L'entendement humain est porté à aller d'un extrême à l'autre, de l'activité fiévreuse à l'inertie indolente. A moins d'être poussé et gouverné par l'Entendement divin, nul ne poursuivra continuellement et avec stabilité une voie ayant pour objet l'accomplissement de quelque grand bien, soit pour la race humaine soit pour son propre avantage. Les divers intérêts de la vie humaine, ses plaisirs et ses peines, tendent tous à détourner les hommes de leur but, et par conséquent à contrecarrer leur succès.
Dans la Science Chrétienne nous nous trouvons face à face avec le fait que notre poursuite du bien doit être continue. On ne nous dit point qu'il n'y a jamais de mouvements rétrogrades, jamais de soi-disant échecs; mais on nous montre très clairement ce qu'il faut faire afin de nous élever audessus de ces difficultés et d'en faire des marchepieds pour monter sur un terrain plus élevé. Dans Ésaïe nous lisons ceci: “Quand l'adversaire viendra comme un fleuve, l'Esprit de l'Éternel lèvera l'étendard contre lui.” N'avons-nous pas tous senti cet envahissement de l'ennemi qui entre comme un flot? Et ne trouvons-nous pas qu'il en a presque toujours été ainsi lorsque nous n'avons pas été sur nos gardes, lorsque nous n'avons pas veillé et prié comme nous le devions?
Qu'il est facile, quand tout semble aller très bien chez nous, de nous reposer sur nos rames et de marcher avec le courant! L'entendement mortel met des milliers de tentations subtiles sur notre chemin pour nous détourner du mode de penser juste et de bien agir. Il nous suggérera peut-être que pour l'instant il est inutile de faire de si pénibles efforts; que tout semble très bien aller pour nous, à la maison et à notre église, de sorte qu'assurément les devoirs sociaux et les plaisirs ont bien droit à un peu plus d'attention et de temps de notre part. Il dira peut-être même que nous avons besoin de nous délasser des efforts incessants de fouler le chemin étroit de la justice!
Ainsi, peut-être écoutons-nous les chuchottements de l'erreur, et cessons-nous de veiller à notre citadelle à tous les points; nous trouvons alors que l'ennemi est entré à grands flots, cherchant à “noyer l'idée-Christ,” ainsi que le dit Mrs. Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 570). Les tempêtes de l'envie, de la jalousie, de la haine, de l'orgueil ou de la colère se précipitent sur nous, et peut-être les exprimons-nous par des paroles malveillantes et courroucées, par des critiques cruelles. Et après?
Ah! combien nous regrettons nos paroles, combien nous voudrions les rétracter, ou effacer l'amertume qu'elles ont laissée dans la mémoire! Nous souffrons plus que ceux contre lesquels notre colère était dirigée; car nous savons que non seulement nous avons été coupables de ces erreurs si visibles, mais, lorsque nous regardons plus au fond, nous voyons que nous avons manqué d'obéir fidèlement aux commandements de notre Maître et aux injonctions de notre Leader, négligé de veiller et de prier, et par conséquent de nous protéger contre les attaques de l'ennemi. Si nous avions été obéissants, nous aurions si bien protégé notre conscience que l'erreur n'aurait pas trouvé d'ouverture pour y entrer. Nous trouvons donc que le péché,— la désobéissance,—était la première erreur qui ait semblé avoir de l'empire sur nous.
Christ Jésus a dit à ses disciples: “Veillez donc; car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur doit venir;” et il illustra ensuite ses paroles par la parabole des bons serviteurs qui étaient toujours prêts pour leur Seigneur et qui l'attendaient. Et puis il leur donna la parabole des dix vierges, et de nouveau il les prévint qu'il fallait veiller. Afin d'être prêts pour la venue de la Vérité, nous devons toujours être vigilants et combattre les tentatives que fait sans cesse le soi-disant entendement charnel de nous détourner du seul but valable dans la vie,— celui de travailler à notre propre salut.
C'est là que l'enseignement de la Science Chrétienne nous donne l'espérance et la certitude de la victoire. Il nous montre qu'aucune de ces fausses prétentions,— jalousie, haine, orgueil, cupidité, ou autres choses de ce genre,— n'appartiennent à l'homme réel, et qu'elles ne font aucunement partie de notre être moral. Car ne sommes-nous pas dès maintenant les fils de Dieu? A titre d'enfants de Dieu, du bien, nous ne pouvons rien réclamer comme nous appartenant vraiment, sauf ce qui est bon et parfait; car, tout ce qui est dissemblable à Dieu est nécessairement irréel et mensonger, Dieu et Sa création spirituelle étant l'infini Tout.
La Science Chrétienne nous enseigne que ces erreurs ne sont qu'autant de faussetés qui, ainsi que l'entendement mortel voudrait essayer de nous le faire croire, font partie de notre être même et sont par conséquent réelles. Puisque le mal est irréel, sans fondement dans la Vérité, nous n'avons pas besoin de craindre le pouvoir hypothétique du péché. Et la connaissance de ceci, accompagnée d'un sincère désir de vaincre tout mal, est un grand pas vers notre démonstration finale du “gouvernement de Dieu, le bien, dans lequel il n'existe aucun pouvoir de pécher” (Science et Santé, p. 405). Beaucoup d'entre nous ont trouvé que, lorsque, selon la croyance, les maux physiques ou les accidents se sont manifestés, on pouvait souvent voir qu'ils étaient la conséquence de la négligence ou de l'insouciance relativement au devoir journalier de la prière et de l'étude, et qu'en raison de ce fait la crainte, le ressentiment et d'autres fausses croyances ont trouvé une place dans la citadelle non gardée de nos pensées. Nous n'avons pas obéi à l'injonction de notre Leader, que l'on trouve à la page 261 de Science et Santé: “Fixez votre pensée fermement sur les choses permanentes, bonnes et vraies, et vous les ferez entrer dans votre expérience dans la mesur où elles occuperont vos pensées.” Pourrait-il y avoir une donnée plus claire du besoin de veiller sur notre mode de penser que celle-là?
On nous enjoint de fixer notre pensée fermement sur le bien,— non seulement de temps à autre, simplement lorsque nous nous sentons fortifiés et élevés par l'étude ou le service, mais résolument, ce qui veut dire invariablement, continuellement, fermement. Et on nous montre que ce n'est que dans la mesure où nous sommes obéissants et fidèles à ce commandement que nous pouvons nous attendre à ce que notre vie manifeste la santé et l'harmonie. Alors, efforçons-nous de toujours lever l'étendard de la Vérité contre l'ennemi, de veiller et de prier sans cesse. Notre Leader, Mrs. Eddy, nous a incontestablement montré la seule manière de démontrer le pouvoir et la suprématie de la Vérité dans notre vie à tel point que les suggestions de l'entendement charnel soient à jamais réduites au silence, et que nous puissions vraiment trouver la paix, la santé et la sainteté véritables, qui sont les droits inaliénables des enfants de Dieu.
Dieu a dit une fois, Et j'ai entendu sa voix redire encore: “La force appartient à Dieu!”— Psaume 62:12.
