Une Scientiste Chrétienne regardait un jour le doux visage d'un petit enfant, et il lui vint comme un éclair à la pensée la définition que Mrs. Eddy donne des "enfants" dans Science et Santé (p. 582): "Les pensées spirituelles et les représentants de la Vie, de la Vérité et de l'Amour." Oui, assurément, il n'est pas étonnant que nous aimions les enfants. La définition continue comme suit: "Croyances sensuelles et mortelles; contrefaçons de la création, dont les originaux parfaits sont les pensées de Dieu, non à l'état d'embryon, mais de maturité." Ici la Scientiste s'arrêta surprise, se demandant: "N'y aurait-il donc pas d'enfants, tels que nous connaissons les enfants, dans l'univers spirituel de Dieu? Ces chères petites idées que nous appelons des bébés, des enfants, des garçons et des filles seraient-elles toutes des idées à l'état de maturité dans le royaume des cieux? Un monde dépourvu d'enfants serait un monde fort étrange." Presque aussitôt les paroles suivantes de Zacharie lui fournirent la réponse à sa question: "Les places de la ville seront remplies de jeunes garçons et de jeunes filles, qui joueront dans ses places." Assurément il doit y avoir des enfants dans cette ville sainte "dont Dieu est l'architecte et le fondateur."
La Scientiste continua ses réflexions sur ce sujet, et elle réalisa que l'homme, le seul homme, l'homme de Dieu, est, et a toujours été, une idée mûre, complète, et parfaite. Elle vit aussi que, même au point de vue humain, cet enfant dont elle aimait tant la douceur enfantine, croîtrait et se développerait au cours de quelques années jusqu'à devenir un homme mûr. "Et cependant," se disait-elle,. "il y a des enfants dans les places de cette ville!" Pourquoi avait-elle besoin qu'ils y soient? Que lui manquerait-il s'ils n'étaient pas là? Elle vit aussitôt que ce n'était pas les petites mains potelées ni les cheveux bouclés ni les corps mignons, ce n'était pas là les choses qui lui faisaient aimer les enfants, mais elle les aimait pour les qualités spirituelles qu'ils expriment. Elle entendait encore l'écho de sa propre voix posant cette même question à sa classe dans l'École du dimanche. "Aimons-nous notre père et notre mère à cause de la couleur de leurs yeux ou de leur chevelure? Ce que nous voyons de nos yeux est-ce là ce qui nous les fait aimer?" Un petit enfant avait répondu, son visage rayonnant d'amour: "Ça ne peut pas être ça, parce que ma maman avait autrefois des cheveux châtains et maintenant ils sont blancs, et je l'aime toujours." Les enfants étaient très convaincus que l'homme réel, l'homme qu'ils aimaient n'était pas celui que l'œil perçoit. Ils lui avaient dit: "L'homme réel n'est pas l'homme que nous voyons, mais l'homme qui pense de bonnes pensées." "Donc," se dit-elle, "l'enfant réel, c'est l'enfant qui pense les pensées pures d'un enfant. C'est pourquoi nous aimons les enfants, et c'est pourquoi Jésus les prit dans ses bras, leur imposa les mains et les bénit.
Ici des passages du Livre des livres concernant les enfants se pressèrent dans la pensée de la Scientiste, ainsi que beaucoup de références affectueuses les concernant dans les œuvres de notre Guide. Elle se rendit compte qu'elle trouverait beaucoup de lumière à les étudier. Elle voulait savoir quelles caractéristiques mentales le Maître avait bénies, et quelles étaient les qualités essentielles de la pensée nécessaires pour nous donner accès au royaume. Elle lut en premier lieu l'expérience de l'enfant Samuel, dont la pensée était éveillée, prête à entendre l'appel de la Vérité, et à y répondre avec obéissance: "Parle, ton serviteur écoute." Elle se remémora avec une joie pleine de gratitude la réceptivité spirituelle d'un autre enfant, notre bien-aimée Guide, Mrs. Eddy, qui, de même que Samuel, fut prête à entendre la parole de Dieu, et fut assez fidèle pour la donner à un monde dans l'attente.
La Scientiste Chrétienne ajouta à cette qualité de prompte réceptivité au bien, la qualité de la confiance en le bien, en pensant aux enfants qui étaient ses élèves à l'école du dimanche. Ils ne doutaient jamais de ce qu'elle leur disait, ils n'argumentaient jamais, ne craignaient jamais. Ils recevaient le bien, simplement et naturellement, ils avaient une entière foi et s'attendaient avec confiance à ce que le bien remplisse tous leurs besoins. La pureté et l'innocence de l'enfance sont naturellement proverbiales; mais la Scientiste Chrétienne se rendit compte à ce moment-là que ces qualités représentent la reconnaissance du seul bien comme étant réel, la connaissance du bien en tant que tout. Une compréhension plus profonde de la signification de la béatitude lui vint: "Ceux qui ont le cœur pur" voient Dieu, parce qu'ils ne voient que le bien et ne connaissent rien, ni ne croient en rien, qui soit en dehors de Lui. En pensant au joyeux accueil que lui font les enfants de sa classe, et des petits visages rayonnant d'amour, elle ajouta l'affection à la pureté, à l'innocence, et à la réceptivité du bien.
Mrs. Eddy fait allusion à une autre qualité de l'enfant qui est très intéressante. Elle dit à la page 12 de "The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany": "Les bonnes œuvres des chers enfants brillent comme des gemmes dans la pensée mûrie de l'homme et de la femme. Le bien qu'ils désirent faire, ils veulent absolument le faire immédiatement. Ils ne se tracassent pas au sujet du passé, du présent, ou de l'avenir, mais, n'étant pas en souci du lendemain, ils agissent au temps de Dieu." Cette conscience qui vit dans le maintenant, qui se confie aux soins protecteurs de l'Amour, et qui est joyeux par suite de Sa bonté éternelle, est forcément un des enfants qui jouent "dans les places de la ville."
On pourrait parler de maintes autres qualités de l'enfant, de la foi, du courage, du désintéressement; mais celles dont il a été fait mention suffisent pour me montrer qu'il y a certainement des enfants dans le royaume du Père-Mère Dieu plein d'amour, et je comprends mieux que jamais auparavant pourquoi Mrs. Eddy écrivit à la page 110 de "Miscellaneous Writings": "Enfants bien-aimés, le monde a besoin de vous,—et plutôt en tant qu'enfants, qu'en tant qu'hommes et femmes."