La solitude semble être un grand problème pour plus d'une personne. Séparés, peut-être, de ceux qui étaient autrefois leurs amis, et qui peuvent encore l'être, éloignés de leur influence bienveillante, il en est beaucoup qui se croient abandonnés et inconsolables. Ils sont seuls, pensent-ils; et dans leur solitude ils se sentent isolés, comme des grains négligés dans un grand univers où règne la malveillance. La solitude semble parfois très réelle, de même que tout autre genre d'affliction humaine peut sembler réelle. Mais la solitude est une croyance erronée, et quiconque voudrait s'en débarrasser devra la considérer comme telle.
On peut dire en toute sincérité que si l'on se donne entièrement à quelque occupation utile, on ne se sentira pas seul; on n'éprouvera pas ce sentiment de solitude qui aboutit si fréquemment à la dépression. Lorsqu'on est occupé on n'a pas le temps de rêver, pas le temps de permettre à ses pensées de se reporter sur soi en imaginations mélancoliques, aussi n'est-on pas tourmenté par la solitude. Mais si l'on cessait d'être occupé et que l'on permît à la pensée de se concentrer en elle-même, alors la solitude serait apte à s'installer en soi, à obscurcir la perspective, à anéantir le bonheur, enfin à rendre la vie misérable.
Or, la Science Chrétienne est le Consolateur de l'humanité entière. Les malades cherchent un refuge et la guérison dans son enseignement; les pécheurs y ont recours pour le pardon — la destruction — de leurs péchés; ceux qui sont affligés, désolés, fatigués, solitaires, trouvent dans sa merveilleuse révélation de la Vérité spirituelle la consolation et des forces accrues; et la solitude est englouite dans la réalisation de l'union perpétuelle de l'homme avec l'Être divin parfait. Éclairée spirituellement, la pensée ne repose plus sur le sens fini et erroné du moi, mais elle contemple les réalités éternelles, où, étant pleinement occupée, seule avec Dieu, elle ressent cette liberté spirituelle qui est le droit de naissance de l'homme.
C'est la compréhension de la Vérité qui affranchit; et Dieu est la Vérité. Qu'est-ce alors que la Science Chrétienne révèle concernant Dieu et qui a ainsi le pouvoir de détruire les maux de l'humanité? Entre autres vérités elle déclare que Dieu est Tout-en-tout; qu'Il est bon; que Sa création, y compris l'homme, est toujours unie à Lui,— en tant qu'idée unie à l'entendement; que la véritable création spirituelle reflète sans cesse les qualités parfaites du créateur parfait. Ainsi, l'homme n'est pas éloigné de Dieu; il n'est jamais séparé un seul moment du créateur de l'univers: l'homme est toujours un avec l'Entendement parfait. Mrs. Eddy écrit à la page 481 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “L'homme est tributaire de Dieu, Esprit, et de rien autre.” Et les paroles qui suivent immédiatement sont fort significatives, attendu qu'elles montrent la nature parfaite de l'être de Dieu, cet être avec lequel l'homme est à jamais uni: “L'être de Dieu est infinité, liberté, harmonie, et félicité sans bornes.”
Au lieu de se soumettre au découragement que cause la solitude, on devrait s'efforcer d'arriver à une compréhension de Dieu et à la relation de l'homme avec Dieu, et s'élever ainsi au-dessus de la croyance. La solitude est un état irréel de ce qu'on appelle la pensée humaine, n'ayant pas de place dans l'être de Dieu, qui est “infinité, liberté, harmonie, et félicité sans bornes.” Christ Jésus connaissait bien l'union de Dieu avec l'homme; et grâce à cette connaissance il conserva son équilibre, son égalité d'âme, sa joie, son pouvoir de guérir, même au milieu des dures épreuves qui le poursuivirent dans sa carrière. Jésus connaissait la vérité; aussi obéit-il à l'injonction du Psalmiste: “Mets ton espoir en l'Éternel! Demeure ferme; que ton cœur se fortifie. Oui, mets ton espoir en l'Éternel!” ainsi que chacun peut le faire, précisément dans la mesure de sa compréhension spirituelle.
Seule la vérité peut satisfaire; seule la vérité absolue peut apporter “la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence;” seule la vérité concernant Dieu et Sa création spirituelle parfaite peut libérer l'humanité des fardeaux du sens matériel erroné. L'étudiant de la Science Chrétienne s'affranchit dans la mesure où il apprend cette vérité; il perd confiance dans les choses terrestres éphémères et temporelles, ainsi que dans toutes leurs éventualités; il place sa foi dans les réalités éternelles de l'être, et perd le sentiment de solitude. “Le Scientiste Chrétien est seul avec son propre être et avec la réalité des choses,” écrit notre bien-aimée Leader à la page 20 de son Message to The Mother Church for 1901; et ce genre de solitude “avec son propre être et avec la réalité des choses” porte en elle la bénédiction de l'être parfait.
Le sens erroné de solitude ne devrait pas être toléré un seul instant. Dès que celle-ci commence à se suggérer, l'étudiant devrait se rendre compte qu'un ennemi tente de porter atteinte à sa paix, et il devrait aussitôt se tourner vers Dieu, la Vérité divine, s'efforçant de réaliser la perfection absolue de l'Être divin et de l'union parfaite de l'homme avec cet Être, et donner ainsi un démenti formel à ce qui est absolument étranger à la vraie nature de l'homme. Dieu est l'Être qui renferme tout, et l'homme n'est jamais séparé de cet Être, dans Lequel sont “la liberté, l'harmonie et la félicité sans bornes.”
