L'apotre Jacques énonça un fait qui est tout aussi vrai actuellement qu'il l'était au premier siècle, lorsqu'il dit: “La prière du juste, faite avec ferveur, a une grande puissance.” L'histoire des Hébreux montre qu'en cherchant la vérité concernant Dieu et l'homme ils étaient aussi à la poursuite de la connaissance de la vraie prière. Le fait que les disciples qui étaient avec Jésus reconnaissaient la valeur de la vraie prière se voit dans l'Évangile selon saint Luc, où il est dit que dès que Jésus eut fini de prier, l'un d'eux lui dit: “Seigneur, enseigne-nous à prier.” Les disciples d'aujourd'hui qui s'intitulent Scientistes Chrétiens ont encore ce désir d'une connaissance de la vraie prière. Et ce qui le prouve, c'est le fait qu'ils étudient les livres de textes de la Science Chrétienne: la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy; qu'ils s'abonnent aux périodiques de la Science Chrétienne et les lisent; qu'ils fréquentent les services de l'église, et qu'ils s'efforcent de vivre dans l'esprit de la Science Chrétienne. Par tous ces moyens ils étudient, s'appliquent et travaillent, afin de mieux apprendre à prier.
Avant d'acquérir par la Science Chrétienne une connaissance de Dieu en tant que Père-Mère infini, ou bien nous avons, la plupart d'entre nous, complètement négligé de prier, ou bien nous avons fait comme les Chrétiens qui ont imploré Dieu de faire les choses qu'ils pensaient qu'il devrait faire. Bien qu'il y ait eu peu de satisfaction réelle et peu ou point de réponse à ce genre de prière, il y en a encore beaucoup parmi ceux qui se disent imitateurs du Maître qui prient de la sorte. En vérité, il s'en trouve encore parmi nous certains qui s'adressent à Dieu pour maudire autrui, particulièrement ceux que blâment les solliciteurs. Assurément, cela n'est pas faire une prière efficace, quelle que soit l'ardeur avec laquelle on l'énonce, de supplier Dieu, soit de nuire à ceux que l'on blâme, soit de bénir quelque personne au détriment d'une autre.
La question de la vraie prière fut merveilleusement éclaircie lorsque Mrs. Eddy donna sur la toute première page de notre livre de texte: Science et Santé avec la Clef des Écritures, cet énoncé spirituellement illuminé: “Le désir, c'est la prière; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu'ils soient façonnés et exaltés avant de prendre forme en paroles et en actions.” Ses paroles se rapportent à la vraie prière, ou à la vraie manière de s'approcher de Dieu pour obtenir les lumières et le développement spirituels.
Les Écritures abondent en prières qui manifestent le désir, et nous avons pour exemple la prière de Salomon dans laquelle il demanda la connaissance qui lui permettrait de discerner entre le bien et le mal. Au troisième chapitre du Premier Livre des Rois, il est dit que Dieu révéla à Salomon que, puisqu'il n'avait exprimé que le désir de posséder la justice et l'intelligence, non seulement sa prière serait exaucée, mais les richesses et l'honneur lui seraient donnés par-dessus. Salomon aura peut-être cru que c'était là un don spécial que Dieu lui accordait; mais l'étudiant d'aujourd'hui sait que le désir légitime de Salomon le rendait tout à fait conforme à la loi spirituelle toujours présente de Dieu. Grâce à la Science Chrétienne nous apprenons que cette loi opère toujours et qu'elle est à la portée de tous ceux qui aiment Dieu. Elle est clairement exposée dans cet énoncé de Jésus que l'on cite fort souvent: “Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus.”
Parmi les nombreuses autres prières du désir légitime qui se trouvent dans la Bible, il y a dans les Psaumes les exemples suivants: “O Dieu, crée en moi un cœur pur, Et renouvelle en moi un esprit bien disposé,” et: “Que les paroles de ma bouche Et la méditation de mon cœur te soient agréables, O Éternel, mon rôcher, mon rédempteur!” Mais la plus grande prière du désir qui ait jamais été énoncée, c'est probablement celle que fit Jésus, lorsque, se trouvant en face de la croix, le grand Exemple pria en disant: “Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe passe sans que je la boive, que ta volonté soit faite!” Les paroles de notre Leader étaient pleines d'inspiration touchant la prière, lorsqu'elle traça ces mots à la page 127 de Miscellaneous Writings: “Il y a une chose que j'ai beaucoup désirée et que je demande encore sérieusement, c'est que, ici et ailleurs, les Scientistes Chrétiens prient chaque jour pour eux-mêmes, non pas verbalement ni à genoux, mais mentalement, humblement et avec persistance. Lorsqu'un cœur affamé demande du pain au divin Père-Mère, Dieu, Il ne lui donne pas une pierre,— mais plus de grâce, d'obéissance et d'amour.” Il est évident que la prière de sollicitude, savoir, l'aspiration aux qualités spirituelles, la prière demandant que la volonté de Dieu se fasse, est la vraie prière. Il s'ensuit naturellement que l'on doit travailler avec sincérité et vivre conformément à ses désirs.
La mise en pratique des désirs legitimes est encore un procédé mental, que le Scientiste Chrétien devra apprendre et utiliser comme faisant partie de ses désirs d'être bon et de faire le bien. Telle est la prière de l'affirmation. Si l'on ne comprend pas les vérités de la Science Chrétienne et l'affirmation qu'on en fait, on n'est pas apte à avoir la preuve que “la prière du juste, faite avec ferveur, a une grande puissance.” Il faudrait comprendre, cependant, qu'il n'est pas du tout difficile de se rendre compte de ce qu'est la prière affirmative, mais il ne faut pas négliger d'en saisir l'importance.
Un certain dictionnaire donne au mot “affirmer” la signification suivante: “Déclarer ou énoncer positivement; faire un énoncé et soutenir qu'il est vrai.” Cette définition montre clairement que la prière affirmative est la prière qui affirme, ou soutient, ou déclare ce qui est vrai concernant Dieu et l'homme, et maintient alors que cette assertion est vraie, quels que soient les arguments du sens matériel pour prouver le contraire. Peut-être cette question se présentera-t-elle à l'étudiant: La Bible nous autorise-t-elle à appuyer si fortement sur l'affirmation de la vérité? La réponse est que Jésus enseignait et pratiquait la prière affirmative; et la Bible nous y autorise si grandement qu'il semble étrange qu'il ait fallu que la Science Chrétienne en enseignât la nécessité et l'utilité près de dix-neuf cents ans après l'établissement du Christianisme.
Dans l'Evangile selon saint Marc il est relaté que Jésus dit: “Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez obtenu, et cela vous sera accordé.” La traduction de Weymouth le rend ainsi: “Toute chose que vous demanderez par la prière et que vous solliciterez, si vous croyez que vous l'avez reçue, elle vous appartiendra.” Assurément, ceci ne nous autorise pas à instruire Dieu ni à L'implorer en faveur de nos besoins charnels. Il est fort intéressant de constater que dans le Sermon sur la Montagne le grand Enseigneur dit: “Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez;” et puis, immédiatement après, selon le récit de saint Matthieu, il donna cette prière parfaite de la demande et de l'affirmation que l'on appelle l'Oraison dominicale.
Au sépulcre de Lazare, Jésus affirmait très positivement les choses qu'il savait être vraies spirituellement. Alors que le corps de son ami était encore dans la tombe, Jésus dit: “Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé!” Sa prière était puissante; car Lazare sortit de la tombe. Dans le neuvième chapitre de saint Matthieu nous trouvons le récit de ses affirmations de la vérité, preuve de plus du pouvoir de la compréhension spirituelle, lorsqu'il déclara dans la maison de Jaïrus: “Retirez-vous; car la petite fille n'est pas morte, mais elle dort.” Combien la phrase qui termine ce verset semble moderne; elle est ainsi conçue: “Et ils se moquaient de lui.” Mais là encore il prouva que la raillerie de l'incrédule ne saurait empêcher que la prière de l'affirmation ne trouve sa réponse en ce que la volonté de Dieu se manifeste.
Mrs. Eddy a nettement enseigné, et l'étudiant de la Science Chrétienne apprend bientôt, que le mode de penser affirmatif est le penser constructif, et qu'il aboutit à la guérison mentale et physique. Elle dit à la page 418 de Science et Santé: “La Vérité est affirmative et confère l'harmonie.” Nous entendons par là que la vérité concernant Dieu et l'homme opère dans les affaires humaines, grâce à une constante affirmation de cette vérité. Il faudrait comprendre cependant que: simplement énoncer la lettre n'est pas ce qui est demandé de nous, mais, que lorsque ces déclarations deviennent “la prière du juste, faite avec ferveur,”— de l'homme qui est absolument pénétré de l'esprit du Christ,— elles ont une grande puissance, et l'harmonie qui appartient à l'enfant de Dieu se manifeste.
C'est ainsi que les disciples d'aujourd'hui apprennent par la Science Chrétienne à prier “sans cesse.” Ils apprennent à chercher “premièrement” le royaume de Dieu “et sa justice,” et à savoir que la prière de la sollicitation et de l'affirmation spirituelles ouvre la porte qui mène à la compréhension et à la démonstration de la puissance divine dans les affaires humaines. Les disciples apprennent que Jésus a enseigné l'emploi de cette prière, et que de même qu'il s'en servait pour guérir les malades et ressusciter les morts, ils peuvent et doivent eux-mêmes en faire autant. Ils apprennent aussi que, de même que le grand Exemple s'éleva au-dessus de tout argument du soi-disant entendement humain ou mortel, grâce à sa compréhension de la vraie prière, ainsi feront-ils eux-mêmes. Les étudiants de la Science Chrétienne doivent marcher selon la justice tout le long de la route; ils doivent chercher et affirmer et déclarer et soutenir la totalité de Dieu et les faits de la réalité spirituelle, jusqu'à ce que toute croyance en ce que l'Entendement divin n'a pas créé, et ne connaît par conséquent pas, soit expulsée de la conscience.
Le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre de telles choses! Or, ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit.— Galates 5:22–25.
