La Christian Science n'est pas "venue dans ma vie"— car je ne savais pas ce que c'est que de vivre avant qu'elle me l'enseignât. Je n'étais parvenue à suivre mes études à l'école secondaire et à faire deux années de collège qu'à force de volonté et en renonçant à presque tous les amusements, en dormant plusieurs heures chaque jour, et en ne faisant usage de mes yeux que lorsqu'il le fallait absolument. Au début de ma troisième année de collège j'eus un affaiblissement complet et ma volonté s'écroula également. Au cours des sept mois qui suivirent on essaya consciencieusement de divers remèdes: un traitement dans un sanatorium, une grave opération chirurgicale, un repos complet et un régime minutieux. Un spécialiste pour les nerfs fut également consulté. Au bout de ces sept mois il m'était impossible de me lever plus de quelques heures par jour, je n'étais capable de marcher que fort peu, ne pouvais voir personne excepté ma famille immédiate, et ne pouvais lire que pendant quelques minutes consécutives. Comme je n'avais point de convictions religieuses, aucune consolation ne pouvait me venir d'une telle source, en sorte que mes pensées étaient surtout consacrées à considérer le moyen par lequel je préférerais mourir.
A plusieurs reprises l'on m'avait présenté la Christian Science, mais je l'avais toujours catégoriquement refusée. Lorsque, finalement, il ne me restait plus rien d'autre à faire, j'allai trouver un praticien; je lui déclarai impoliment que je n'avais aucune foi en la Christian Science, que lors même que mon désir était d'être guérie, je ne tenais aucunement à connaître cette religion, et que je n'irais jamais à l'église même si mon état me le permettait. Je fus guérie. Je terminai mes études au collège et fus non seulement à même de faire mon travail avec facilité mais pus également prendre part aux autres activités et pleinement en apprécier le privilège. Depuis deux ans je travaille régulièrement et n'ai jamais manqué une heure pour cause de maladie.
La Christian Science m'a non seulement donné toute la santé que je possède mais aussi toute ma religion. Les cultes auxquels j'assiste régulièrement parce que j'en éprouve le désir, sont une grande source de joie et de réconfort, mais j'apprécie par-dessus tout la guérison journalière de l'égoïsme, de l'inertie et de la crainte, défauts qui avaient accompagné mes années de limitation physique et de dépendance d'autrui, et aussi la guérison de l'orgueil intellectuel par la connaissance du fait que l'Amour et l'intelligence ne font qu'un, connaissance que seule la Christian Science nous donne.
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