Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira.” Ces paroles du Maître sont peut-être parmi celles que l'on aime le mieux. Et ce n'est guère étonnant; car elles constituent la promesse du salut ou de la délivrance de tout genre de maux. Mais nous rappelons-nous toujours les circonstances qui précèdent cette promesse, exprimée dans ces paroles: “Si vous demeurez dans ma parole”?
La “parole” de Jésus était la vérité qu'il enseignait concernant Dieu et l'homme à Son image et à Sa ressemblance; et “demeurez” signifie persistez, persévérez. Prise dans ce sens, la citation signifie: Si vous persévérez ou persistez en saisissant la vérité concernant Dieu et l'homme à Son image et à Sa ressemblance, vous serez affranchis de toute fausse croyance au contraire. En vérité, tout ce dont nous semblons jamais avoir besoin d'être affranchis c'est la fausse croyance concernant Dieu et l'homme.
Le Maître enseigna par ses préceptes et son exemple la valeur de la prière faite avec persistance et importunité; et la lumière que la Science Chrétienne jette sur la prière nous permet de mieux en comprendre l'enseignement. Dans ce merveilleux chapitre sur la Prière du livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy a écrit à la page 3: “Son travail est fait, et nous n'avons qu'à nous servir de la règle de Dieu pour recevoir Sa bénédiction, qui nous met à même de travailler à notre propre salut.”
Il est clair alors que la vraie prière ne cherche pas à persuader le Tout-Puissant de changer quelque chose de réel ou de faire quelque chose qu'il n'a pas déjà accompli. La vraie prière cherche plutôt à rendre la conscience humaine conforme à la vérité concernant la création de Dieu, qui était, qui est et qui sera toujours parfaite. De cette façon les fausses croyances, c'est-à-dire les illusions du sens matériel, se dissipent.
En tous temps l'efficacité de la prière importune a été reconnue par ceux qui ont été divinement inspirés de la compréhension spirituelle. Jacob luttant à Péniel vainquit, ce qui lui donna le pouvoir “avec Dieu et avec les hommes;” et l'Ancien Testament relate aussi que Moïse, Daniel et d'autres s'adressaient fréquemment à Dieu par des prières sincères dont la réponse fut la délivrance. Le prophète Habacuc, s'attendant à Dieu pour avoir une réponse, reçut un message l'exhortant à la patience: “Car bien qu'elle [la vision] ne doive s'accomplir qu'au temps fixé, elle ne tardera pas à arriver à son terme et elle ne trompera point ton attente.” Et nous lisons dans l'Évangile selon saint Luc concernant le grand Maître lui-même que, “étant en agonie, il priait plus instamment.”
En une certaine occasion les disciples demandèrent à Jésus de leur enseigner à prier, et il leur donna la prière que nous connaissons: l'oraison dominicale. Cependant il ne leur laissa pas simplement la lettre de la prière, car dans l'Évangile selon saint Luc nous lisons aussi que dans une courte parabole Jésus leur expliqua qu'ils devraient prier avec importunité. Si quelqu'un d'entre eux allait vers un ami au milieu de la nuit afin de lui emprunter trois pains pour offrir à manger à un hôte inattendu, alors même que l'ami les lui refuserait au premier abord en prétextant l'heure avancée et le dérangement que cela causerait à sa famille, “quand même cet homme ne se lèverait pas pour lui en donner parce qu'il est son ami, il se lèvera à cause de son importunité et lui donnera tout ce dont il a besoin.” Dans une autre circonstance le Maître exhorta ses disciples leur disant “qu'il faut prier toujours, sans jamais se lasser;” et il leur dit la parabole du juge injuste et de la veuve importune, leur montrant encore le pouvoir qu'ont les exigences persistantes et légitimes de briser l'indifférence aussi bien que l'hypothétique opposition persistante des prétentions du mal aux préceptes de Dieu.
Nous savons très peu de chose concernant les premières années du Maître, si ce n'est qu'à l'âge de douze ans il s'occupait des affaires de son Père. Mais Jésus ne s'éleva pas au-dessus de la matérialité tout d'un coup; il progressa pas à pas, et c'est en vertu de sa propre expérience en surmontant la matérialité qu'il fut à même de dire: “Cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira.” Sans nul doute c'étaient ses premières expériences du pouvoir que donne la prière faite avec patience et persistance qui lui permirent de faire les démonstrations complètes du pouvoir de la Vérité: de changer l'eau en vin, de guérir les malades, de nourrir les foules, de marcher sur l'eau et de vaincre la mort.
Dans tout le cours de ses écrits notre Leader bien-aimée, Mrs. Eddy, a appuyé sur le besoin de prier avec importunité. Dans un message à L'Église Mère (Miscellaneous Writings, p. 127), ayant toujours soin de veiller au bien-être d'autrui, elle écrivit: “Il y a une chose que j'ai beaucoup désirée et que je demande encore sérieusement, c'est que, ici et ailleurs, les Scientistes Chrétiens prient chaque jour pour eux-mêmes, non pas verbalement ni à genoux, mais mentalement, humblement et avec importunité. Lorsqu'un cœur affamé demande du pain au divin Père-Mère, Dieu, Il ne lui donne pas une pierre,—mais plus de grâce, d'obéissance et d'amour.”
De même que le Pharaon d'autrefois, qui retenait les enfants d'Israël en esclavage, croyait qu'il y avait du répit, endurcit son cœur et refusa de les laisser aller, de même les Pharaons d'aujourd'hui,—le péché, la maladie, la pauvreté, le manque, les maux de tous genres,—ne demandent rien de plus que du répit. Comme du temps de Jésus, ces esprits impurs — les fausses croyances, les démons — s'écrient: “Laisse-nous tranquilles” (version anglaise).
N'obéirons-nous pas, alors, à l'affectueuse recommandation que fait notre Leader de prier chaque jour pour nous-mêmes, “mentalement, humblement et avec importunité”? Et ne prendrons-nous pas courage et ne nous réjouirons-nous pas de la promesse du Maître lui-même de ce qu'au milieu de la nuit de notre problème, lorsque les ténèbres, le doute et la crainte semblent le plus importuns, nous n'avons qu'à continuer dans sa “parole,” réclamer notre filialité divine et être libres?
 
    
