Dans sa première épître, saint Jean explique clairement que l'état spirituel de l'homme dépend de son acceptation de certains faits fondamentaux du Christianisme. “Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu,” déclara-t-il; et plus loin il ajouta: “Parce que tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde; et la victoire par laquelle le monde a été vaincu, c'est notre foi.” Ici le disciple bien-aimé fonde carrément sur la foi la victoire remportée sur la croyance matérielle; c'est-à-dire que nous sommes à même de surmonter le penser erroné dans la mesure de notre foi. Un traducteur moderne de ce passage le rend sous cette forme précise: “Notre foi, c'est là le vainqueur qui vainc le monde.”
Les Scientistes Chrétiens ont bien lieu d'être reconnaissants de ce que Mrs. Eddy ait défini les mots et les termes de façon à éclaircir la signification de certains passages bibliques qui, autrement, éveilleraient des doutes. Tel est le cas concernant le passage en question; car, manifestement, la foi, dans le sens général du terme, ne saurait guère vaincre toutes les prétentions adverses qui entraveraient volontiers l'avancement spirituel. L'apôtre avait en vue quelque chose de plus qu'une simple foi lorsqu'il écrivit ce passage important. Ce quelque chose, Mrs. Eddy l'indique précisément à la page 23 de Science et Santé avec la Clef des Écritures. Traitant les doctrines et la foi, elle dit: “Si la foi n'est qu'une simple croyance, elle est comme un pendule oscillant entre rien et quelque chose, n'ayant point de fixité.” Elle ajoute ce qui suit et qui est très significatif: “La foi, élevée jusqu'à l'intelligence spirituelle, est l'évidence obtenue de l'Esprit, qui réprouve le péché de toute sorte et établit les revendications de Dieu.” Nous avons ici la définition de la qualité de foi qui surmonte la croyance au mal et nous rend victorieux.
“La foi, élevée à la compréhension spirituelle,” a comme base la connaissance de Dieu, connaissance définie et certaine, acquise grâce à l'expérience de la démonstration,— opération qui classe la connaissance absolument en dehors du doute. Voici notre course tout indiquée pour nous et établie avec les phares de la vraie expérience, qui permit à notre grande Leader de parler avec autorite. Il a ete complètement démontré qu'elle était arrivée à la foi victorieuse.
Ainsi, le problème qui se présente à chacun de ceux de nous qui sommes désireux de progresser spirituellement, c'est d'apprendre comment il est possible d'élever la foi à la compréhension spirituelle; comment la foi aveugle peut se transformer en ce genre de foi qui permet de dire: Je sais, parce que j'ai prouvé l'efficacité du Christ, la Vérité. C'est le genre de foi dont Christ Jésus affirma qu'elle transporterait les montagnes. Dans une certaine circonstance, les disciples, se rendant compte du besoin de grande foi, dirent avec instance au Maître: “Augmente-nous la foi!” et le Seigneur répliqua: “Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier: Déracine-toi et va te planter dans la mer; et il vous obéirait.” Ainsi Jésus représenta en langage imagé la puissance de la foi. Pareille foi nous met à même de démontrer la puissance de la loi divine et de vaincre la soi-disant loi matérielle. Saint Paul reconnaissait aussi pleinement le pouvoir de la foi, qu'il considérait comme communication divine. “En effet, c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi,” déclara-t-il; “et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu!” Saint Paul envisageait pareille foi comme le moyen de salut,— le don de l'Amour divin.
Il semble inévitable que les mortels, en se frayant un chemin pour sortir de la croyance matérielle, hésitent, reviennent sur leurs pas, se détournent et s'échappent, car le soi-disant entendement mortel ou charnel fuit de son propre gré la vérité, qu'il sait être son destructeur. Cependant, ce n'est pas une raison pour que les mortels hésitent ou diffèrent, car, inévitablement, l'erreur finira par être détruite. L'humanité ne gagne rien à se livrer aux croyances à la matière, en transigeant avec le mal. La confiance absolue dans la puissance divine est, selon Mrs. Eddy, la norme digne de la victoire; nulle autre n'a le droit de remporter et de porter la couronne de domination que Dieu a donnée à tous Ses enfants. Il paraît évident, à mesure que l'on avance dans l'expérience humaine, que la foi dans la matérialité, quelle qu'en soit l'espèce ou la forme, est mal placée. Pareille foi, n'ayant en réalité aucune demeure, est aussi agitée que le pendule proverbial, qui balance tout au long entre le doute et l'assurance. A mesure que ce manque de stabilité de l'expérience humaine devient manifeste, il s'élève un ardent désir d'avoir des rapports avec ce qui est stable, une fortresse qui ne cède pas aux assauts de l'ennemi. Combien les étudiants de l'enseignement de Mrs. Eddy sont reconnaissants du précieux privilège qu'ils ont d'avancer le long du chemin que la découverte et l'établissement de la Science Chrétienne ont si bien dégagé pour eux. Et il ne suffit pas qu'ils expriment leur gratitude en paroles, à moins que ces paroles ne soient le signe extérieur de la régénération mentale qui établit la foi victorieuse.
Le monde contemple cette vertu sublime, cette foi victorieuse, et, en la contemplant, il s'émerveille. Le monde n'attend d'aucun autre groupe de disciples du Maître ce qu'il attend des Scientistes Chrétiens. Pourquoi? Parce qu'ils présentent les œuvres sous forme de vies chrétiennes, qui démontrent une foi victorieuse sur l'erreur,— le mal, sous ses formes multiples. Dans la mesure où les preuves se répandront, la merveille sera rehaussée, et il en ressortira que l'humanité se tournera de plus en plus vers la lumière de la Vérité spirituelle.
