On pourra s'intéresser à la lecture de livres qui nous parlent des tribus d'Israël; mais l'étude qu'on en fera ne donnera aucune satisfaction réelle et n'apportera pas une réalisation plus claire de Dieu et de ce qui constitue Son peuple “choisi,” à moins qu'elle ne nous fasse honnêtement chercher dans la Bible et trouver nous-mêmes. Pareille recherche, conjointement avec le livre de texte de la Science Chrétienne: Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, apporte néanmoins de grandes lumières. Lisons, pour commencer, la définition de Mrs. Eddy concernant les “enfants d'Israël” à la page 583 de notre livre de texte: “Les représentants de l'Ame, non du sens corporel; la race de l'Esprit, laquelle, ayant lutté contre l'erreur, le péché et le sens matériel, est gouvernée par la Science divine; quelques-unes des idées de Dieu perçues en tant qu'hommes, chassant l'erreur et guérissant les malades; la race du Christ.”
Pour saisir la signification de cette définition, il faut que nous ayons une idée claire de Dieu comme étant “notre Père,” la seule cause, le seul créateur, et de l'homme de la création de Dieu. Dieu est Esprit; par conséquent l'homme doit être spirituel, “la race de l'Esprit.” L'homme que Dieu a créé, que nous reconnaissons comme étant Son image, Sa réflexion, ne peut manifester que les qualités de ce qu'il reflète, savoir, le Dieu omniprésent, de même que notre reflet devant un miroir ne peut produire que nos mouvements: le reflet ne peut rien faire de lui-même! De plus, puisque Dieu est infini, Tout, Ses idées doivent être gouvernées par Lui, l'unique Entendement divin infaillible. Dieu ne perd jamais de vue aucun de Ses enfants, aucune de Ses idées, et Il les aime tous et chacun en particulier!
Nous ne pouvons nier que selon les sens matériels nous paraissons entourés de nombreuses conditions impies; mais ces mêmes conditions, étant dissemblables à Dieu, au bien, sont irréelles. En ce qui concerne l'homme, lorsque nous raisonnons et que nous étudions, nous nous rendons compte que le mortel n'est pas l'homme tel que Dieu le connaît! Les mortels et les choses matérielles sont des phases du rêve d'Adam, et n'ont ni réalité ni permanence. A mesure que nous reconnaissons la vérité de l'être, nous devenons plus conscients de notre vrai droit de naissance en qualité d'enfants de Dieu. L'amour de Dieu est universel, et chacun peut jouir des dons qu'Il fait; et nous pouvons nous réveiller et les réclamer, et nous en servir,— de ces merveilleux dons de l'amour, de la joie, de la paix, de la pureté et de la douceur.
Que nous importe à quelle nation nous pouvons appartenir, puisque les distinctions humaines sont des conceptions de l'entendement mortel, dont Dieu n'a nulle connaissance. Pour quelle raison le nom de Jacob fut-il changé contre celui d'Israël? N'était-ce pas une lutte mentale avec l'erreur, avec le mensonge selon lequel la vie, la substance et l'intelligence seraient matérielles, alors qu'en tout temps ce sont vraiment des qualités spirituelles? Jacob prouva que l'erreur est impuissante, et il acquit une réalisation plus claire de l'omniprésence et de l'omnipotence de l'Esprit, Dieu. Cette expérience transforma son caractère, et il s'ensuivit que son nom fut changé contre celui d'Israël.
Alors, ce qu'il faut que nous fassions, si nous désirons changer notre nom, notre caractère, c'est de nous ranger du côté de Dieu, de chercher auprès de Lui l'aide, la force et la direction, sachant qu'Il ne nous fera jamais défaut,— non, car Il est toujours présent et toujours prêt, lorsque nous nous tournons vers Lui en toute humilité. En prouvant ainsi la totalité de Dieu, le bien, nous prouvons l'impuissance et le néant du mal, quel que soit le manteau qu'il revête. En reconnaissant et en déclarant la totalité et l'amour de Dieu, nous sommes bien armés; et en revendiquant Dieu comme étant “notre Père,” nous devons assurément acquérir quelque idée de l'homme que Dieu a créé, et avoir en retour une réalisation croissante d'un sens de vraie fraternité! Le bonheur seul peut naître de cette connaissance de la Vérité et de l'Amour; car “le chemin qui fait sortir de ce désert que sont les croyances humaines a été révélé” (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, pp. 43 et 44). Nous sommes le peuple “choisi” de Dieu dans la mesure où nous nous défaisons de l'ancienne manière de penser, où nous reconnaissons Dieu en tant que seul Père, dont chacun partage également l'amour, et où nous cherchons honnêtement à refléter dans une plus grande mesure les qualités de l'homme réel tel que Dieu l'a créé; car nous sortons ainsi des ténèbres des fausses croyances humaines et nous entrons dans la merveilleuse lumière de la Vérité.
Aux yeux de Dieu “il n'y a ... ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni Barbare, ni Scythe, ni esclave, ni homme libre; mais Christ est tout et en tous.” Dans Ésaïe nous lisons qu' “il arrivera, aux derniers jours, que la montagne du temple de l'Éternel sera établie au sommet des montagnes ... Toutes les nations y afflueront;” et puis, que Dieu déchirera “le voile qui enveloppe tous les peuples.” Assurément ce “voile” est une conception tout à fait dénaturée de l'univers de Dieu, le résultat d'un mode de penser erroné, et c'est ce qui donne lieu parmi les hommes et les nations aux fausses croyances concernant la supériorité du pouvoir, de l'intelligence, de l'orgueil de la propriété, et d'autres choses du même genre; alors que l'amour de Dieu est toujours impartial, faisant avec tendresse des dons à tous également. Une réalisation de cette grande vérité détruira les pensées telles que l'avidité, la jalousie, la malhonnêteté et l'orgueil, et apportera un merveilleux sens de la vraie fraternité.
Mrs. Eddy écrit à la page 467 de Science et Santé: “Il faudrait bien comprendre que tous les hommes ont un Entendement, un Dieu et Père, une Vie, une Vérité et un Amour. L'humanité deviendra parfaite dans la mesure où ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie.” Alors nous devrions nous réjouir, sachant que l'amour de Dieu est partout, et que c'est Sa volonté que chacun le partage également. Dans la mesure où nous refléterons une plus grande mesure d'amour sur nos semblables, le “voile” qui semble séparer les hommes et les nations disparaîtra, et une unité croissante de pensée, de désir et d'activité se traduira finalement par une harmonie parfaite.
