Dans une université, lors d'un concours d'étudiants pour déterminer les cinquante plus beaux noms, il se trouva que tous les concurrents avaient mentionné les mots mère et maternité. Or, bien entendu, ce qui fait la beauté d'un nom, c'est le sens qu'il nous apporte. Y a-t-il des mots qui équivalent les termes mère et maternité? Dès sa plus tendre enfance, un homme ne connaît pas d'être plus proche et plus cher que sa mère: c'est elle qui pourvoit le mieux à ses besoins, elle qui réconforte, elle enfin qui lui sacrifie toutes choses. Par l'éducation, par de bons préceptes, une mère sage dirige son enfant vers le bien, lui enseigne la discipline de soi et cherche constamment à entraîner son jeune esprit dans les voies les plus propres selon elle à lui assurer le bonheur. Le souvenir d'une mère douce et bonne a aidé maint jeune homme et mainte jeune femme à résister à la tentation, et nombreux sont ceux qui, après avoir parcouru la route spacieuse du mal, sont revenus à Dieu par l'évocation de la première prière qu'elle leur a apprise ou des histoires si judicieuses qu'elle leur a racontées dans leur enfance.
Dans la Christian Science nous apprenons que toute chose matérielle est une contrefaçon de l'idée spirituelle. A la page 16 de "Science et Santé avec la Clef des Écritures," Mrs. Eddy donne l'interprétation de la Prière Dominicale, commençant par ces termes: "Notre Père qui es aux cieux, Notre Père-Mère Dieu, tout harmonieux, Que Ton nom soit sanctifié; Unité adorable." Par cette révélation de notre Parent divin, Dieu est singulièrement rapproché de chacun de nous. Quand nous examinons la maternité humaine dans ce qu'elle a de meilleure, elle n'est qu'une ombre de ce que le divin Père-Mère est à l'homme. La tendresse, les soins, l'amour et les vœux dont la mère enveloppe son enfant ne sont que de faibles expressions de la maternité divine de Dieu. Dans son amour même une mère peut échouer; son désir d'épargner à l'enfant toute expérience désagréable peut enlever à celui-ci les meilleures occasions de fortifier son caractère en luttant avec la tentation et en apprenant les joies d'une victoire sur le moi; dans son amour jaloux elle est apte à oublier qu'en aimant les autres elle ne cesse pas d'aimer son enfant. Un faux sens de ses devoirs maternels peut l'induire à tracer longtemps à l'avance des projets pour un lointain avenir, portant atteinte ainsi au droit de propre-gouvernement et de libre formation de son enfant. Son amour peut la rendre faible ou par trop sévère; et combien grande sera sa peine quand, selon le sens limité des choses, elle sera séparée de l'être aimé.
Combien différent est notre Père-Mère Dieu! L'Intelligence divine, la sagesse éternelle, n'est pas absente de sa réflexion pour un seul instant. L'Amour divin est infini et comprend toutes choses; il ne se trompe jamais et ne faillit jamais. Jalouse de nous voir aimer des gens et des choses plus que le bien, à l'encontre du Premier Commandement, "Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face," l'Intelligence divine est toujours patiente et nous donne avec une tendresse et une compassion infinies les occasions nécessaires au développement de notre compréhension. Une étudiante de la Christian Science en eut un exemple fort utile voici quelques années. Une petite fille fut amenée chez ses grands-parents. Comme elle n'avait jamais été séparée de sa mère, on craignait beaucoup que celle-ci lui manquerait, surtout pendant la nuit. Les choses se passèrent en effet comme attendues. Quand l'enfant se réveilla et se vit dans un milieu qui lui était étranger, quand elle entendit une voix qui n'était pas celle de sa mère, elle se mit à pleurer de façon pitoyable et refusa de se laisser consoler par qui que ce soit. L'étudiante demanda à être laissée avec la petite. "Oh! lui dit-on fiévreusement, la Christian Science peut être excellente pour certaines choses, mais vous ne comptez pas calmer cette enfant avec!" Constatant toutefois l'inutilité de ses efforts, la grand'mère quitta la chambre. La Scientiste médita un instant, persuadée que l'Amour est toujours à portée et qu'il n'est pas de situation dans laquelle sa loi d'harmonie ne saurait être démontrée. L'enfant voulait l'amour de sa mère; elle y avait droit. Qui était sa mère — qui est la mère de chacun — sinon Dieu? La belle définition de la mère dans le Glossaire de "Science et Santé avec la Clef des Écritures" (p. 592) fut méditée: "Mère. Dieu; le Principe divin et éternel; la Vie, la Vérité et l'Amour." Le sentiment que la Vie, l'Amour et la Mère sont synonymes, s'imposa. Le seul fait d'être vivant est la preuve que notre Père-Mère Dieu est avec nous. Que pouvait-il manquer à cette petite quand en réalité les enfants de Dieu ont toujours le nécessaire? Inutile d'ajouter que l'enfant trouva son repos et se réveilla le lendemain heureuse et pleine de vie. Ceci se passait il y a quelques années, mais la guérison fut permanente; sans aimer moins sa mère terrestre elle apprit à apprécier l'amour partout où elle le rencontra, elle-même manifestant l'Amour.
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