En écrivant aux premiers chrétiens de Corinthe, saint Paul dit ce qui suit: “Vous êtes ... la maison que Dieu édifie.” L'apôtre se sert maintes fois, dans ses lettres aux églises, de ce symbole d'un édifice ou temple. Il dit par exemple dans la même épître: “Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu?”
Examinons un moment ce que veut dire: être “la maison que Dieu édifie,” et quels sont les rapports entre un architecte et son œuvre. Un édifice est toujours une expression des connaissances et des capacités de l'architecte, et montre au monde quelle mesure de beauté et de force celui-ci a été à même de comprendre et de réaliser. Il ne peut aller ni au delà ni en deçà du niveau de ses connaissances. L'œuvre d'un grand architecte n'est jamais faible ni inexacte en ce qui concerne la construction ou la ligne. Un édifice médiocre, qui commence à se détériorer presque aussitôt qu'il est achevé, ne peut être que le travail de quelqu'un qui ne connaît pas son métier, tandis que la haute cathédrale, qui, à travers les siècles, s'élève contre le ciel, proclame dans sa beauté majestueuse la main du maître-architecte.
Or, Dieu est universellement reconnu comme étant l'Unité parfaite, parfaite en tant que compréhension, pouvoir et exécution. Donc, si Dieu construit, comme l'indiquent les paroles de saint Paul, Son œuvre doit être aussi parfaite que Lui-même. Il est impossible que dans Son œuvre il y ait quelque faute, quelque faiblesse, aboutissant à la décrépitude. Nous lisons dans l'Ecclésiaste: “Tout ce que Dieu fait subsiste à toujours.” Selon les paroles de la Bible, citées plus haut, l'homme est l'édifice de Dieu. Cela étant ainsi, on ne saurait échapper à la déduction logique que l'homme — l'homme réel — doit être parfait et éternel, et qu'il lui est impossible d'avoir un défaut ou une tache d'aucun genre.
Cependant, les sens matériels témoignent de tout le contraire. “L'homme,” disent-ils, “est imparfait. Il est un être matériel, pécheur, malade, malheureux; et il meurt.” Comment faut-il s'expliquer cela? Y a-t-il un créateur imparfait, exprimant ses propres limitations par son œuvre discordante? Impossible; car la Bible nous dit: “Toutes choses ont été faites par elle [la Parole], et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.” C'est là que la fausse théologie trouve un problème insoluble. Et nombreuses sont les doctrines étranges et les paroles dures auxquelles elle a eu recours pour tenter de concilier le Dieu parfait et l'homme imparfait! La Science Chrétienne a résolu le dilemme et a révélé la vérité simple, démontrable.
Un incident qui a eu lieu récemment et qui a été utile à l'écrivain, pourra servir d'exemple. Un après-midi, une étudiante de la Science Chrétienne regardait par hasard un édifice qui se trouve près de chez elle. Ses yeux s'arrêtèrent sur quelque chose qui avait l'apparence d'une large fissure dans le mur en stuc, et qui s'étendait d'une fenêtre à l'autre à travers la moitié du pan de mur. Elle n'avait jamais vu la fissure auparavant, et elle en était tant soit peu surprise et alarmée. Quel dommage, pensa-t-elle, qu'un édifice relativement neuf s'affaisse si vite! Peut-être la fondation n'a-t-elle pas été bien posée. Assurément, de quelque façon, le travail avait été mal fait. Mais pendant qu'elle regardait, il y eut une brise, et la fissure bougea, se balançant doucement de côté et d'autre. En examinant plus exactement ce phénomène, l'étudiante vit que ce qu'elle avait pris pour une fissure dans l'édifice n'était autre chose qu'un fil électrique qui était descendu d'un pieu à quelques pieds de là et qui n'avait pas touché le mur au sujet duquel elle avait eu de l'inquiétude. L'édifice n'avait aucunement été abîmé, mais il était resté tout à fait entier et ferme.
Cette étudiante vit la leçon qu'elle pouvait en tirer, et elle l'appliqua avec reconnaissance. “La maison que Dieu édifie,” l'homme, est parfaite, belle et éternelle. Tout le mal: la maladie, la peine, la mort, qui semblent la défigurer, ne sont qu'illusion, croyance irréelle, et ne font jamais partie de l'homme, pas plus que le fil électrique ne faisait partie du mur. Lorsque les vents de Dieu soufflent, cette illusion perd son pouvoir de tromper, et ceux qui veillent sont à même de voir la perfection de la beauté, qui est toujours restée intacte, l'œuvre parfaite de l'architecte parfait. L'erreur vient de ce que notre point de vue soit faux. Le fil n'eût même pas semblé faire partie du mur, s'il avait été vu d'un autre point de vue. Aussi, en prenant la matière comme base de notre pensée, et croyant à un homme matériel, mortel, nous voyons en lui toute l'erreur qui se rapporte à ce genre de théorie.
Mais, ainsi que Mrs. Eddy nous le dit à la page 335 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “L'Esprit, Dieu, a tout créé en Lui-même et de Lui-même. L'Esprit ne créa jamais la matière.” Puis à la page 322 elle ajoute: “Lorsque la compréhension transférera les points de vue de la vie et de l'intelligence d'une base matérielle à une base spirituelle, nous atteindrons la réalité de la Vie, l'empire de l'Ame sur les sens, et nous discernerons le Christianisme, ou la Vérité, dans son Principe divin. C'est là le point culminant auquel il faut atteindre avant d'arriver à l'homme harmonieux et immortel et à la révélation de ses possibilités.” Quand on verra l'homme de ce point de vue correct, en tant que spirituel et non matériel, même la prétendue apparence d'imperfection disparaîtra, et l'homme se révélera dans sa perfection, comme étant vraiment “la maison que Dieu édifie.”
Je suis l'Éternel et il n'y en a point d'autre; il n'y a pas d'autre Dieu que moi. Je t'ai ceint de force, quand tu ne me connaissais pas.—Ésaïe 45:5.
