De même que nul autre qui a vécu sur terre n'a compris Dieu aussi parfaitement que Christ-Jésus, de même nul autre n'a eu un sentiment aussi profond de la confiance que l'homme peut avoir en Lui. Jésus a reconnu Dieu en tant qu'Être infini, que Vie elle-même, que source de tout bien, que dispensateur de toute bienfaisance; et il s'adressait constamment à Lui en priant et en rendant grâces. “Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre”— ces paroles, que le Maître avait souvent sur les lèvres, prouvent indubitablement qu'il reconnaissait la source divine des bienfaits innombrables de l'humanité entière.
Tous ceux qui ont entrepris de suivre les traces du Maître ont adressé à Dieu de sincères actions de grâces pour l'appui et le réconfort divins. Parmi le nombre incalculable de ceux qui invoquèrent “le nom du Seigneur” pendant les siècles qui se sont écoulés dans l'intervalle, nul n'a plus de raison que le Scientiste Chrétien pour rendre grâces à Dieu avec la gratitude la plus profonde pour “ses miracles en faveur des enfants des hommes,” miracles qui se sont révélés sans cesse par quelque nouvelle expérience, à mesure que la vision se spiritualisait davantage. A aucun autre corps de chrétiens il n'a été révélé aussi clairement que Dieu, le Père infini, est la source de tout bien; que le bien infini ne peut émaner que de Lui qui est Amour infini; que, par conséquent, le mal n'est pas une réalité, qu'il n'a ni entité ni pouvoir; qu'il ne peut donc exercer aucune mauvaise influence dans la vie des hommes. Les mortels pourraient-ils avoir une meilleure raison pour rendre grâces que celle d'être devenus les heureux bénéficiaires de cette merveilleuse révélation? Dieu, l'Amour infini toujours présent? Le mal irréel, sans la moindre prétention à la réalité! Assurément, la réalisation que le bien seul est ou peut être présent est la plus grande cause de gratitude et de reconnaissance.
Aux pages 264 et 265 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, il se trouve une réponse de Mrs. Eddy à une requête faite par le Boston Globe d'envoyer par l'intermédiaire de ce journal un message aux gens de la Nouvelle-Angleterre. Elle y dit ceci: “Le dernier jour des Actions de Grâces de ce siècle dans la Nouvelle-Angleterre signifie pour les entendements des hommes que la Bible est mieux comprise et que la Vérité et l'Amour sont rendus plus pratiques; que le Premier Commandement de ce Décalogue est plus impérieux, et qu'il est plus possible et plus agréable d'obéir à celui-ci: ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Et puis vient la prédiction de l'avancement qui se ferait dans la christianisation de la conscience, et dans les conditions perfectionnées de la vie qui serait la conséquence de l'acceptation plus générale de la Science du christianisme, et les dernières paroles sont comme suit: “Nous remercions notre Père-Mère, Dieu, de ces signes des temps.”
La coutume qu'ont établie les Pères Pèlerins, il y a plus de trois siècles, celle de consacrer un jour d'actions de grâces aux bienfaits illimités, a heureusement continué, et notre Leader a si complètement reconnu la profonde signification de cette circonstance, qu'elle a prescrit un service spécial devant être observé au Jour des Actions de Grâces. Jamais paroles plus éloquentes ne furent écrites que celles du magnifique tribut que Mrs. Eddy a payé aux Pères Pèlerins (Pulpit and Press, p. 10), “Sur les côtes de la solitude, à Plymouth Rock,” a-t-elle dit, “ils ont planté le cœur d'une nation, — les droits de la conscience, la gloire impérissable. Nul rêve d'avarice ni d'ambition ne rompit leurs nobles desseins, leur désir était de régner dans la réalité de l'espérance,— le royaume de l'Amour.”
Ceux qui étudient la vie des Pèlerins ne sauraient manquer d'être fortement impressionnés par leur grande foi en Dieu. Ils étaient si certains de Sa présence qu'ils sacrifièrent tout ce que les hommes regardent généralement comme chers: foyer, amis, relations, possessions mondaines, et ils s'embarquèrent pour un voyage vers un véritable désert à une distance de trois cent milles, pour avoir le privilège d'adorer Dieu comme cela leur avait été révélé,— d'agir selon la voix de leur conscience. Installés au bord d'un désert désagréable, ils semèrent et récoltèrent; et puis, sachant que Dieu est le multiplicateur qui a donné l'accroissement, ils se tournèrent vers Lui et Lui adressèrent leurs pieuses Actions de Grâces pour Sa munificence inestimable.
L'exemple que donna cette bande de chrétiens fidèles a été une source d'inspiration et de force pour plus d'un cœur chargé pendant les années qui suivirent leur première réunion du Jour des Actions de Grâces. Les chrétiens pourraient-ils payer un tribut plus à propos à leur mémoire que celui de se réunir annuellement et de rendre grâces à Dieu pour Sa bonté et Ses bienfaits continus! Le grand pays, qui a surgi de graines éparses semées le long de la côté glacée de l'Atlantique et qui est devenu riche et prospère, bien au delà des rêves les plus extravagants des pionniers, fera bien de se rappeler la piété spontanée de cette petite bande, et, avec un dévouement non moins grand mais des raisons bien meilleures, quant à la prospérité matérielle, de demander à Dieu la reconnaissance, ayant la certitude renouvelée qu'Il existe et qu'Il est la source de tout bien. L'esprit de la reconnaissance est la substance de la vraie adoration.
