Nul penseur sincère ne saurait douter que le Dieu infiniment sage ne soit capable de gouverner avec sagesse Sa propre création; et, inversement, que l'homme, l'idée de la sagesse infinie, ne soit capable de se laisser gouverner par le créateur infiniment sage. Supposer que Dieu est un tyran, qui fait souffrir et périr les mortels par ses caprices, ce serait introniser et adorer un diable. Croire que la sagesse divine sanctionne et crée un seul élément qui n'a pas l'empreinte de sa nature tout à fait sage et sainte, c'est séparer Dieu de Sa propre création.
Pendant longtemps on a cru que Dieu envoie des épreuves à Ses enfants afin de les punir, et qu'ils ne seraient prêts à entrer dans Son royaume que s'ils étaient affligés et châtiés avant de chercher à être admis dans les demeures célestes. Mais cette théorie se dissipe rapidement dans les ombres; car il n'est pas à supposer que Dieu, qui est Amour, punisse Sa propre création, non plus que Ses idées, pour avoir fait ce qu'elles ne pouvaient éviter. Il est vrai, assurément, que le sens erroné a besoin d'être bouleversé et dérouté avant de céder et de faire place à ce qui est réel; mais ceci n'a lieu qu'afin que le mal fasse place au bien, l'ignorance à l'intelligence, la maladie à l'harmonie et que la lumière se substitue aux ténèbres. Pareil procédé nous donne certainement lieu, non de regretter, mais plutôt de nous réjouir, et c'est ce qu'a voulu dire saint Paul dans sa seconde épître aux Corinthiens lorsqu'il écrivit: “C'est pourquoi je me complais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les détresses, dans les persécutions, dans les afflictions extrêmes pour Christ, car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.”
Dès qu'on se voit en tant qu'homme, qui est l'image et la ressemblance de son créateur, on ne se trouve plus sur une plateforme bouleversée ou susceptible de l'être, mais sur un fondement spirituel, qui ne se meut pas et ne peut être mû. Cette base spirituelle est symbolisée dans les Écritures par un roc, contre lequel les vents et les vagues de la matérialité ont donné en vain avec violence.
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