La sérénité du petit enfant est un état de conscience auquel beaucoup de gens aspirent, lorsque les soucis et les responsabilités pèsent sur eux et que le soleil semble être changeant. David parle joyeusement d' "un matin sans nuages;" et pareil matin ne se lève qu'à l'aurore de l'Amour divin. L'enfant lui-même semble être un petit centre de tempête lorsqu'il se laisse aller à des accès de propre volonté et de colère. L'adulte — qui, après tout, n'est qu'un grand enfant — semble parfois être secoué par des tempêtes plus orageuses, et son horizon est quelquefois obscurci par d'épais nuages: maladie, crainte et chagrin. Pour beaucoup, un événement comme celui du "matin sans nuages" semble presque inconcevable. Ne se rendant pas compte qu'on peut obtenir la paix spirituelle, dès ici-bas et dès maintenant, la majorité des humains s'attendent vaguement à un état futur où ils comptent se reposer de leurs labeurs et se défaire de leurs soucis.
A côté d'un ruisseau qui descendait précipitamment de la montagne, bondissant à tort et à travers par-dessus les galets, ramassant dans sa course toutes espèces de débris,— branches mortes, herbes déracinées,— et les attrapant dans ses tourbillons, l'auteur de ces lignes vit une touffe de primevères qui avaient pris racine sur un lit de mousse surplombant une cascade bruyante,— la vision d'une beauté sereine, qui n'a pas conscience de soi. La plante de primevères, bien qu'elle fût stationnaire, n'était ni oisive, ni stérile, ni inutile. Heureuse de fleurir abondamment, elle ne prenait pas pour prétexte d'être dans un voisinage agité et bruyant. Au contraire, la plante calme semblait transmettre un sentiment de paix qui, réduisant au silence le tumulte du ruisseau, permettait d'entendre le tendre appel de l'Amour divin, qui pénètre facilement dans toute oreille attentive.
A la page 89 de Retrospection and Introspection, Mrs. Eddy parle du "silence éternel et de l'Amour inébranlable." Si le genre humain pouvait donc faire cesser sa précipitation, se reposer mentalement pendant un moment et écouter cet appel de l'Amour divin, son message pur pénétrerait dans le cœur, en ferait tendrement fondre la dureté, en soulagerait la douleur, en sécherait les larmes et en ferait disparaître les craintes. Seul, l'Amour divin est sans nuages; et le cœur qui, dans l'oubli de soi-même, demeure dans "l'Amour inébranlable," profite des douces leçons d' "un matin sans nuages," Mrs. Eddy écrit à la page 355 de Miscellaneous Writings: "Ne souffre pas que les nuages, c'est-à-dire les péchés, se rassemblent et tombent en brouillard et en pluies de ton atmosphère mentale." Celui qui reste ainsi avec Dieu est tendrement protégé contre la crainte et la presse irritables, et avance sereinement avec une humilité enfantine et une confiance pleine de reconnaissance.
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