim et celle de ses compagnons en mangeant le pain de proposition, qui, selon les rites, ne devait être réservé qu'aux prêtres. Il semblait indiquer que la miséricorde envers les hommes était d'une plus grande importance que les rites, et il formula sa propre règle en disant: “Le sabbat a été fait pour l'homme et non pas l'homme pour le sabbat.” Jésus tenait nettement que la loi n'était pas une fin en elle-même, mais qu'elle avait pour but de favoriser la réalisation de l'amour pour Dieu et de l'amour pour les hommes, et qu'une pareille attitude mentale illustre la vraie religion. Par la multiplication de leurs règles — règles que le commun du peuple ne pouvait absolument pas observer — dans leurs efforts d'établir des restrictions légales, les scribes soulevèrent des disputes et des arguments perpétuels à propos d'actes isolés, et ils perdirent ainsi la valeur religieuse du repos du sabbat qui eût dû produire des attitudes, des motifs et des activités reliés à l'Amour divin.

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