Lorsque Shakespeare déclara: “Le monde entier est un théâtre et les hommes et les femmes ne sont que des acteurs,” il prononça un aphorisme dont la vérité est évidente principalement à cause du fait que chez les acteurs en général le sentiment de leur propre-importance tend à éclipser le but de la pièce. La fonction réelle de l'artiste, c'est de représenter fidèlement les idéaux de l'auteur dont il personnifie la pensée. Ce qui devrait arrêter notre attention, c'est l'idée de l'auteur se projetant à travers la pièce, et non pas les poses égotistes de l'acteur. C'est Hamlet, non Booth, que nous tenons à connaître, et si nous pensons à la personnalité de l'acteur, ce n'est que pour souhaiter qu'elle ne nous cache pas le rôle par lequel il cherche à nous charmer.
Cette même loi gouverne la manifestation des qualités mentales et spirituelles qui déterminent le caractère. Mrs. Eddy dit à la page 199 de “Miscellaneous Writings”: “Nous apprenons quelque peu les qualités de l'Entendement divin par le Jésus humain. ... Le Principe de ces œuvres merveilleuses est divin; mais l'acteur fut humain.” La vraie spiritualité s'exprime en douceur, en sincérité, en courage, en honnêteté et ainsi de suite, et ces qualités sont valides si elles sonnent vraies, si elles concordent avec leur source divine; elles sont fausses si on les a cultivées afin d'en tirer certains effets théâtraux. Elles sont vitales si elles demeurent en Dieu, elles ne sont qu'orgueil superficiel si elles font du moi humain leur centre. L'hypocrite qui se revêt d'une humilité simulée afin de mieux réussir à hériter la terre, de même que l'autocrate qui revêt les habits de la bienveillance afin de mieux dissimuler les convoitises qui l'incitent à commettre les œuvres de la haine, ne sont que des artistes dramatiques inhabiles qui récolteront le déshonnneur lorsque viendra l'exposé certain de leurs mesquins artifices dramatiques.
Aujourd'hui, la vraie définition de la douceur concerne tout particulièrement le monde, vu qu'un concept erroné de cette qualité agit en tant que facteur malveillant dans le monde, que les soi-disant puissances du mal sont en voie d'en préparer la représentation et qu'elles font ceci pour arriver à leurs fins égoïstes, et qu'elles saperaient volontiers l'énergie morale des forces tant individuelles que collectives, qui, aujourd'hui, comme jamais auparavant, devraient s'élever vers un entier dévouement à une cause juste. Peut-être n'est-ce pas étrange, lorsqu'on se rend compte de la crainte qu'inspirent ceux qui ont prétendu être autorisés non seulement à interpréter la loi, mais encore à avoir le pouvoir de mettre cette loi en vigueur, qu'une humilité feinte, caractérisée par des égards pour les personnes, les privilèges et le moi, plutôt que pour les injonctions du Principe, ait eu sa place, tant dans les dogmes religieux que politiques. Maintenant que les autocraties de l'église et de l'état, de la médecine et des affaires, de l'orgueil et des précédents, cherchent à s'allier afin de réussir dans les campagnes désespérées qu'elles font pour étendre leurs privilèges égoïstes, il est temps que tous ceux qui comprennent la situation, débarrassent leur pensée des derniers restes de cette vieille superstition, qui seule a donné naissance à une telle imposition.
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