Il est presque impossible à ceux d'entre nous qui ont reçu de fréquentes et évidentes preuves du pouvoir curatif et régénérateur du christianisme, grâce à la lumière que jette la Science Chrétienne sur les saintes Écritures, de suffisamment exprimer leur gratitude envers Dieu et envers Mrs. Eddy. Ma vie a subi un changement remarquable, et dernièrement mon foyer a été béni outre mesure. Ce changement nous pousse donc, ma femme et moi, à exprimer notre profonde gratitude envers la Science Chrétienne, et envers plusieurs affectueux et sincères travailleurs qui pratiquent la Science Chrétienne dans cette ville.
Mon attention fut attirée sur la Science Chrétienne pour la première fois il y a dix-huit ans environ. A cette époque j'étais un agnostique endurci. Au cours de toutes ces années, j'ai tâché d'appliquer cet enseignement à la conduite de mes affaires, et toutes les fois que je m'y suis fidèlement et sincèrement efforcé, il ne m'a jamais fait défaut. Il y a quelques années, lorsque j'étais aux Indes, je fus instantanément guéri de la fièvre paludéenne, alors que le mal avait déjà atteint la période de la fièvre intermittente. De tous les remèdes matériels qui existent, il n'y en a aucun qui puisse accomplir ce résultat, et ce qui me fait dire cela, c'est la longue et douloureuse expérience par laquelle j'ai passé. Ceux qui ont vécu aux tropiques comprendront ce que vaut une guérison comme celle-ci. Depuis lors je n'ai jamais eu d'accès de la malaria.
Un an environ avant que je renonce au Service des Forêts aux Indes, le gouvernement de Bombay a eu la bonté de me choisir pour faire un rapport sur les forêts du Gir, dans l'État de Junagahr de la Province de Kathiawar. Ces forêts ont une étendue de mille milles carrés environ; elles sont situées de telle façon qu'elles ne sont guère accessibles et pour ainsi dire pas habitées. Je n'avais que deux mois pour soumettre les opinions de ma profession, et il n'y avait pas de temps à perdre, car les grandes chaleurs arrivaient, et avec elles la difficulté de se procurer de l'eau potable.
J'avais transporté mon camp par étapes, et j'étais arrivé à l'extrémité sud de ce grand amas de forêts; le même soir, je fis à cheval trois ou quatre milles pour aller pêcher dans un petit ruisseau. Tandis que je lançais ma ligne, je glissai et tombai lourdement entre deux énormes blocs de pierre, croyant au premier moment m'être fracturé la cheville droite. Je m'adressai aussitôt à l'Amour divin et tâchai de réaliser la vérité, comme on nous enseigne à le faire dans la Science Chrétienne. Quoique souffrant violemment, je retournai à cheval à mon camp, et me mis à lire la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. Pendant ce temps, ma cheville et ma jambe droites avaient enflé dans des proportions alarmantes, et durant deux jours et deux nuits je ne pus quitter ma tente, bien que je me fusse attaché de mon mieux à la vérité. A cette époque, il n'y avait point de praticiens de la Science Chrétienne aux Indes; et quand bien même il y en aurait eu, le fait d'être environ à trente milles du bureau télégraphique le plus proche et de recevoir mon courrier au prix de quelques difficultés, par un cavalier à cheval ou à dos de chameau, eût rendu les communications peu satisfaisantes. Il me fallut donc compter sur Dieu et faire mon propre travail.
Le troisième soir, la pensée me vint qu'il fallait prendre une décision, qu'autrement mes hommes seraient obligés de me transporter à la côte et que de là l'État m'enverrait en bateau à l'hôpital européen général de Bombay. En qualité d'employé du gouvernement, je n'avais pas le choix des moyens. L'État avait déjà fait de grands frais pour m'envoyer aux forêts du Gir, et mes conseils étaient largement rétribués. Il me paraissait évident que l'erreur ne devait pas gouverner mes affaires, me nuire, ni occasionner de grosses pertes à d'autres.
M'adressant alors plus complètement encore au Principe divin, je pris les mesures humaines nécessaires, et arrivai, à l'aide de deux cannes, à me rendre clopin-clopant au petit village près de mon camp. Une fois là, parmi les hommes, les femmes et les enfants à moitié nus, qui sont tenus de vivre fort péniblement dans le pire et le plus malsain des climats aux Indes, dit-on, un sentiment excessif de compassion et de pitié envers eux s'empara de moi. En d'autres termes, le flot de lumière de l'Amour entra dans ma conscience, et sonda jusqu'aux jointures et à la moelle des os. A ce moment-là je fus instantanément guéri de toute souffrance. Je jetai mes cannes et, à la grande stupéfaction du personnel de mon camp, je m'en retournai bien portant. Cette merveilleuse démonstration fut finalement une leçon pour moi. Elle me montra que pour peu que nous reflétions un amour assez désintéressé, quelque contraires que puissent être les conditions matérielles, quelque isolés que nous paraissions être, notre guérison est absolument certaine. C'est sur cette guérison bienfaitrice de la maladie, du chagrin et du péché que la Science Chrétienne a été fondée, qu'elle est établie aujourd'hui, et qu'elle continuera à l'être.
Écoutez ce que dit Mrs. Eddy, à la page 496 de Science et Santé: “Retenez perpétuellement cette pensée,— que c'est l'idée spirituelle, le Saint- Esprit et le Christ, qui vous met à même de démontrer, avec une certitude scientifique, la règle de la guérison, basée sur son Principe divin, l'Amour, qui soutient, protège, et environne tout l'être véritable”! A ceux qui semblent se trouver dans une affliction ou un désespoir quelconques, qu'il me soit permis de dire selon les paroles de l'Écriture: “Il est entré dans son règne, le Seigneur, notre Dieu, le Tout-Puissant,” et il n'y en a pas d'autre. Je réitère ma sincère gratitude pour tout ce que la Science Chrétienne a fait pour les miens et pour moi.
Genève, Suisse.
