Bien que Josué fût à même de percevoir et de démontrer que des efforts réunis, faits sous la direction du Principe divin, lèveraient les obstacles sérieux au progrès humain vers l'Esprit, il restait à Christ Jésus, en raison de la richesse de sa compréhension, de nous montrer que Dieu, le fournisseur infini, répand Ses bienfaits également sur tous les hommes. Si Caïn avait levé les yeux vers l'Esprit au lieu de les baisser sur la matière, il aurait perçu la nécessité de mettre sa pensée en harmonie avec la réalité divine; il n'aurait pas cédé à la mauvaise croyance qu'un autre pouvait le priver de l'approbation de Dieu.
Il n'est pas nécessaire de rivaliser avec nos semblables pour obtenir la faveur de Dieu. Nous possédons déjà cette faveur. Ne sommes-nous pas tous, en réalité, les enfants de l'unique Père-Mère? Et le Maître ne nous a-t-il pas assuré que Dieu fait tomber la pluie et briller le soleil sur les injustes comme sur les justes,— sur ceux qui entretiennent de fausses croyances, comme sur ceux qui comprennent quelque peu la réalité de l'être? C'est, cependant, cette question de la compréhension de la réalité de l'être qui est à la base du problème tout entier.
Mrs. Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit à la page 275 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Pour saisir la réalité et l'ordre de l'être dans sa Science, il vous faut commencer par considérer Dieu comme le Principe divin de tout ce qui existe réellement.” Et saint Jean dit: “Toutes choses ont été faites par elle [la Parole], et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.” Le problème se résout donc naturellement dans la compréhension de la nature de Dieu et Sa création.
Or, Dieu, le Principe divin, est nécessairement sans “variation” ni “ombre de changement.” Par conséquent, tout ce qui procède de Dieu est gouverné par des lois qui sont aussi fixes et immuables que leur Principe. On peut dire que la relation de Dieu à l'homme réel — de l'Entendement divin à son idée — est semblable à celle qui se trouve entre le soleil et les rayons qui en émanent. Le soleil, source de toute lumière solaire, et le rayon, voie au moyen de laquelle la lumière est présentée et rendue sensible, sont des symboles de la vérité de l'être suivant laquelle Dieu est le Principe de toutes choses, et l'homme est l'image, l'idée, de tout ce que Dieu est; car, ainsi que Mrs. Eddy l'affirme clairement à la page 470 de Science et Santé: “L'homme est l'expression de l'être de Dieu.”
Un rayon de lumière a les qualités de la lumière, et normalement il n'entrave pas la lumière émise par un autre rayon. Il ajoute plutôt à la somme totale de la manifestation de la lumière. Il ne rivalise pas, il ne peut rivaliser avec d'autres rayons de même nature. Au contraire, il coopère avec eux; et comme chaque rayon agit en coopération avec tous les autres, le tout est exprimé.
L'homme spirituel est le reflet de Dieu. Il exprime la nature, les qualités ou attributs de la Divinité. L'homme spirituel n'a aucune existence en dehors du Principe divin; il ne peut rien manifester qui ne soit contenu dans la “grande Cause Première” et qui n'en émane pas. Par conséquent, chacun de nous, dans la réalité de son existence, est l'expression individuelle des qualités ou attributs de Dieu. Nous fiant absolument à l'Entendement divin pour être gouvernés, nous savons que rien ne peut s'interposer entre l'homme et son Créateur. Nous rendant compte qu'en réalité la vraie existence dépend uniquement de l'omniprésence et de l'omniscience de Dieu, nous sommes convaincus qu'il n'y a et qu'il ne saurait y avoir aucun pouvoir, aucune présence ni aucune intelligence capables de nous priver d'un bien quelconque; et l'amour de Dieu étant illimité, nous pouvons être certains que ni nous ni les autres ne pouvons être persuadés que l'Amour divin ne suffit pas à remplir tous les besoins humains.
C'est ainsi que les hommes collaborent avec Dieu dans la compréhension de l'unité du Principe et de son idée, et coopèrent les uns avec les autres dans l'expression de cette compréhension. Il n'est pas de pouvoir capable de séparer l'homme de Dieu, ni de persuader la pensée éclairée que l'homme peut être privé d'aucun des bienfaits que Dieu lui accorde. Il n'est rien qui puisse empêcher cette même pensée éclairée de prouver que “tous les hommes ont un Entendement, un Dieu et Père, une Vie, une Vérité et un Amour” (Science et Santé, p. 467) et que, dans la mesure où chacun comprend ce fait sublime, la crainte et l'envie disparaîtront et toute rivalité cessera. Alors, nous chercherons ensemble — nous collaborerons —à exprimer l'unité, la totalité du bien.
