On commence la mise en pratique de la Science Chrétienne au moment où l'on entreprend de l'appliquer à sa vie journalière. Quels que soient nos occupations, notre milieu, nos problèmes, nos difficultés, chacun est libre de se mettre à ce travail. Sans nous préoccuper des handicaps, des désavantages ou des erreurs du passé, ni de savoir combien éloignés nous sommes de la norme établie par la Science Chrétienne, l'opportunité de mettre quotidiennement en pratique les enseignements de Christ Jésus est toujours présente.
Les opportunités qui se présentent à chacun de nous sont tout aussi nombreuses que celles qui se présentent aux autres; et les avantages futurs que nous espérons viennent toujours lorsque nous faisons un plein usage de ce que nous avons. Les obstacles apparemment les plus grands peuvent être nos opportunités les plus grandes. Sans aucun doute, beaucoup ont eu de la difficulté à comprendre cela — et ne le comprennent peut-être pas encore. C'est une leçon que nous devons tous apprendre; à savoir: que les choses mêmes que nous appelons des obstacles, c'est-à-dire les entraves apparentes à notre succès, même les petits désaccords qui font que nous voudrions être en quelque endroit où nous ne les aurions pas, ne sont qu'autant d'excellentes opportunités de démontrer la Science Chrétienne. Si nous avons le désir de mener une vie qui manifeste le caractère Chrétien, de bénir, guérir et produire l'harmonie,— bienfaits qui sont entrés si libéralement dans nos vies,— n'attendons pas des conditions plus favorables, où nous espérons n'avoir plus d'erreurs à combattre. Jusqu'à ce que nous fassions valoir les talents qui nous sont donnés, nous ne sommes pas dignes d'en recevoir d'autres.
L'Amour divin nous donne toujours les opportunités que nous sommes prêts à accueillir. Nous devons résoudre nos problèmes et non les éviter. Les choses mêmes que nous négligeons ou auxquelles nous cherchons à échapper sont des occasions de mettre en pratique ce que nous avons appris. Si nous en connaissions déjà la solution, ces problèmes n'auraient plus le sens que nous y attachons. Éviter une question de mathématiques, ce n'est pas la résoudre; car lorsqu'elle se représente, elle reste encore sans réponse; mais dès que le problème est résolu, il a disparu en tant que difficulté. C'est par la victoire, non par la retraite, que nous nous affranchissons du mal d'une manière permanente. Cela ne signifie pas que nous devrions affronter le danger ou le mal sans nécessité. Là où Dieu, le Principe divin, le requiert, et il existe une raison morale pour que nous le fassions, Il nous délivre des illusions de l'erreur. Dieu nous révèle le moyen de surmonter toute difficulté; ainsi que le dit Mrs. Eddy, à la page 385 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Tout ce qu'il est de votre devoir de faire, vous pouvez le faire sans que cela vous nuise.”
Par conséquent, commençons où nous sommes. L'erreur nous dit peut-être que notre milieu est mauvais; qu'on ne veut pas de nous là où nous nous trouvons; que si seulement nous pouvions être ailleurs, tout irait bien; que, vu les circonstances, nous sommes gênés dans nos progrès, et qu'il est nécessaire que nous changions; qu'il faudrait que nous partions. Le mal voudrait toujours que le bien qui commence à se développer dans notre pensée s'en aille; car là où le bien demeure, il déplace le mal. Si nous semblons reculer temporairement, ce ne devrait être que pour consolider nos fortifications, ou pour obtenir de la Vérité les renforts dont nous avons besoin pour réussir. Si nous maintenons des qualités spirituelles dans notre penser, elles nous maintiendront à notre place légitime. Si quelque chose doit être déplacé, ce sera l'erreur; car l'erreur ne peut déplacer la Vérité ni son expression. Puisque la place légitime de l'homme est en Dieu, ce qu'il importe que nous trouvions, c'est un bon état de conscience composé de vraies qualités spirituelles, qui sont toujours désirables. Le bien que nous reflétons nous protège contre le mal et éveille le bien autour de nous.
Quand bien même il semble y avoir autour de nous beaucoup de choses qui ne sont pas harmonieuses, ce n'est pas toujours là un signe que nous sommes dans un lieu qui ne nous convient pas. C'est là où la Vérité se manifeste le moins qu'on en a le plus besoin. Si nous nous trouvons où nous sommes, c'est peut-être pour une bonne raison. Nous aimerions que notre entourage fût pour nous d'une certaine utilité; mais réfléchissons-nous aux services que nous pouvons rendre à notre milieu? L'égoïsme ne nous rendra heureux dans aucun milieu. En essayant d'échapper à l'erreur et d'en substituer une à une autre, nous n'en guérissons aucune, mais nous conservons l'ancienne erreur dans notre pensée,— la seule place où elle puisse jamais prétendre exister,— et nous y en ajoutons une nouvelle. Nous essayons d'échapper à l'erreur, mais nous ne voulons pas nous rendre à la Vie et à l'Amour divins, notre unique port de salut.
La raison de l'insuccès humain dans la démonstration de l'harmonie est la répugnance qu'ont les mortels à immoler le moi, à renoncer à la matérialité que nous faisons nôtre et à aimer notre prochain comme nous-mêmes. Il est beau de voir comment maintes formes de maladie et d'inharmonie cèdent ou disparaissent à mesure que des éléments plus bienveillants entrent dans la pensée. Il n'y a point d'endroit si obscur que nous ne puissions l'éclairer un peu, au moins pour nous-mêmes. Ce qu'il nous faut faire, c'est de simplement adhérer à la Vérité, jusqu'à ce que nous ayons exclus tout sens de la réalité de l'erreur. Plus cela nous semble difficile à faire, plus grandes seront et notre bénédiction et notre récompense.
En réalité, ce n'est ni la haine ni le ressentiment des autres qui nous nuit, mais ce que nous en retenons et reflétons nous-mêmes. La tendance à se laisser contrarier par les actes ou les paroles d'autrui indique que l'erreur nous apparaît encore comme une réalité. On n'est jamais troublé par ce que l'on reconnaît comme n'étant rien; et, assurément, aucune condition d'erreur, soit de pensée, de parole ou d'action, n'a jamais existé et n'existera jamais dans l'Entendement divin. On a toujours besoin de la lumière; mais comme le dit Jésus: “Si donc la lumière qui est en toi n'est que ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!” Et pouvons-nous alors nous étonner que d'autres cherchent à les éviter?
C'est la bonté que nous exprimons, même à ceux qui semblent ne point nous aimer, qui écarte les épines de notre sentier et fait disparaître la maladie, la discorde et la douleur. Alors, ainsi que le Maître nous l'a commandé, ne laissons-nous tomber, sur les méchants et sur les bons, que le rayonnement de nos pensées d'amour, afin que nous aussi nous reflétions la perfection; ou faisons-nous du bien à l'un et nous montrons-nous intolérants envers un autre? Aimer nos ennemis est bien plus que nous abstenir de les haïr ou même de paraître obligeants. Dès que nous admettons qu'il existe un enfant imparfait ou une chose imparfaite dans l'univers de Dieu, nous avons, selon la croyance, fait de l'imperfection une partie de notre conscience. Nous ne pouvons nous considérer comme enfants de Dieu que lorsque nous sommes prêts à considérer aussi les autres comme Ses enfants.
En résolvant nos problèmes nous-mêmes, il nous est facile d'aider les autres à suivre la ligne de conduite que nous avons suivie nous-mêmes. Le guide est à même de conduire les autres, parce qu'il connaît parfaitement le chemin; le maître est capable de faire profiter de son savoir, parce qu'il a approfondi lui-même le sujet qu'il enseigne. De même, ce que nous démontrons pour nous-mêmes nous permet d'être utiles aux autres; mais si nous évitons continuellement de résoudre nos problèmes, l'aide que nous donnerons aux autres dans les mêmes circonstances ne sera peut-être pour eux que l'expédient qu'elle a été pour nous,— un moyen humain, basé sur l'évidence des sens matériels. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas aider les autres, alors même que notre problème personnel n'a peut-être pas été entièrement résolu; mais que le travail peut s'accomplir plus promptement si notre propre vision est claire. A la page 455 de Science et Santé, Mrs. Eddy écrit: “Si vous êtes vous-même submergé dans la croyance à la maladie ou au péché et que vous les craignez, et si, connaissant le remède, vous négligez d'utiliser les énergies de l'Entendement pour vous-même, vous n'avez que peu ou point de pouvoir pour aider aux autres.”
Tout vrai Scientiste Chrétien désire se rendre utile aux autres; et il peut le faire souvent de certaines manières dont il ne s'est pas encore avisé. Aider à porter le fardeau d'un autre ne signifie pas toujours qu'il faut lui donner un traitement selon la Science Chrétienne. Tout sens erroné que nous avons pu avoir de lui ou de son problème en tant que réel, accroître peut-être la réalité apparente de ce dernier. Nous pouvons donc commencer par le débarrasser du fardeau de toute opinion ou faute dont nous l'avons peut-être tous chargé; et quelle aide merveilleuse pour celui qui se trouve ainsi soulagé, si peu que ce soit, du fardeau qui provient quelquefois de l'opinion erronée et de la condamnation injuste que d'autres peuvent entretenir à son égard!
Lorsque nous désirons faire profiter les autres du bien que nous avons démontré nous-mêmes, nous ne craignons pas qu'on nous ravisse nôtre, mais nous nous apercevons, au contraire, que notre sens du bien infini s'est accru. Le bien que possèdent les autres ne nous enlève rien de celui que nous possédons, car le bien bénit tout le monde également.
Il s'ensuit qu'au lieu d'attendre que les autres changent, nous pouvons opérer une partie du changement nous-mêmes: nous pouvons changer d'attitude envers eux. Notre difficulté n'a pas tant de rapport avec eux qu'avec notre propre sens erroné concernant l'homme. Refusons d'admettre comme réel tout sens d'un homme autre que celui que Dieu connaît. Une force émanait de Jésus, non parce qu'il fermait les yeux sur le mal, mais parce qu'il reconnaissait le bien en tant que réel et le mal en tant qu'irréel; et cela détruisait la mauvaise croyance. En n'admettant point d'autre homme que l'homme parfait, en n'en voyant pas d'autre et en s'attendant à n'en rencontrer aucun autre, nous nous apercevons que nos difficultés commencent à disparaître et que notre conflit était avec l'erreur obstinée de notre propre pensée, qui ne voulait pas se soumettre à l'Amour divin pour être guérie de son sens erroné concernant notre prochain.
C'est à présent que chacun de nous doit appliquer et pratiquer la Science Chrétienne. Quand bien même nous nous trouverions en quelque endroit où nous ne pouvons énoncer la vérité à haute voix, nos vies peuvent refléter la Vérité sur toute créature. Il n'y a pas de plus grand besoin que celui que nous avons tous de mettre en pratique les enseignements du Maître dans toutes les activités de la vie journalière. Il n'y a pas de position terrestre plus élevée à occuper que celle-là. A la page 15 de Science et Santé, nous lisons ces paroles: “La pratique non le culte extérieur, la compréhension non la croyance, gagnent l'oreille et la droite de l'omnipotence, et nous attirent assurément des bienfaits infinis.” Chacun de nous a toutes les heures de chaque jour pour mettre la Science Chrétienne en pratique. Nous pouvons donc à chaque moment guérir les prétentions de la discorde ou du mal qui se présentent à notre pensée. De cette manière, nous réaliserons le pouvoir et de bénir et d'être béni.