Ésaïe prophétisa au sujet de Christ-Jésus qu'il viendrait “pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison les captifs et du cachot ceux qui vivent dans les ténèbres.” Mrs. Eddy écrit: “Des afflictions sans nom, des victoires éternelles, sont le sang, les courants vitaux de la vie de Christ-Jésus, le prix dont il paya pour les mortels la liberté à l'égard du péché et de la mort” (Non et Oui, p. 34). Son affranchissement du mal, son grand amour et sa compassion, reflétés de l'Amour divin, de Dieu, permirent au Maître de libérer ceux qui recherchaient son aide.
L'humanité a besoin de s'éclairer tant sur la question de l'affranchissement que sur celle de l'esclavage. Bien des personnes s'imaginent que parce qu'elles sont libres de choisir le lieu de leur demeure, d'établir le programme de leur journée, et de choisir leur compagnie, elles jouissent de la liberté. Cependant, dans la mesure où elles sont dominées par la vaine satisfaction de leurs désirs, par leur folle ambition, leur hâte fiévreuse ou les caprices de leur nature, elles sont les esclaves de leurs sens personnels. Aussi, leur foi dans la matière a-t-elle tendance à se convertir peu à peu en crainte de la matière, et les faux plaisirs peuvent-ils à tout moment être métamorphosés en souffrances physiques ou mentales. C'est ainsi que les mortels deviennent les prisonniers des propres croyances qu'ils ont nourries.
Pour gagner la vraie liberté, chacun doit apprendre à obéir à Dieu, au Principe divin, et subordonner l'élément humain à l'élément divin, car c'est ainsi seulement qu'il pourra sortir de la prison de la matérialité et de toutes ses restrictions.
Sachant que les mortels sont spirituellement affamés, et désirant, dans sa compassion infinie, voir satisfaits les besoins profonds de l'humanité, Christ-Jésus dit: “J'ai eu faim ...; j'ai eu soif. ... J'étais étranger et vous ne m'avez pas recueilli. J'étais nu et vous ne m'avez pas vêtu; malade et en prison et vous ne m'avez pas visité.” En d'autres termes, on est porté à négliger, à mépriser et à laisser périr ce qu'il y a de plus noble dans sa nature élevée, le don de sa ressemblance avec le Christ. Tout ce qu'il y a de meilleur dans un individu est-il jamais satisfait par les choses qui tiennent aux sens physiques? Le sens spirituel a besoin d'être réveillé, nourri, respecté, écouté, car c'est par ce sens seul que la vraie liberté est révélée et goûtée.
L'accueil spontané que lui font bien des personnes auxquelles la Science Chrétienne est présentée à l'heure de l'épreuve témoigne de leur empressement à sortir de la prison des croyances matérielles. D'autres, portées à raisonner et à défendre la réalité des croyances et des superstitions matérielles, se débattent plus longtemps dans leurs chaînes; mais l'acceptation et l'utilisation de la Vérité donnent la liberté, car toutes les chaînes mortelles sont dénuées de substance, de réalité, et ne devraient pas continuer à s'imposer. La liberté est l'état naturel de l'homme fait à l'image de Dieu, et ceci se démontre aujourd'hui par le fait que les mortels sont affranchis de leurs divers tourments par l'étude et la pratique de la Science Chrétienne.
Des illusions tyranniques rentrent dans différentes catégories. Une de ces illusions dépeint la santé et la maladie comme étant simplement des états physiques, des caractéristiques constitutionnelles, n'ayant aucun rapport avec la mentalité de l'individu. La Science Chrétienne analyse la maladie comme étant avant tout un faux état mental; et elle prouve à ses étudiants, par la guérison, qu'il faut chercher la vraie santé dans l'expression de qualités divines, telles que la joie, l'intelligence spirituelle, la pureté, la gratitude. Cette guérison nécessite le renoncement à tout ce qui est morbide, timoré ou vindicatif, car ces traits engendrent des états physiques anormaux. Souvent l'on est jeté dans quelque prison pour avoir laissé languir ce qu'il y a de plus élevé dans sa nature.
La Science Chrétienne nous apprend qu'il n'est pas besoin d'attendre qu'on en soit arrivé à la limite de ses forces mortelles pour chercher dans la Science Chrétienne le chemin de la liberté. Que de gens se sont détachés des griffes de la crainte et de la maladie, et des tentations coupables, en acceptant la vérité, à savoir que l'Amour divin n'a rien d'affligeant à transmettre, et que l'intégrité, la joie et l'harmonie sont des caractéristiques du véritable état de l'homme et de la femme!
Bien au-dessus du simple sens humain de la philanthropie, il y a le ministère guérisseur et régénérateur de la Science Chrétienne. Tout en satisfaisant toutes les nécessités humaines avec une sollicitude sage et tendre, la Science Chrétienne a pour but d'élever notre pensée, d'encourager la spiritualité, de réveiller le sens moral et spirituel, de libérer la pensée humaine des toiles enchevêtrées des superstitions médicales et religieuses et des tourments de toute espèce de crainte. C'est ainsi que la faim spirituelle des mortels, souvent insoupçonnée, est satisfaite, que leur nudité est couverte des vêtements de la justice, et que leur horizon est purifié. C'est ainsi que les murs de leur prison se dissolvent graduellement. Alors la pensée humaine s'élève avec gratitude vers le Dispensateur de tout bien, et la prière de requête fait place à la prière de reconnaissance, de confiance et de joie. Dans la mesure où le Christ, la Vérité, touche la conscience humaine, on cesse d'être assis “dans les ténèbres,” on cesse de rester le prisonnier de son lit de malade, l'esclave de ses mauvaises habitudes, dans les chaînes d'une oisiveté ingrate, et l'enfer est remplacé par le ciel. Quelle que soit la nature de la prison, la Science Chrétienne peut réveiller les mortels, les purger du vieux levain de la matérialité, et faire entrer ceux qui cherchent vraiment cette Science dans “la liberté glorieuse des enfants de Dieu.”
