Il y a cinq ans et demi, j'étais ébranlée mentalement et physiquement. Selon les médecins je souffrais de la tuberculose, et ils ne me donnaient que peu de temps à vivre. A l'approche de l'automne, mon état s'aggrava de jour en jour, et ma température s'élevait d'ordinaire à 38.6 degrés, mais souvent au-dessus. En outre, j'étais en proie à la douleur et au déchirement. Je venais de passer par d'indicibles et cruelles expériences qui pesaient lourdement sur moi. J'étais entourée à cette époque, me semblait-il, de sombres et impénétrables ténèbres, et la mort m'attendait. Et cependant, je désirais tant vivre! A cette heure de désespoir, il me vint comme un trait de lumière: Je me souvins soudainement qu'un jour j'avais entendu parler de la Science Chrétienne. Je ne connaissais pas son enseignement, mais j'avais entendu dire qu'elle guérissait toute espèce de maladies. Je dois admettre que je n'y attachais nullement foi, mais, comme un homme qui se noie et qui s'accroche à un brin de paille, je résolus au moins d'essayer de la Science Chrétienne; c'était là le seul espoir qui me restait.
A cette époque, la Science Chrétienne étant inconnue à Dorpat, je me rendis à Riga chez un praticien de la Science Chrétienne, qui me traita aussitôt affectueusement. Après trois traitements la toux cessa, et au bout du huitième, j'étais rétablie. Cette guérison s'effectua très soudainement. Un jour que je longeais une rue, je me rendis clairement compte que, à titre de ressemblance parfaite de Dieu, je devais refléter la santé, et qu'en Lui j'avais la vie, le mouvement et l'être; aussitôt, quelque chose parut tomber de mes épaules, et je me sentis légère et heureuse,— je savais et sentais que j'étais guérie.
Il n'existe point en ce monde de langage adéquat pour exprimer ce que j'éprouvai à ce moment-là. Dans ma joie exubérante, j'aurais pu m'écrier à chacun: “Réjouissez-vous avec moi, car je suis guérie!” Mon cœur était plein d'allégresse, et il me semblait que tout mon être chantait et que la joie retentissait en moi. J'étais guérie non seulement physiquement, mais aussi mentalement. J'avais trouvé la paix, l'harmonie et le bonheur.
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