Le problème des moyens de subsistance tient une grande place dans la pensée humaine et la conversation, et semble affecter la paix et le bonheur de plus d'un, voire même la santé, jusqu'à ce qu'il soit résolu grâce à la lumière réconfortante que l'étude de la Science Chrétienne y jette. Cette étude nous pousse à nous tourner sans réserve vers Dieu, l'Esprit, comme étant la source de toute vraie substance, et nous révèle que “c'est lui qui nous a faits; ce n'est pas nous,” et qu'Il prend soin de nous, qu'Il pourvoit aux besoins de Sa création, la soutient et la perpétue. Nous devons donc veiller à ce que nous ne mettions pas notre espoir en quelque personne, affaire ou circonstance humaines pour subvenir à nos besoins, mais à ce que nous le mettions toujours directement en Dieu, qui fournira les moyens nécessaires en vertu desquels ces besoins seront remplis, et par lesquels le bien qu'Il a préparé pour toute Sa création deviendra accessible.
Dieu a fait tous les hommes égaux: Il “ne fait pas acception de personnes,” comme le dit l'Écriture; et notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, fait ressortir à la page 13 de son livre de texte: Science et Santé avec la Clef des Écritures, que “l'Amour est impartial et universel dans son adaptation et dans ses dispensations.” Ils sont tous, par conséquent, à titre d'enfants bien-aimés de Dieu, également bénis, et partagent également Ses bienfaits. Ce n'est que l'opinion humaine, la fausse théologie, l'ignorance, l'erreur et la crainte qui pourraient faire croire qu'il en est autrement. Nous ne devrions pas avoir honte, alors, si, ainsi qu'on le dit, nous semblons être nés pauvres. Nous ne sommes pas responsables des conditions que nous n'avons pas faites, mais nous sommes responsables de ce que nous en faisons. Une foule de gens ont commencé leur carrière dans ce monde en ayant à peine de quoi vivre, et l'on peut observer de tous côtés que beaucoup d'entre eux ne sont guère allés au delà de cette situation. On se réjouit, cependant, d'apprendre que ceux qui ont réclamé le bien que Dieu a préparé pour ceux qui L'aiment, se sont élevés au-dessus des circonstances adverses et des difficultés.
L'appauvrissement est donc, avant tout, un état mental, et peut être attribué à beaucoup de prétendues causes. Parfois c'est la croyance cachée, presque indéfinie, selon laquelle celui qui est considéré comme pauvre, trouve grâce auprès de Dieu, prétendant que la pauvreté rehausse la spiritualité! Il y a peut-être aussi un sentiment de manque résultant d'une maladie prolongée. L'habitude de raisonner en faveur de la pauvreté, non contre elle, contribue également à cet état; cela est vrai aussi de l'indolence et de l'apathie. De plus, la crainte d'aspirer à des choses meilleures et plus agréables, le manque de sagesse, le manque de fidélité et de prévision, le manque de gratitude, le manque d'amour,— tous ces états de la pensée jouent leur rôle en prolongeant le sens de pauvreté; mais ils peuvent tous être vaincus et le sont en effet par l'étude et l'application des règles de la Science Chrétienne.
Or, examinons ces prétendues causes de pauvreté à la lumière de la compréhension spirituelle que donne la Science Chrétienne et voyons ce qu'il en advient. Prenons la croyance que la pauvreté et la justice son inséparables: le Maître n'a pas dit que le riche ne peut entrer dans le royaume des cieux, bien que cela soit probablement plus difficile à “ceux qui ont des richesses.” Jésus n'a jamais fait entendre que la pauvreté a une vertu spéciale: il avait lui-même tout ce qu'il lui fallait. Bien qu'à la vérité un sens de manque nous pousse de temps à autre à nous adresser sans réserve à la contemplation de la substance spirituelle, il tend souvent à couver le mécontentement, la critique, l'irritabilité et la jalousie; tandis qu'on peut jouir pour la gloire de Dieu de l'abondance acquise justement et employée justement.
Nous apprenons par les écrits inspirés de notre Leader que la maladie n'est pas une nécessité, parce qu'elle n'est ni faite par Dieu ni envoyée par Dieu; de sorte que nous travaillons à détruire cette fausse prétention à laquelle nous nous sommes peut-être soumis pendant si longtemps. Lorsqu'on s'en est rendu maître, l'appauvrissement résultant d'une cause de ce genre est bientôt surmonté; et alors nous sommes prêts pour une vie meilleure et mieux remplie et nous sommes plus en état d'aller de l'avant conformément au décret de Dieu. Jésus a dit: “Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance.”
Ce n'est certainement pas glorifier notre créateur que de raisonner en faveur du manque, d'admettre les prétentions des sens matériels et d'en accepter le témoignage comme étant réel et non susceptible de changer. Que celui qui a eu l'habitude de le faire réfléchisse à la multiplication des pains et des poissons dont le récit se trouve au quatorzième et au quinzième chapitres de saint Matthieu, et il pourra profiter d'une leçon merveilleuse. On observera d'après ces récits que la plus grande démonstration de provisions fut faite lorsque le plus petit nombre de pains et de poissons était visiblement à portée. Ceci devrait nous montrer la folie et l'erreur de nous permettre de nous laisser limiter par le témoignage des sens physiques, au lieu d'élever notre pensée au-dessus d'un pareil témoignage vers le ciel (l'harmonie), ainsi que le fit le Maître.
Les belles vérités qui nous sont révélées dans le livre de texte de la Science Chrétienne et les autres publications autorisées de la Science Chrétienne triomphent de l'apathie, et nous inspirent le désir de monter et d'avancer,— d'être actifs. Dans son bel article intitulé, “Fidelity,” à la page 340 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy dit: “Sois actif, et, quelque lent que puisse être ton succès, il est certain.” Donc, celui qui est actif de la bonne façon, ayant de bons motifs, ne pourra faire autrement que de réussir, et il commencera certainement à se faire une amélioration marquée dans ses affairs. Le Psalmiste dit de lui: “Il sera comme un arbre planté près des eaux courantes, Qui donne ses fruits en leur saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point: Tout ce qu'il entreprend lui réussira.”
Et pourquoi craindrions-nous d'aspirer à de meilleures choses, puisque le Maître a dit: “Ne crains point, petit troupeau; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume,” et saint Paul dans son épître à Timothée dit que c'est Dieu “qui nous fournit toutes choses en abondance pour que nous puissions en jouir”? Pourquoi ne pas acquérir une compréhension de ces paroles, désirer et réclamer notre héritage à titre d'enfants de Dieu, et jouir des choses bonnes et agréables que Dieu s'attend à nous donner?
La Science Chrétienne réitère l'avis de saint Jacques: “Si l'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous libéralement, sans rien reprocher.” L'exercise de ce christianisme scientifique augmente notre compréhension, et nous donne la sagesse, la prévision et la compréhension cachées et inconnues jusqu'alors. Elle nous met aussi à même de nous conformer à ce que Dieu demande de nous et que notre Leader nous expose à la page 77 du Manuel de L'Église Mère, “Dieu prescrit que tous les actes des membres de L'Église Mère, ... soient caractérisés par la sagesse, l'économie et l'amour fraternel.” Dieu étant le Tout-sage, nous pouvons démontrer que l'homme reflète la sagesse; car l'homme est l'expression de Dieu.
Le manque de gratitude est une grande pierre d'achoppement dans nos efforts de nous élever au-dessus du sens de pauvreté. Il faut permettre à l'esprit de gratitude de pénétrer notre conscience jusqu'à ce que nous puissions toujours voir quelque raison pour être reconnaissant. Certains étudiants ont commencé à avoir de la gratitude pour chaque petite chose qui, dans la plus petite mesure, leur apportait quelque confort, un abri, de la joie et de l'harmonie, et en peu de temps il y avait un changement perceptible dans leur entourage, et ils occupaient un home plus confortable et plus beau qu'ils n'en avaient jamais eu jusqu'alors.
Être reconnaissants de ce que nous avons, c'est tirer le meilleur profit de ce que nous possédons. N'avons-nous pas vu des gens gaspiller presque autant que ce qu'il faudrait pour entretenir une famille? Quelle réprimande concernant les folles dépenses et le gaspillage renfermait cette recommandation que Jésus fit à ses disciples de ramasser les morceaux qui restaient après qu'il eut nourri la foule! Il n'était entré dans cette démonstration remarquable ni temps, ni travail, ni dépense; cependant Jésus ne négligea pas ce qui restait,— même les morceaux furent recueillis pour remplir un but louable. Si souvent nous entendons dire à ceux qui sont très dépensiers: “Que les temps sont durs!” Ils n'ont pas tiré parti de ce qu'ils avaient. S'ils l'avaient fait, ils ne s'inquiéteraient pas si fort et n'auraient pas tant de raison pour lutter. Si nous prenons premièrement soin des choses les plus importantes, celles qui ne le sont pas seront soignées à temps, et lorsque nous les posséderons nous n'aurons pas le souci du manque occasionné par notre cupidité de premièrement vouloir ce qui nous plaît, non ce dont nous avons besoin.
Les Écritures nous disent que “l'amour est ... l'accomplissement de la loi;” et combien il est vrai que si nous avons assez d'amour pour Dieu et notre prochain nous ne resterons pas longtemps dans l'esclavage des pensées qui couvent la pauvreté et que nous venons de mentionner; car l'amour est honnête, bienveillant, désintéressé, sage, actif et obéissant. La pauvreté n'est pas plus la volonté de Dieu pour l'homme que la maladie, le péché ou la mort. L'Amour divin, à qui appartient “la terre ... avec tout ce qu'elle contient,” a donné à Ses enfants plus qu'ils ne peuvent demander ni penser; et c'est pour nous un privilège de réclamer notre héritage et de vaincre, chasser, fouler au pied toutes les croyances charnelles et les erreurs qui nous cacheraient volontiers ce fait glorieux. Ainsi nous comprendrons plus complètement ce que Jésus voulait dire par ces paroles: “Le royaume des cieux est proche.”
Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous deveniez des enfants de lumière.— Jean 12:36.
